15.1 économie circulaire et déchet
Monsieur le Président, mesdames et messieurs les éluEs
Cette facturation de la collecte des déchets verts pose problème. Vous vous en apercevez tous les jours, avec les remontées de terrain. Plusieurs maires de la métropole l’ont fait remonter en commission, cette décision est très impopulaire.
Pourtant le fond de la décision va dans le bon sens : oui, il faut favoriser la valorisation des déchets verts dans son propre jardin. Oui, du broyat, du compost, de l’herbe coupée en mulching, apporte de nombreux bénéfices naturels et évite le transport des déchets d’un lieu à un autre.
Mais votre politique ressemble à la fameuse « écologie punitive » que vous prétendez dénoncer régulièrement dans les vrais partis écologistes. Un abonnement de 120 euros par mois pour 24 collectes réparties toutes les deux semaines durant l’année, c’est cher et ça n’a aucun sens : à quoi sert d’avoir des collectes toutes les deux semaines en hiver quand la Nature est au repos ?
En commission, des personnes vous ont demandé s’il ne serait pas possible de proposer un demi-abonnement pour 6 mois seulement, vous avez refusé. Donc le principe premier n’est pas d’inciter les personnes à garder leurs déchets verts chez eux, c’est bel et bien la pompe à fric. Un nouvel impôt sur un service public abandonné et rendu payant.
La méthode n’est pas bonne, monsieur Terrail Noves.
La méthode n’est pas bonne, le manque de communication nuit à la mesure : il faut accompagner les gens, leur faire prendre conscience de l’intérêt pour eux ; alors oui, certes, il y aura la mise à disposition de broyeur, disponibles dans plusieurs sites de la métropole. Mais qui ira les chercher ? Et surtout, quelle population va se retrouver pénalisée par ces nouvelles contraintes ? Bah toujours les mêmes : les personnes âgées ou en situation de handicap.
Ces mêmes personnes qui font déjà appel à un jardinier pour l’entretien de leur jardin, et qui désormais devront payer aussi pour faire évacuer les déchets, dans un service inadapté.
Je connais déjà votre réponse : les gens peuvent s’organiser entre eux, faire appel à leurs voisins, à leurs proches : bah oui, toujours pareil. Notez bien, je suis pour la solidarité, totalement pour. Mais le problème, c’est quand la solidarité vient pallier les déficiences des services publics. Et là c’est même pire, c’est que vous supprimez ce service en comptant sur les gens pour s’organiser entre eux. C’est d’un cynisme assumé assez rebutant. Ce même cynisme avec lequel vous nous avez expliqué en commission que si on empêchait plusieurs passages dans la même journée dans les déchèteries, c’est parce que des personnes âgées avaient pris l’habitude de faire plusieurs trajets car c’était le seul lien social qui leur restait. Mais avec un constat pareil, Monsieur Terrail Noves, on cherche à rétablir du lien pour ces personnes, on ne les prive pas de ce seul lien qui leur reste !
Bref, revenons à cette facturation des ramassages : la conséquence directe est celle que nous remontent les personnes concernées : certaines vont faire de l’écobuage, polluant et interdit mais jamais sanctionné, d’autres vont supprimer leur haie végétale, remplacée par un mur et du béton : c’est peu de dire que ça ne va pas du tout dans le sens de la planète.