Nos ressources en eau baissent et le risque de manquer d’eau est une réalité que personne ne conteste aujourd’hui.
On ne peut non plus contester que cette problématique soit liée au réchauffement et au dérèglement climatiques à cause d’un modèle économique absurde qui épuise les ressources de notre planète.
La Garonne baisse, la sécheresse se poursuit, les années passent et se ressemblent : ce qui était considéré comme exceptionnel pourrait bien devenir la norme.
Nous sommes face à un étiage automnal tardif. Comment peut-on soutenir le débit de la Garonne dans les prochaines semaines ? Cette question se pose de manière aiguë, nous avançons vers des restrictions d’eau puisque les niveaux de stocks d’eau disponibles sont largement entamés.
Et c’est dans ce contexte que vous continuez à vous enfermer dans des discours d’autosatisfaction, au lieu d’ouvrir de vrais débats, démocratiques et publics sur nos modèles de production économiques, nos modes de consommation et donc notre rapport à notre environnement. Un débat public mêlant les savoirs citoyens et les savoirs académiques pour trouver des solutions adaptées pour une Métropole vivable, voilà ce qui est nécessaire. Cette pénurie d’eau devrait nous faire réfléchir à de nouvelles modalités d’économie d’eau ainsi qu’au renouvellement du réseau et à son entretien.
Le taux de renouvellement à Toulouse est de 0,82 % alors qu’il devrait être situé à 1,25 %, soit presque le double !
Dans ce domaine, vous vous contentez des rapports annuels des délégataires alors que nous devrions mettre en place des outils de suivi et de diagnostic, tout comme d’audits par des bureaux d’études indépendants pour pouvoir dresser un état des lieux de ce qui était prévu, de ce qui est réalisé et de ce qu’il nous reste à faire et ainsi pouvoir exiger l’exécution des travaux ou leurs remboursements.
C’est ce que nous appelons une bonne gestion de l’argent public.
L’accès à l’eau pour toutes et tous.
Il nous faut repenser et prioriser les usages de l’eau, et notre rapport à l’eau comme un bien rare, commun et nécessaire à la vie. Il s’agit donc d’évaluer les usages, leur utilité sociale au service de toutes et tous. Mais c’est aussi repenser le modèle économique, j’y reviens, pour tendre vers une réparation du cycle de l’eau en remettant en cause le productivisme de l’industrie et de l’agriculture, en mettant fin à l’artificialisation des sols et à l’agro-industrie qui empêchent l’eau de revenir à la terre.
L’eau ne peut pas être considérée comme une marchandise, elle ne peut pas être régulée par le marché comme certains le préconisent de manière cynique, et qui comptent sur sa rareté pour s’en mettre plein les poches, en assoiffant les gens !
Il faut crier haut et fort que l’eau potable et son assainissement sont un droit humain au même titre que la liberté, la démocratie, la paix.
L’eau n’a pas la même valeur d’usage même si elle a le même coût.
En effet, même si le coût de la production et celui de l’assainissement de chaque mètre cube d’eau potable est le même, son usage étant différent, le prix à payer devrait être différencié en fonction des utilisations : boire est essentiel à la vie, délaver un jean pour entreprise de textile qui en tirera profit ne l’est pas.
Il faut instaurer une politique publique pour baisser et limiter une consommation abusive et différencier le prix de l’eau en fonction des volumes et des types d’usage.
Donc mettre en place une tarification sociale et solidaire prend tout son sens, pour garantir l’accès à l’eau potable et à l’assainissement avec un moindre coût pour les ménages modestes.
L’eau c’est du commun. Nous devons la sortir d’une gestion confuse, institutionnelle et privée, pour la rendre à une régie publique avec la participation démocratique et citoyenne de la société civile.
Au delà de l’aspect social du manque d’eau naturellement, par pollution, par gaspillage, les limites du pluih sont à exploser.
Voir mon commentaire suite aux propos d’Odile Maurin.