« Bonjour les gens ! On vous a manqué ?
Nan mais si, quand même, faites un effort, dites que oui, un peu, quoi. Sinon c’est vexant.
Bon, on s’était quittés après les conseils municipaux et métropolitains de fin d’année 2022, c’était cool, bonne ambiance, tout ça. Depuis on a sauté en 2023, une année qui sera nettement meilleure que 2022, où tout ira bien, où on aura des politiques qui prennent soin de nous, de notre santé, de la planète, etc.
Ouais, nan. Ça c’est le genre de souhaits qu’on peut faire en début d’année, quand on est encore enivrés de fêtes de fin d’année et qu’on se remet à croire au père Noël, mais là on est déjà mi-février, y’a la réforme des retraites, on sait déjà qu’on est repartis pour une année de merde et de 49.3 en pagaille.
MAIS
Car il y a un mais !
MAIS il y a le conseil métropolitain qui arrive, jeudi 16, et là tout ira mieux, on va prendre des décisions de bon sens, qui s’inscrivent dans un respect du PCAET (vous avez oublié ce que c’est le PCAET ? Visiblement certainEs éluEs de la majorité aussi. Ah merde, ça y est, les sarcasmes commencent ; la bonne résolution de début 2023 aura tenue 10 phrases. Tant pis. Donc le PCAET, c’est le Plan Climat Air Energie Territorial, c’est pour sauver la planète en commençant par faire pipi sous la douche parce que c’est bien connu que c’est l’utilisateur final qui peut tout, et que ça ne sert pas à grand-chose de tenter de faire culpabiliser les grandes entreprises en amont, sinon elles partent filer du fric ailleurs. Hein, elles le font déjà ? )…
Bon, en fait non, le MAIS c’est parce que jeudi 16, en même temps que le conseil métropolitain, y’a journée de grève et de manifs. Nous on sera tranquillement au chaud en train de tenter de faire entendre une voix discordante dans le coulis dégoulinant des “je suis pas trop trop super d’accord avec ce qui est dit, mais tant pis pour mes convictions, j’ai signé un pacte d’allégeance et je tiens à ma vice-présidence parce que faut pas déconner, y’a des échéances électorales dans mon plan de carrière”. On ne vise personne évidemment, tout ceci est purement hypothétique, bien entendu. Mais on compte sur vous toutes et tous, pour continuer à tenter de faire entendre la voix d’un peuple à des gens haut-placés, totalement dans leur bulle, et persuadés que c’est la meilleure solution pour faire plaisir à leurs potes financiers ; de toute façon, de leur point de vue, la retraite, c’est un concept abstrait : avec l’argent qu’ils brassent, et avec la “pénibilité” de leur boulot, leur retraite, ça n’aura rien à voir avec celle des gens qui font des vrais métiers pénibles et qui ont du mal à boucler leurs fins de mois.
Pardon, on s’égare un peu, non ?
Le conseil métropolitain !
DONC : conseil métropolitain. Nous sommes convoqués le jeudi 16 février à 9h dans les espaces Vanel, tout en haut de l’arche de la médiathèque Cabanis.
Et au programme : 52 délibérations réparties dans 13 chapitres, plus les 3 premiers chapitres classiques (approbation du procès-verbal du dernier conseil, compte-rendu des décisions du bureau, compte-rendu des décisions prises par le président).
Mais alors justement, c’est quoi, ces comptes-rendus ? C’est quoi le bureau ?
Bah le bureau, que ce soit à la ville comme à la métropole, c’est un mini-conseil en comité réduit, où on passe tout un tas de délibérations jugées “techniques” avec beaucoup moins de débats.
On pourrait se dire naïvement que ça pourrait être débattu avec tout le monde, mais c’est dans un souci d’économie de temps pour les conseils qui sont longs.
On pourrait se dire naïvement qu’on pourrait faire plus de conseils, comme ça ils seraient moins longs, mais c’est dans un souci d’économie d’emploi du temps : on a le nombre minimal de conseils prévus par la loi, et ils n’ont absolument pas l’intention d’en faire plus, sans ça, ça gênerait leurs emplois du temps très chargés pour des activités rémunératrices : après tout, ça serait compliqué d’avoir un poste de haut-fonctionnaire à Bercy à plein temps PLUS d’être maire de Toulouse PLUS d’être président de la métropole s’il y avait plein de conseils pendant l’année. Alors que là, c’est les doigts dans le nez, quand on est très bien organisé et un gros bosseur. En tout cas c’est ce qu’a décidé un procureur, donc rien à redire. Si vous, vous avez l’impression que c’est totalement impossible de faire tout ça avec application et implication nécessaire, rassurez-vous, vous n’êtes pas les seuls.
Et donc le compte-rendu des décisions prises par le Président, c’est encore plus radical que le bureau, là c’est les décisions de M. Moudenc prises en concertation avec lui-même, donc avec potentiellement encore moins de débats, sauf s’il s’amuse à se contredire parfois, juste parce qu’il lui reste un peu de temps libre.
Mais avant ces premiers chapitres, comme traditionnellement, il y aura les liminaires.
Pour les retardataires au fond de la classe près du radiateur, là : les propos liminaires, on le rappelle, ce sont les temps de parole alloués à chaque groupe politique, proportionnels à leur nombre de membres, et qui permettent de parler de tout ce qu’on veut, sujet libre, du moins en théorie vu qu’en pratique, not’cher président Moudenc a déjà parfois signifié aux différents groupes qu’il eût préféré qu’on abordât d’autres sujets, ceux choisis étant redondants avec l’ordre du jour, avec des temps de débats alloués.
Bon, vu qu’on s’en fout, on fait quand même nos propos liminaires comme on l’entend. Parce que c’est bien gentil, mais on n’a déjà pas notre mot à dire sur l’ordre du jour, donc si en plus sur les sujets libres on nous impose des contraintes, ça va pas vraiment le faire.
Là, le propos liminaire de notre groupe sera porté par Odile. Avec sa légendaire diplomatie et gentillesse, ça va donc être une douce mélodie aux oreilles de la majorité plurielle (LR + PS + indépendants). Normalement ça devrait causer de ZFE ; si vous n’habitez pas dans une grotte, vous avez dû vaguement entendre parler du sujet.
Au menu du conseil
De quoitesse donc qu’on va causer, sinon, au conseil métropolitain de jeudi ?
- MODERNISATION DE LA COLLECTIVITE ET FINANCES (Tisseo)
- ADMINISTRATION (composition des commissions métropolitaines, délégations de service public, concession de parkings)
- EAU ET ASSAINISSEMENT (accueil d’un congrès national, lancement d’un schéma directeur de lutte contre les incendies)
- COHESION SOCIALE ET INCLUSION (principalement des subventions)
- SPORTS ET BASES DE LOISIRS (rénovation des vestiaires du TFC)
- CULTURE (convention et subventions)
- HABITAT ET LOGEMENT (convention, subventions, règlement)
- AMENAGEMENT ET POLITIQUE FONCIERE (Grand Matabiau, ZAC Aeroconstellation, ZAC Malepère)
- ECONOMIE, INNOVATION ET EMPLOI (Lutte contre le “sans-abrisme”, avion décarboné)
- VOIRIE (charte d’accessibilité, Jonction Est)
- ECOLOGIE, DEVELOPPEMENT DURABLE, TRANSITION ENERGETIQUE (prime, subvention, convention)
- URBANISME ET PROJETS URBAINS (PLU des différentes communes, désignation d’éluEs pour des jurys de concours de maîtrise d’œuvre)
- RESSOURCES HUMAINES (engueulades avec Riton de Lagoutine)
- VOEUX DES GROUPES (ça devrait parler réforme des retraites)
- QUESTIONS DIVERSES
Plein de beaux sujets en perspective, donc.
Normalement, sans vouloir trop divulgâcher, il devrait y avoir encore des débats sur la Jonction Est, projet pharaonique et totalement ridicule consistant à claquer des centaines de millions d’euros pour une bretelle de rocade entre 2 bretelles existantes, à une distance ridiculement faible des deux autres, et créant un nouvel aspirateur à voitures. Un projet qui est majoritairement rejeté par les habitantes et habitants des quartiers concernés, qui sous prétexte de décongestionner le trafic va décongestionner que dalle, et ça fait encore du budget claqué qui aurait pu servir à des projets de transport en commun plutôt que de favoriser la voiture encore et toujours. Sans parler de la voie verte que ça va couper en deux : bref un truc qui coûte la peau du postérieur, qui cherche à traiter une conséquence et pas une cause, qui n’est pas voulu par les personnes à proximité, et qui est tout sauf écolo.
Et puis il y aura d’autres interventions, mais on ne va pas tout annoncer en avance, quand même, faut se garder un peu de mystère.
Ça sera officiellement notre premier conseil sans François (Piquemal) qui depuis le 31 décembre dernier n’est plus élu local, bien occupé par son mandat de député qu’il accomplit pleinement ; bon, c’est sûrement parce qu’il est mauvais, François ; après tout, député + conseiller municipal ° conseiller métropolitain, c’est ce que fait Jean-François Portarrieu, dans la majorité, et ça ne lui pose aucun problème, ni à son groupe, c’est que ça doit être à la portée de tout le monde. D’ailleurs, on n’entend que lui en conseils municipal et métropolitain (en vrai de vrai, on ne sait jamais quand il est là ou pas, il est très discret ce brave monsieur). En plus de ça, il est président de leur groupe métropolitain histoire de ne pas trop s’ennuyer. Et rappelons qu’on a une ministre qui est toujours conseillère métropolitaine aussi, Dominique Faure, pour avoir un peu d’argent de poche.
Et donc c’est l’arrivée de François Briançon, qui était le suivant dans la liste Archipel, issu de la fusion avec la liste de Nadia Pellefigue, qui ira rejoindre le groupe du PS au conseil métropolitain.
Voilà ; comme d’habitude, n’hésitez pas à nous suivre jeudi sur nos différents comptes twitter, ou sur le site du conseil métropolitain, et rendez-vous la semaine suivante pour notre infolettre de retour sur le conseil !
Et n’oubliez pas d’aller en manif, on vous donne notre procuration et on sera de tout cœur avec vous.
