M. le Maire,
Ce n’est pas la 1ere fois que je vois une délibération comme celle-ci consistant à faire cesser toute aide envers un public en situation de précarité extrême parce que cela ne se déroule pas comme vous le souhaitez. Je voudrais donc profiter de cette délibération pour vous faire part d’une vérité, sûrement perturbante à vos yeux : les gens qui vous dérangent ne vont pas disparaître parce que vous décidez de ne plus vous en occuper et de les chasser. Les personnes en situation d’extrême pauvreté, ne vont pas se volatiliser par miracle parce que la mairie décrète qu’elle en a marre de s’occuper de leur cas. Bien au contraire…
Nous ne pouvons pas nous permettre de lâcher face à l’extrême pauvreté, quelque soit les difficultés des difficultés auxquelles la collectivité fait face, que je ne nie pas, pour la simple raison que ces situations ne vont pas disparaître, et que c’est à la puissance publique de prendre part et de gérer ces problématiques, qui sont extrêmement complexe à traiter, je ne veux pas le nier. Mais si nous ne le faisons pas, qui le fera ? Chasser et fermer un terrain sur lequel un bidonville s’est créé ne pourra conduire que à la construction d’un autre bidonville ailleurs sur notre territoire, mais dans des conditions encore plus insalubres et avec encore moins de lien. Nous avons un devoir d’assistance que nous ne pouvons pas abandonner, au risque de voir ces situations s’aggraver encore.
Je sais que votre politique est celle de la répression et de l’intransigeance, mais cela ne fonctionne pas. Regardez les exemples : la fermeture du centre d’accueil des Tourelles a mené à avoir des adolescents à la rue cet hiver, qui ont fini par occuper le gymnase St Sernin, vos coups de mentons face aux familles de sans papiers ayant trouvé refuge dans des écoles l’an dernier n’a jamais fait disparaitre le problème non plus. Au contraire, votre politique précarise encore plus et fait peser la gestion de ces situations sur des particuliers ou des associations.
Donc je vous l’annonce ici en avant-première, non fermer un terrain sur lequel s’est établi un bidonville pour faire cesser des nuisances ne va pas supprimer le problème. Il va simplement le déplacer. Et cette manière de gérer les situations sociales difficiles et l’extrême pauvreté est indigne de la 4e ville de France.