Les piscines sont des espaces publics essentiels dans les communes. Apprentissage de la nage, sport, espace de fraicheur, sensibilisation à l’eau, elles relèvent d’un enjeu de santé publique. Malheureusement, l’une d’entre elle, et pas la moindre, est délaissée par la municipalité de Toulouse.
Un plan Piscine insuffisant
Construites pour la plupart dans les années 1970, nombre d’entre elles sont vétustes et Toulouse ne fait pas exception. Mais les villes ne répondent pas toutes politiquement de la même manière : les plans piscines n’ont pas la même ambition, Strasbourg par exemple prévoit 100 millions d’euro pour 10 ans, là où Toulouse en prévoit 30 pour 9 ans, et se targue d’un plan Piscines ambitieux.
Aujourd’hui, après la présentation en juin dernier du plan Piscine par Laurence Arribagé en commission et au vu du projet de la Cité de Natation destiné à l’usage unique des Dauphins du TOAC, l’inquiétude grandit au sujet du devenir de la piscine Alfred Nakache, ancien plus grand bassin d’Europe, classée aux monuments historiques en sa qualité de bâtiment remarquable de type Art Déco, elle fait partie de notre patrimoine et beaucoup, comme moi, y sont attachés. Initialement prévus dans la première partie du plan piscine, les travaux ont d’abord été décalés, alors que la dégradation des aciers est connue depuis très longtemps, entrainant, et pour cause, une fermeture du bassin pendant plusieurs mois.
Mais où est passée Nakache dans le plan Piscine ?
En juin dernier, nous avons constaté que la piscine avait carrément été exclue de la présentation du plan Piscine, sans plus d’explications. Nous nous inquiétons vivement du devenir de ce bassin emblématique de Toulouse. Avec ses deux bassins olympiques et son grand bassin qui permet aux enfants et aux personnes qui ne savent pas nager (rappelons qu’il s’agit d’une personne sur sept dans la population française), c’est un lieu important à la fois pour les nageurs et nageuses et pour les familles.
La piscine Nakache sera-t-elle sacrifiée sur l’autel de la Cité de la Natation ? Va-t-elle fermer définitivement dans les prochaines années ? Si oui qu’adviendra-t-il de ce bâtiment classé, et y aura-t-il une structure, accessible à tous et toutes, pour la remplacer ?
Des bassins de plus en plus privatisés
Alors que pendant le Covid le bassin Castex avait été réservé aux seuls sportifs de haut niveau, laissant de côté les personnes confinées qui auraient aussi eu bien besoin de se dépenser, Laurence Arribagé persiste et signe : lors de la Coupe du monde de rugby, seuls les Dauphins du TOEC auront le droit d’utiliser le bassin Castex, ni les écoles, ni les collèges, ni les lycées, ni les nageurs n’auront accès au bassin ! Comme si l’apprentissage de la nage pour les scolaires n’était pas un enjeu important. N’est pas Léon Marchand qui veut, mais il est certain que la politique sportive de Laurence Arribagé qui consiste à donner toujours plus aux mêmes et toujours moins aux amateurs (qui paient eux aussi l’accès à la piscine) n’aidera pas à voir advenir de nouveaux talents émanant de la diversité de la population toulousaine.