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Infolettre n°31 : retour sur le conseil métropolitain du 26 juin 2025
Infolettre n°31 : retour sur le conseil métropolitain du 26 juin 2025

Infolettre n°31 : retour sur le conseil métropolitain du 26 juin 2025

MEETT (photo Toulouse Metropole)
MEETT (photo Toulouse Metropole)
« Bonjour les gens !

Jeudi 26 juin, c’était le conseil métropolitain. Mais pas à Compans Caffarelli ou à Marengo comme la plupart du temps : au MEETT. 

 

Donc pour y aller, pas de vélôToulouse ni de métro : le tramway et un temps de trajet de plus de 50min depuis le palais de justice. Ce qui signifie que 95% des gens y sont allés en voiture ; dans notre groupe, Caro, Maxime et Aymeric y sont allés en tramway : autant vous dire qu’ils n’ont croisé aucunE autre éluE en dehors d’Hélène Cabanes du groupe TESC  

 

Quand on débat sur les modes de circulation, en conseil métropolitain, on débat avec des gens qui majoritairement ne se déplacent qu’en voiture (y’a des exceptions, hein : il y a quelques éluEs de JL Moudenc qui se déplacent régulièrement à vélo). Donc forcément quand on leur parle de bitumisation, d’aspirateurs à voitures, etc., ils ne voient pas le problème vu que c’est leur référentiel quotidien. 

 

C’est la troisième fois seulement du mandat qu’on est dans cette salle, et les groupes ont été placés de façon inhabituelle (habituellement on se retrouve sensiblement aux mêmes places quelle que soit la salle), ce qui entraîne des confusions assez rigolotes : on voit plusieurs éluEs de droite ou du PS se placer dans les rangs de l’opposition, dont le courageux Jean-Jacques Bolzan : la vérité éclate au grand jour : il n’était pas incompétent, il sabordait juste son groupe de l’intérieur !  

 

9h22 la sonnerie insupportable retentit pour que chacune et chacun daigne prendre place. Comme d’hab ça sonne pendant plus de 5 minutes sans efficacité réelle, à part insupporter les pauvres éluEs scrupuleux qui sont déjà dans la salle. 

 

Bolzanou arrive dans les derniers (toujours être le dernier à s’éloigner de la bouffe, c’est un principe), s’aperçoit où il est placé, prend ses affaires et file piteusement rejoindre ses amiEs de droite. Son immersion en extrême-gauche aura duré approximativement 27 minutes et 43 secondes, ça devrait le marquer à vie, comme Sarah Saldmann dans le film “au boulot” de François Ruffin. 

 

Bon, y’a une grosse différence avec le conseil municipal : au MEETT, y’a la clim. Ça devrait nous épargner le concours d’éventails de la semaine précédente. 

 

Le Président-Maire fait son monologue introductif, puis on attaque les liminaires : Karine Traval-Michelet a un mot pour les gazaouis victimes de la guerre (c’est bien, juste un peu tard, mais bon, fallait bien laisser passer un peu de temps pour tous les partis politique, vu tout ce qu’ils ont reproché à LFI quand ce parti dénonçait les atrocités à Gaza). 

 

Y’a un passage obligé pour tous les groupes d’apporter son soutien à JLMoudenc suite aux tags sur le Capitole qui contenaient des menaces de mort, et pour le contexte international (Gaza, Ukraine, y’a de quoi faire, merci Trump, Netanyahou, Poutine et les autres). 

 

Marc fait le liminaire pour notre groupe, vu que c’est le plus brillant du groupe, comme il aime à le rappeler souvent. 

 

Briand répond pour le groupe des éluEs de droite, et répète bien 5 fois que lors des liminaires, la condamnation a été « quasi-unanime » contre les tags sur le Capitole, pour bien souligner que dans notre liminaire, ça n’a pas été évoqué ; il rappelle sans le nommer que Maxime était présent place du Capitole lors du rassemblement concerné (rassemblement autorisé, on le rappelle, en soutien à Rima Hassan, Greta Thunberg, et les autres) renouvelant sans vergogne l’amalgame ignoble “présent à un rassemblement pour la paix en Palestine” = “complice de tags injurieux d’une personne sur une façade” . Il oublie juste de dire que notre groupe a sorti un communiqué officiel pour condamner ces menaces, parce que bon, à quoi ça servirait d’être honnête ? C’est quand même mieux de pouvoir taper sur nous en public, hein. 

Vers la fin de son discours, il parle de Marc qui a appelé à l’union des gauches, et se lance dans une diatribe qui rappelle le moment d’extase de Marine Le Pen lors du débat des présidentielles « ils sont là, autour de nous », c’est du même tonneau : « il y a les autres, qui se situent hors du champ républicain, et ils sont ici, dans cette salle ». 

 

C’est sûr qu’ils ont tout à craindre, à droite, d’une union de la gauche. Parce que si on arrive à pas être trop cons et à toutes et tous s’unir, on peut gagner, Encore faut-il qu’on arrive à pas être trop cons, et y’a des décennies d’histoire de la gauche qui montrent que dans la connerie, les partis de gauche se défendent bien, quand même. 

 

Bon, y’a les débats sur le budget : que du classique, hein : Michèle qui intervient, Moudenc qui lui coupe le micro, Pierre Lacaze qui intervient pour faire remarquer que c’est pas cool, Marc qui intervient, Briand qui se moque. Du vu, revu et connu. 

 

Patrick Bergougnou répond, puis Robert Medina, puis Michèle relève la main et Moudenc la voit et clôt le débat sans lui donner la parole. Toujours la grande classe. Vu que ça semble n’émouvoir que peu de monde, on va le redire et le rappeler : JL MOUDENC EST COUTUMIER DE COUPER LA PAROLE AUX FEMMES. 

 

Puis Président-Maire sort pour laisser Vincent Terrail Noves présider et lancer les votes (parce que le président de la Métropole est obligé par la loi de sortir lors de ce vote, pour ne pas être juge et partie). 

 

Sophie Boubidi demande à intervenir sur la 4.4, Terrail dit que bah non, on peut pas, le président n’est pas là et on a déjà parlé de tout ça. Elle est défendue par la vice-présidente Karine Traval-Michelet qui intervient pour dire qu’en conférence des présidents, il a été acté une heure pour la 4.1 et 4.18 et que donc Sophie Boubidi est légitime à intervenir sur la 4.4. Ça contrarie VTN de se voir contredit comme ça, mais pas le choix, il devra donc la laisser parler. Il lance donc le vote pour la 4.1, et n’attend même pas qu’on vote contre pour annoncer que c’est adopté (petite vengeance mesquine pour bien montrer que nos voix n’ont strictement aucune influence) puis suspend les votes pour que Sophie puisse parler. Et puis il est taquin : dans ses lancements de vote, ensuite, il alterne l’ordre entre “qui s’abstient” et “qui vote contre”, vu que les seulEs concernéEs sont les personnes de l’opposition. Ça montre une certaine mentalité ; sachant qu’il emmerde en même temps les services chargés de noter les votes. Toxicité des mâles soucieux d’affirmer leur autorité. 

 

12h04, on part manger, reprise à 14h. Pendant la pause midi, il y a un grand buffet et surtout une cérémonie pour les 10 ans de la métropole ! TouTEs les conseillerEs municipaux de toutes les communes sont conviéEs, avec un grand discours et une grande photo de groupe sur laquelle on ne voit pas les gens qui sont trop sur le côté, mais on s’en fout, c’est nous. 

  

14h14 sonnette de reprise, toujours aussi peu efficace, pendant 11 minutes, ce qui nous amène à LA partie rigolote du conseil, à 14h25 :  Président-Maire entame la reprise avec une annonce : il a trouvé un téléphone, il le présente à la caméra pour si quelqu’un le reconnaît. Le téléphone sonne, il décroche et annonce « oui c’est Jean-Luc Moudenc » devant la salle hilare. La personne au bout du fil a visiblement été impressionnée, elle lui a raccroché au nez. 

 

Et pour refroidir l’ambiance, on attaque LE sujet sur la jonction Est. 

 

Si vous ne savez pas ce qu’est le projet de Jonction Est, allez lire cette page, sinon vous allez difficilement comprendre les enjeux de la suite du texte. Si vraiment c’est un effort trop grand pour vous, il s’agit d’ajouter un nouvel échangeur sur la rocade de Toulouse entre les sorties Lasbordes et Montaudran, et ça va coûter 95 millions d’euros en détruisant des espaces verts, pour simplement ajouter des voitures en plus sur la rocade et ne rien résoudre des problèmes de bouchons. 

 

Maxime prend la parole pendant plusieurs minutes pour une très belle intervention, argumentée, documentée, étayée. On espère que les éluEs ont écouté, ce qui n’est malheureusement pas certain, beaucoup étant occupéEs dans des discussions avec leur voisinE. 

 

Hélène Cabanes prend la parole aussi assez longuement dans le prolongement de Maxime, avec de très bons arguments aussi. KTM avait déjà au préalable indiqué que son groupe voterait contre, ce qui est un signal envoyé à la fois à Moudenc par rapport à son pacte de gouvernance, et aux groupes de l’opposition pour montrer qu’il y a un pas vers eux de fait pour une éventuelle union de la gauche. 

 

Didier Castera, pour les indépendants, prend la parole aussi pour rappeler qu’ils étaient pour en 2020 mais à condition de ne pas oublier le franchissement Nord-Garonne, promis depuis longtemps. Il annonce qu’il fera NPPV (“Ne Prend pas Part au Vote”) pour sa part. Joseph Carles prend la parole ensuite pour dire que dans son groupe, ils voteront chacun selon leur volonté et que lui s’abstiendra. 

 

Tout ça ressemble quand même à une très grosse fracture dans le pacte de gouvernance : ça montre les dents de tous les côtés, et ça affole un peu la majorité. Du coup, alors qu’on a déjà explosé le temps imparti au débat, il se poursuit, et Moudenc envoie ses cadres pour défendre le projet : Jean-Baptiste De Scorraille prend la parole et dit qu’eux, ils avaient été élus à 54% par des gens qui voulaient ce projet. Mais en fait c’est n’importe quoi, ça : c’est pas pour la Jonction Est que les gens ont voté pour eux. Cette mesure faisait certes partie des 300 promesses de campagne de Jean-Luc Moudenc mais n’a jamais fait l’objet de communication de campagne et surtout sortait du périmètre de l’élection municipale puisque c’est un engagement métropolitain. C’est d’ailleurs le gros problème de la métropole : c’est une fausse élection directe : les gens votent pour les municipales, et n’ont pas conscience en faisant ça de voter pour les représentantEs à la métropole. Et les éluEs à la métropole votent pour plein de sujets hyper importants, mais sans défendre aucun programme ni aucun engagement. Il faudrait absolument revoir tout ça, avec une élection dédiée. 

 

Dominique Faure prend la parole, l’air grave, pour dire qu’eux, ils sont en responsabilité à long terme, que le projet fluidifie (alors que l’étude même de la Métropole montre un gain infime de seulement 30s de temps de trajet), désenclave (tiens, comme l’A69) et réduit la quantité de C02.  

 

C’est une très grosse farce de la part de la majorité quand même. Ils sortent les rames, pour défendre. Ceci dit les rames, c’est un mode doux, on peut voir ça comme un léger progrès de leur part. 

 

Terrail Noves dit qu’il entend les inquiétudes sur le Nord toulousain mais qu’il n’est pas d’accord, et que lui, quand il s’agira de voter pour le franchissement Nord Garonne, il ne refusera pas de voter pour ce projet au prétexte que les éluEs du Nord toulousain n’ont pas voté pour la jonction Est. Donc il essaie de faire culpabiliser. Ensuite il dit que Maxime et Hélène dramatisent. Et il sort le bon vieux discours climatosceptique « c’est combien la part de la France dans les émissions à effet de serre dans le monde ? 1% ». Sur ce point, on vous laisse aller voir ce bel article de BonPote sur les 12 excuses de l’inaction climatique (celle-là, c’est la numéro 4), ou encore le guide du Monde sur les arguments et intox climatosceptiques.  

 

Et pire, il sort carrément des arguments anti-scientifiques pour ne pas dire complotistes “oui mais j’ai vu une étude qui dit que les voitures à l’arrêt dans les embouteillages, ben elles polluent plus que quand elles roulent…” 

 

Alors ça vaut le coup qu’on s’arrête là-dessus quand même : c’est HALLUCINANT qu’un représentant politique, maire de Balma, ose tenir un discours pareil. Parce que ce discours-là revient à dire “c’est pas à nous de faire des efforts, c’est aux chinois et aux américains (entre autres)”. Donc ça déresponsabilise et ça incite carrément les gens à ne plus se soucier de l’environnement. Parce qu’après tout, si on part par-là, éteindre la lumière quand on sort d’une pièce, ça représente quoi de la consommation globale sur Terre, hein ? Et jeter ses déchets dans les poubelles, c’est pas ça qui va changer quoi que ce soit ; et recycler les déchets, bof, hein. Tiens d’ailleurs qui est porteur du sujet “économie circulaire et déchets” ? Ah bah c’est ce bon vieux Vincent Terrail Noves, dis-donc ! 

 

Hélène répond à ses arguties, et demande un vote nominatif. Maxime répond aussi, et fait remarquer que l’échangeur de Borderouge, dont a parlé VTN, et le passage à 3  voies sur la rocade à hauteur de Lespinet pour 50M d’euros, ça n’a absolument rien résolu, il y a toujours autant de bouchons. Ajouter des voies ajoute des voitures. Message simple, concept simple même si contre-intuitif, prouvé scientifiquement (paradoxe de Braess) : il faut l’accepter. 

 

Y’a Carneiro qui prend la parole pour asséner ses arguments béton (c’est le cas) et sceptique, qui sort l’argument des emplois perdus. Entrée en scène de mimilion esnault en tant que maire de quartier. Bon, on va pas répéter ses poncifs de droitard, ça énerverait tout le monde, sachons nous préserver. 

 

Il y avait 30 minutes de débat prévues, Président-Maire siffle la fin des débats à 15h45. 

 

Et pour conclure, c’est lui qui parle pendant 20 minutes, et qui assène vers la fin de son intervention (on a repris exactement ces mots) : “ Je vous mets en garde, mes chers collègues, parce que si ce dossier échoue, je peux vous dire que celui du franchissement nord ne verra jamais le jour. Si vous voulez créer de la jurisprudence contre le pont sur la Garonne, votez contre la Jonction Est, ou abstenez-vous. Comme ça vous fragiliserez deux dossiers à la fois. Et vous créerez une jurisprudence, ne serait-ce que dans les débats de cette assemblée. Réfléchissez bien ! Réfléchissez bien, avant de voter, car le vrai enjeu, à la vérité, il est là ». 

 

Donc là, on est bien d’accord qu’il les menace implicitement. Nous avons donc un président qui menace une partie des éluEs de son assemblée, quand il prétend être uniquement l’ordonnateur des débats. Dingue. Et en plus, il se défend deux phrases plus loin avec la plus parfaite mauvaise foi en pointant du doigt Maxime qui lui a reproché ses élans autoritaires. Re dingue. 

Il poursuit : “On m’a demandé un vote nominal, ce n’est possible que si au moins un quart des éluEs le demande, on va donc voter à main levée pour le vote nominal.” 

 

Et le vote nominal est accepté par la quasi-totalité des éluEs. 

On va donc procéder à un vote nominal, appeléEs chacune et chacun à son tour, pour exprimer notre vote à voix haute. C’est le vote le plus indécis qu’on ait eu depuis le début du mandat, y’a pour une fois un vrai suspense, une vraie tension… Pour au final faire pschitt : la Jonction Est est passée, 75 voix pour, 47 voix contre et 10 abstentions. 

  

Le conseil se poursuit pendant 2h30, marqué par des interventions de notre groupe que vous pouvez retrouver ici. Dans notre groupe, Caro a parlé subventions et dénoncé les baisses de 40% confirmées pour toutes les actions pour les plus fragiles et de prévention (même la prévention de la délinquance !) oubliant que la prévention, c’est pas un coût mais un investissement. Puis on a parlé culture, Caro s’est émue que des conventions soient proposées à des assos pour mener des actions sans un sou de subvention mais avec des engagements quand même, puis Brigitte a posé des questions sur la Mêlée. 

 

18h30, on attaque les votes express sur les derniers chapitres, sans interventions et à toute allure. Pendant ce temps, y’a Jean-nono Gros de la dépêche qui fait le tour des popotes pour avoir des infos sur l’union de la gauche, il vient papoter avec des éluEs et collabs, ça promet des papiers de qualité dans les jours à venir. 

 

18h56 : fin des délibérations, début de l’examen des vœux : 5 ont été déposés. 

 

Les 3 premiers concernent le même sujet, déposés par la majorité, par le groupe socialiste, et par l’opposition, sur la ligne ferroviaire Toulouse-Auch et POLT (Paris Orléans Limoges Toulouse) : les 3 vœux ont été fusionnés en un vœu commun. 

Donc celui-ci est adopté sans grande surprise. 

 

Les 2 derniers vœux sont présentés par nous (AMC + TESC) : un pour demander un moratoire sur l’augmentation des tarifs Tisseo, un pour lutter contre la pollution aux PFAS (polyfluoroalkylees). Ils sont complètement réécrits par les amendements de la majorité, celui sur Tisseo est retiré, celui sur les PFAS est conservé et voté par tout le monde. 

 

19h12 : fin du conseil. 

 

Bon été à toutes et à tous, essayez de ne pas trop souffrir de la canicule, et réjouissez-vous : bientôt vous pourrez aller faire circuler votre voiture sur un nouvel échangeur inutile dont le coût aurait pu financer, par exemple, la rénovation d’une centaine d’écoles qui en ce jour sont obligées de fermer parce qu’il fait 32° à l’intérieur.  

 

Prochains conseils : conseil municipal de Toulouse du 26 septembre, et conseil métropolitain du 15 octobre. 

 

 

Nous sommes :

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