Intervention de Maxime Le Texier sur la Ligne Grande Vitesse (LGV)
Nous allons nous abstenir car nous refusons ce vote simpliste, sans débat ni explication sur les solutions alternatives possibles, sur l’impact sur les coûts de l’immobilier, l’artificialisation massive et autres éléments.
Mais l’argument majeur de ce projet, dans la droite ligne de notre liminaire sur le temps et de nos interventions précédentes, nous considérons que quand on est dans une Métropole où les habitantEs ont passé en septembre plus de 14h dans les bouchons sur 36 heures au volant, la priorité ce n’est pas de faire gagner 30min au trajet Paris-Toulouse.
Un chiffre: 300M d’euros ! c’est qu’on aurait pu économiser en soutenant le projet de réaménagement de la ligne TGV actuelle qui mettait Toulouse à 3h45 de Paris au lieu de 3h15 pour la LGV et 4h20 pour la ligne actuelle. Imaginez les transports du quotidien que l’on peut créer avec 300M d’euros !
En fait prioriser 30 min de réduction de trajet par rapport aux transports du quotidien, c’est dire que les habitants vont 2 fois par semaine à Paris.
Car la question pertinente sur la LGV, ce n’est pas la question simpliciste que la majorité tente de vendre dans le débat, à savoir si on est pour ou contre. La question, dans notre contexte financier tendu, c’est de savoir de quoi souffrent les habitants de notre Métropole et quels sont les enjeux sociaux et climatiques sur lesquels nous devons nous mobiliser. Et là dessus la réponse est simple: notre priorité ce sont les transports du quotidien. Car le problème des habitantEs de notre Métropole ce sont les bouchons, le bruit, la pollution, en un mot leur asphyxie quotidienne. Ce que M. Moudenc vous ne traitez absolument pas.
Mais par contre ce dossier nous permet de tirer un enseignement majeur: quand la volonté politique est là, il est tout à fait possible de réunir des acteurs politiques aux objectifs divergents, le Département, la Région, l’Etat et de mobiliser 600M sur un domaine qui n’est pas de notre compétence? Suivez mon regard, celui du RER. Comment vous entendre renvoyer la responsabilité à la Région sur le sujet tout en voulant garder la main dessus via Tisséo, tout en agréant avec la Région un projet de responsabilité nationale. C’est incohérent et peu convaincant.
600M pour la LGV, c’est autant d’argent que vous empilez à notre dette commune et qui n’ira pas à la lutte pour la santé et le bien être des habitants.
Intervention d’Odile Maurin sur le dispositif de gratuité des parkings Indigo
Monsieur le président, chers collègues,
Comme vous, nous souhaitons promouvoir la fréquentation des commerces de proximité.
De surcroît, il nous semble normal de permettre aux usagers qui stationneraient pour une durée supérieure à 3 heures, de bénéficier de la gratuité pour les 3 heures au même titre que les autres usagers.
Cependant, ce qui nous pose problème, c’est que le maire écologiste que vous êtes, en tout cas c’est ce que vous proclamez, décide, pour favoriser le commerce local, d’inviter les toulousains à utiliser leur voiture, au détriment des transports collectifs.
Je trouve d’ailleurs assez savoureux la réponse que Jean-Michel Lattes a formulé à l’occasion de la commission mobilités quand nous l’avons interrogé pour comprendre pourquoi la gratuité des transports en commun n’était pas offerte aux usagers afin justement de leur permettre de venir fréquenter eux aussi les commerces de proximité. Il nous a répondu que la gratuité affecterait le budget de TISSEO !
Donc, inciter les toulousains à polluer avec leur voiture, le tout financé par Toulouse Métropole, ne pose pas de problème budgétaire, mais offrir la gratuité du transport collectif, oui !
Pourtant, le prix d’un ticket de bus aller-retour, même au tarif plein, soit 1.70 € x2, soit 3.40 €, est beaucoup moins coûteux que le coût de 3 heures de stationnement dans les parkings du centre-ville, à 3€ de l’heure, qui font 9€ !
Pourtant, le maire qui prétend au titre d’écologiste, aurait tout à fait pu mettre en place la gratuité des transports en commun lors de certaines de ces journées dédiées au commerce de proximité, tout en proposant un dispositif innovant permettant aux toulousains de venir faire leurs courses les mains dans les poches, y compris pour faire des achats de produits volumineux ou lourds. Pour cela, vous pourriez leur proposer, en lien avec les commerçants et leurs organisations, d’organiser la livraison en faisant par exemple appel à des entreprises de l’ESS pour des services de livraison écologique avec des vélos cargo.
Je ne dis pas que cela vous permettrait de compenser l’augmentation des gaz à effet de serre que votre PDU n’avait pas sérieusement prise en compte, et qui a fini annulé par la justice. Mais ça serait quand même mieux en tout cas que de participer à l’augmentation de ces gaz avec votre politique du siècle passé.
C’est pourquoi nous proposons l’amendement suivant en fin de délibération :
Un dispositif similaire sera présenté très prochainement afin d’offrir, sur les mêmes périodes, la gratuité des transports collectifs par Tisseo.
Un groupe de travail sera constitué pour proposer des solutions de livraison des achats lourds et encombrants au toulousains qui empruntent les transports collectifs à l’occasion de ces périodes commerciales.
Intervention d’Aymeric Deheurles sur la nécessité d’aménagements cyclables sécurisés à proximité des écoles
La délibération parle de bandes cyclables et non pas de pistes cyclables. Il est particulièrement important de passer en mode « pistes cyclables » lorsque c’est possible.
Certaines zones de la métropole ont de vraies pistes cyclables, et toutes les personnes les ayant utilisées sauront vous exprimer la différence et le sentiment de sécurité que l’on ressent.
A contrario, les bandes cyclables sont un aménagement « faute de mieux », où l’on est souvent en danger, lorsqu’on n’est pas tout simplement obligé de passer sur la route car un véhicule s’est garé sur la bande, prenant ça pour un stationnement minute très pratique.
Je me permets également d’attirer votre attention sur un point important : cette délibération concerne un groupe scolaire. D’autres groupes scolaires vont prochainement apparaître, en septembre prochain, ceux-là portés par le département. La frontière entre la métropole et le département est mince, en témoignent les élu-e-s ici présents qui en sont partie prenante.
Or donc 2 collèges vont sortir de terre au sud-ouest de Toulouse, mais ce seront des coupe-gorges pour les élèves : Saint Simon, avec le boulevard Eisenhower infranchissable à pied d’une part, le chemin de Lestang, étroit, dangereux, incirculable à vélo d’autre part ; Guilhermy, avec la route de Saint Simon encombrée du matin au soir.
Aucune solution n’a été anticipée. La voirie dépend de Toulouse Métropole.
Les habitants des quartiers, les collégiennes et les collégiens se moquent éperdument de savoir qui porte la responsabilité de ces aménagements, du département ou de la métropole. Ce qu’ils veulent, c’est pouvoir se rendre au collège en sécurité. Et en septembre prochain, ils ne le pourront pas. Agissons au plus vite !
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