Alors même que la mobilisation citoyenne avait obtenu l’annulation de la conférence du groupe Nemesis en début d’année, la mairie continue de mettre à disposition des salles municipales pour des événements portés par le Cercle des Capitouls et l’association Initiatives Citoyennes, relais connus de l’extrême droite radicale.
Depuis plusieurs mois, la municipalité de Jean-Luc Moudenc multiplie les signaux de complaisance envers des groupuscules d’extrême droite. Cette dérive idéologique n’est pas un accident : tribune dans Valeurs Actuelles, attaques contre la justice sur l’A69, annulation de lectures drag-queens, éviction de la Ligue des Droits de l’Homme et pressions sur d’autres associations, proximité affichée avec Bruno Retailleau, accueil des « Nuits du Bien Commun »… (nous en parlions plus largement ici).
Rappelons également que, selon Mediacités et Streetpress, la mairie aurait aidé le collectif Nemesis à trouver une solution de repli pour éviter l’annulation de sa conférence.
Des salles municipales au service de la propagande d’extrême-droite
Depuis l’annulation de janvier, le Cercle des Capitouls a à nouveau pu obtenir des salles municipales :
- 15 mai : conférence « Souveraineté et Identité : nation ou civilisation » avec Rodolphe Cart, proche de la Nouvelle Droite et de cadres du GUD.
- La semaine dernière : accueil de Richard de Sèze dans la salle Monlong, directeur de Radio Courtoisie, média ayant reçu des avertissements et sanctions de l’Arcom pour propos racistes, homophobes, discriminants, injurieux ou révisionnistes. Il officie également dans d’autres médias de la galaxie d’extrême-droite.
- Le 20 novembre prochain : salle Monlong à nouveau, conférence sur le prétendu « racisme anti-blanc », concept issu des mouvances identitaires pour inverser la notion de racisme et légitimer les discriminations. Elle sera animée par François Bousquet, décrit par Libération comme l’un des principaux passeurs entre les courants de l’extrême droite.
Pour une véritable action contre la diffusion des idées d’extrême droite
La mairie avait annoncé dans la presse « renforcer les contrôles » mais, dans les faits, elle continue de valider ces locations.
Dans un mail que l’élue en charge des salles municipales nous avait adressé (voir ici), le ton était bien différent. Pas de reconnaissance de faute ni d’engagement ferme à empêcher que cela se reproduise. Elle précisait également que l’annulation de la conférence de Nemesis n’était pas liée à la nature du groupuscule mais uniquement au risque de désordre et donc en raison de la mobilisation antifasciste.
Nous exigeons que la mairie cesse immédiatement de prêter des salles publiques à des groupes tenant des discours racistes, discriminatoires ou contraires aux valeurs républicaines.
Nous ne pouvons tolérer l’intolérable. Les services publics ne peuvent pas devenir la vitrine de l’extrême droite.
