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Conseil métropolitain du 22 juin 2023 – 13.3 : les producteurs de déchets – Aymeric
Conseil métropolitain du 22 juin 2023 – 13.3 : les producteurs de déchets – Aymeric

Conseil métropolitain du 22 juin 2023 – 13.3 : les producteurs de déchets – Aymeric

13.3 – Collecte des déchets : enquête auprès des producteurs de déchets – Aymeric 

 

Monsieur le Président, mesdames et messieurs, chèrEs collègues 

 

Je passerai rapidement sur l’essentiel, à savoir le puçage des bacs, qui représente la coquette somme de 6 millions d’euros sur 5 ans, sachant que ce puçage serait particulièrement intéressant si on décidait de mettre en place la tarification incitative, mais qu’on a déjà payé pour une enquête qui a permis de dire que non, en fait, on ne le fera pas pour tout un tas de raisons qui pourraient être discutables. 

 

Sans compter que les 5 millions, ça représente le puçage des bacs, mais qu’ensuite il faudra rajouter le lecteur de puces, le logiciel qui agrège les données, et rien que ça promet déjà un coût assez conséquent également. Tout ça pour faire des stats, ça fait cher de la statistique, quand même. 

 

Non, le point qui m’irrite particulièrement, j’ai déjà eu l’occasion de le dire, mais je le redis devant tout le monde, c’est le terme de “producteur de déchets”. 

 

Nous sommes toutes et tous, selon les formulations en vigueur, des productrices et producteurs de déchets. 

 

Bah non, en fait. 

 

Nous sommes des consommateurs, qui cherchons à nous nourrir principalement, ou qui achetons des objets divers parfois totalement inutiles qu’on nous présente comme absolument nécessaires ; mais bref : quand nous achetons ces produits, qu’ils soient de consommation alimentaire ou de loisir, nous achetons et récupérons aussi l’emballage qui va avec. Et cet emballage, vu que généralement il ne se mange pas, nous le jetons à la poubelle. Bon, certains s’en débarrassent dans la rue ou dans la nature, mais dans l’optique de cette délibération précise, nous jetterons un voile pudique sur ces pratiques irrespectueuses et inciviques. 

 

Or donc, étant donné que le carton autour des pots de yaourt, et que le pot de yaourt lui-même est assez indigeste ; étant donné que la barquette qui contient la viande est dure à avaler ; étant donné que le carton et le plastique autour des gâteaux risque de provoquer l’étouffement de la personne qui l’ingère : nous jetons ces matières.

 

Bah oui. 

 

Mais, sauf à avoir une passion particulière pour la fabrication artisanale de carton ou de plastique, voire l’art nettement plus complexe de fabrication de polystyrène, en général, le consommateur lambda NE PRODUIT PAS de déchet : il se contente de faire le passe-plat entre l’industriel et la poubelle. 

 

Alors vous me direz “oui, c’est une façon de parler” 

 

Oui, mais la façon de parler, ça a un sens. Si vous et moi sommes des producteurs de déchets, c’est que NOUS sommes les coupables. Et pas les industriels, dont on ne parle pas. C’est encore une façon de rejeter la responsabilité sur le citoyen lambda et pas sur le vrai responsable. Et c’est embêtant. Moi, en tout cas, ça m’embête. Profondément. Et je souhaite vivement qu’une nouvelle formulation soit trouvée, qui ne soit pas culpabilisante pour la personne qui n’a pas forcément le choix de faire autrement que de récupérer plein d’emballages pour obtenir ce qu’il souhaite réellement avoir, à savoir généralement à manger. 

 

Oui, on moyen de faire des achats en vrac. Mais ces établissements sont encore peu nombreux, et réservés à un public averti (souvent les fameux “bobos” que vous vous plaisez à décrier). 

 

Mais les producteurs de déchets, les vrais, ce sont les industriels, les grandes surfaces. C’est sur eux que doivent se porter les efforts. Nous avons l’immense honneur de compter dans nos rangs Madame la Ministre, qu’elle transmette ces paroles à ses collègues du gouvernement. Si vous devez parler de producteurs de déchets, c’est d’eux dont vous devez réellement parler.