Chers collègues, ce sujet est épineux.
Je souhaite annoncer tout d’abord que nous saluons la trajectoire depuis plusieurs dizaines d’années du TOXIII et l’abnégation de 20 ans de son président Bernard SARRAZAIN qui a pu hisser le club en Super League lors de la saison 2022.
Ce club tout comme le stade des Minimes, stade Arnauné, fait partie de l’histoire de notre ville depuis 1937. Il parait donc normal de le soutenir. Mais la question qui se pose ici ce n’est pas celle de son soutien, c’est celle de l’ampleur de celui-ci et de ses conditions.
En effet suite à des difficultés sportives l’an dernier, la rétrogradation n’a pu être évitée entraînant une perte importante des recettes liées aux droits télé de la SuperLeague. Et dans le même temps, des choix discutables avaient été fait en recrutant à prix d’or des joueurs étrangers tout en s’engluant dans des conflits avec certains joueurs qui ont nuit aux résultats sportifs.
Les aller et retour entre première et seconde division arrivent régulièrement dans le sport pro et les clubs pro doivent composer avec cet aléa, inhérent au sport de haut niveau, aléas qui demandent de se séparer de joueurs, réduire la voilure et aller chercher des financements extérieurs.
Cette année malgré ces efforts, l’ardoise restante est lourde, très lourde, 300 000 euros soit un peu moins de 10% du budget si on écarte la manne télévisuelle.
Et le club a fait appel aux différentes entités conseil département, conseil régional et nous-mêmes. Qui ont rappelé à juste titre aidé déjà bcp le fct du club et ses écoles de jeune et avoir déjà mis la main à la poche l’an dernier ce qui a amené la Région à donner 50 000 euros et pas 100 000 comme il était demandé. De même le conseil départemental a lui donné 70 000 euros.
Aujourd’hui vous nous proposez de voter un sacré chèque: 110 000 euros ! C’est colossal pour un club. 10% du budget, c’est comme si le Stade Toulousain venait nous demander en proportion 4 millions d’euros.
Cela pose un véritable problème d’équité sociale. Cet argent va manquer aux petits clubs qui accueillent nos pitchounes, jonglent avec des bouts de ficelle pour les emmener aux matchs le week-end, se reposant sur des bénévoles d’une générosité exemplaire, payant le plein d’essence sur leurs deniers, sans compter le temps passé à titre gracieux pour nos enfants. Ils sont des centaines, ces encadrants et bénévoles à faire vivre le sport de notre ville et à espérer quelques centaines d’euros parfois par association pour juste acheter des ballons, du matériel sportif.
Quel message envoyons-nous à nos clubs associatifs en donnant sans contrepartie sans analyse budgétaire détaillée 110 000 euros pour un club dont la gestion est mise en cause par votre propre majorité puisqu’un de vos élus a même déclaré dans la presse “Maintenant, on espère tous que le TOXIII gère son budget au carré »? Ce alors que la question de la pérennité d’une offre XIII dispendieuse face à la popularité du XV et l’attractivité du Stade Toulousain sur les investisseurs et annonceurs. Attractivité qui rend très difficile une percée durable du XIII.
Et quels messages envoyons-nous aux grands clubs sportifs moins connus comme le basket, le volley-ball, le hand-ball qui contribuent à développer nos viviers de jeunes locaux quand le XIII, il faut se le dire repose sur bcp de recrutements étrangers.
Alors nous connaissons les relations particulières que cette majorité entretient avec le club et les promesses qui avaient été faites autour de la rénovation du stade mais il nous appartient de ne pas tomber dans les relations particulières et d’être rigoureux.
Et à ce titre les conditions posées pour ce renflouement par l’argent public sont inexistantes. Ce dossier est géré de manière bien légère. Bien des solutions auraient pu être envisagées comme un prêt long terme à taux zéro pour permettre au club d’assainir ses finances sans engager l’argent public, des mesures internes de contrepartie comme a pu le faire le Stade Toulousain pendant le COVID en réduisant le salaire de ces joueurs en contrepartie d’une demande de soutien financier, un alignement sur les autres conseils qui ont eux mis des limites, des engagements de rétrocession sportive envers le quartier et les petits clubs, des accords sur l’utilisation du terrain, etc….
Là le dossier présenté est bien maigre et ressemble plus à un renvoi d’ascenseur qu’à une véritable négociation dans l’intérêt général.
Nous vous demandons donc de surseoir à la décision et d’étudier dans le détail les conséquences et conditions d’un tel appui ainsi que son montant.