Presque 50 ans après la première loi sur l’accessibilité des personnes handicapées en France, Toulouse n’est toujours pas à la hauteur et continue de soutenir la ségrégation des personnes handicapées.
Il y a quelques jours, alors que les concerts de Taylor Swift à Paris faisaient grand bruit, la presse rapportait l’histoire affligeante d’une jeune fan qui n’a pas pu assister au concert avec ses amiEs car parquée dans un emplacement qu’elle n’avait pas choisi. En effet, l’Arena Paris impose un placement aux personnes en fauteuil roulant, sans les laisser choisir n’importe quelle place accessible.
Si toutes les salles de spectacle ne sont malheureusement pas encore accessibles, l’obligation pour les personnes en fauteuil roulant de devoir passer leurs soirées à l’écart dans des emplacements réservés a légitimement choqué.
Or cette situation existe aussi à Toulouse depuis longtemps, au Zenith, situation que nous dénoncions déjà avant le cas parisien, et aussi comme l’a fait notre collègue Agathe Roby à l’occasion du conseil métropolitain du 4 avril dernier. En effet, cela fait plusieurs années que des personnes handicapées se plaignent de la même ségrégation et mise à l’écart alors que la fosse du Zénith est parfaitement accessible à tous.
L’exploitation du Zenith de Toulouse est une délégation de service public, de la responsabilité de Toulouse Métropole qui a malgré cela reconduit le contrat du délégataire à l’identique.
Le seul moyen d’assister à un spectacle au Zénith pour une personne en fauteuil roulant, c’est d’accepter d’être placée sur une plateforme. Elle sera alors séparée du reste du public, avec la possibilité d’être accompagnée seulement par un de ses proches. Une politique infantilisante ciblée spécifiquement sur les personnes en fauteuil roulant qui ne peuvent décider de passer leur soirée en fosse, car elles ne seraient pas capables d’évaluer les risques les concernant. Pourtant, le Zénith n’impose pas de telles conditions, et à juste titre, aux personnes âgées, aux enfants, aux femmes enceintes ou aux personnes fragilisées avec des handicaps invisibles.
Aucune autre salle ni festival à Toulouse n’exige cette discrimination. Il est urgent que la Métropole et le Zénith de Toulouse prennent leurs responsabilités et cessent ces pratiques d’exclusion. Tout citoyen, qu’il soit en fauteuil roulant ou pas, doit pouvoir décider des conditions dans lesquelles il veut passer sa soirée ainsi que des personnes avec qui il veut la passer.
Ci-joint notre courrier adressé à JL Moudenc afin que cela cesse. Discrimination des personnes en fauteuil roulant par la direction du Zenith