12.3 – Bilan de la concertation sur l’incinérateur du Mirail – Aymeric
Monsieur le président, mesdames et messieurs les conseillères et conseillers, chers collègues,
Le bilan de la concertation rendu par les garants de la CNDP reprend et souligne de nombreux points que les associations qui se sont impliquées dans le débat avaient déjà fait remonter.
Malgré les efforts et la communication mise en place, peu de personnes ont répondu à la consultation. Comment s’expliquer ce peu d’engouement ? Par plusieurs facteurs :
- Le bilan a pointé des horaires peu appropriés pour des gens actifs
- Des lieux excentrés pour les réunions
- Des changements d’horaires mal communiqués, décourageant les quelques volontaires qui s’étaient déplacés
On peut ajouter à ça des facteurs sociologiques : l’incinérateur du Mirail est là depuis longtemps : la plupart des personnes présentes dans le quartier l’ont toujours connu, et beaucoup ne se questionnent même pas sur la possibilité d’un quartier sans cet incinérateur : il est là, il fait partie du paysage, ils sont résignés. De plus, avec la crise économique que nous connaissons, avec l’explosion du coût des produits essentiels, la préoccupation de la plupart des gens était, au moment de la concertation, de pouvoir boucler leur fin de mois. Fort heureusement, désormais, on leur a offert la possibilité de se préoccuper à la place de leur éventuelle retraite, mais à la réflexion, je me demande si c’est réellement un progrès social ; pas sûr…
Le bilan pointe clairement et explicitement la trop faible implication de Toulouse et sa métropole sur la concertation. De nombreuses personnes se sont étonnées et indignées de voir si peu d’éluEs. Si peu ? Bah en fait, un seul : M. Terrail Noves. Alors étant donné sa double casquette de vice-président en charge des déchets et de président de DECOSET, il était logique qu’il soit là, mais s’il avait été accompagné d’autres éluEs, ça aurait été apprécié. Lors des différentes réunions, il y avait plus d’éluEs d’opposition que de la majorité, c’est assez surprenant étant donné la très large alliance que vous avez formée. Beaucoup des personnes présentes étaient extrêmement critiques sur les éluEs, d’ailleurs, et ça devrait toutes et tous vous interpeller.
Il a également été pointé la faible ergonomie du site internet, des outils de concertation mal adaptés.
Mais surtout ce sont les scénarios proposés qui ont passablement énervé les gens : 3 scénarios étaient proposés, dont un totalement irréaliste (ne rien faire) : il n’y avait donc réellement le choix qu’entre 2 options : rénover ou reconstruire. Mais reconstruire à l’identique. Et c’est là que le bât blesse, parce que d’autres scénarios étaient possibles, à commencer par celui défendu par ZeroWaste : reconstruire, mais avec une plus faible capacité. Pourquoi ? Parce qu’il y a obligation de réduire les déchets ; et donc mécaniquement, moins de déchets, moins de capacité nécessaire. Alors on pourrait s’inquiéter justement de cette réduction des déchets qui prend beaucoup trop de temps à se dessiner dans notre métropole. D’ailleurs les comparaisons avec d’autres métropoles font mal. Bon, je suis rassuré aujourd’hui, avec la délibération que nous avons votée tout à l’heure sur la convention avec les fast-food, la réduction des déchets a fait un grand pas en avant. Mais malgré tout, nous sommes en retard, très en retard. L’incitation des gens à mettre leurs déchets organiques au compost plutôt que dans les ordures ménagères pourrait participer de cette réduction des déchets : à nous de nous donner les moyens pour la mettre en place efficacement.
Parmi les trop faibles participantes et participants, beaucoup venaient du monde associatif ; mais il y avait également des étudiantes et étudiants, et un panel citoyen constitué par tirage au sort (curieuse façon de sélectionner les gens d’ailleurs, quand on voit ce que ça a donné à Toulouse pour le conseil municipal, vous devriez vous méfier) : plusieurs ont émis la recommandation de se pencher sur la tarification incitative ; mais suite à un rapport commandé par la métropole, elle est déjà enterrée : espérons qu’elle soit compostable.
L’impression générale des gens, et ça a été souligné dans le bilan, c’est que la décision semblait déjà actée. Nous avons pu le vérifier tout à l’heure en votant pour la délégation du réseau de chaleur, d’ailleurs.
Dernier point soulevé par les gens et par le bilan : le périmètre de collecte des déchets : il convient de s’interroger sérieusement sur la poursuite de l’incinération de communes ne faisant pas partie du périmètre de DECOSET.
Et surtout, surtout : communiquer, échanger avec les riverains, les impliquer dans le suivi, être transparents avec eux sur les mesures de pollution. Bâtir ensemble, c’est quand même nettement mieux que d’imposer.