Monsieur le Président, chers collègues,
Merci pour cette présentation du rapport annuel de la vie associative.
D’abord, nous saluons l’existence depuis quelques exercices de ce rapport, qui permet d’avoir une vision un peu globale du tissu associatif et surtout de la relation qui lie celui-ci à la collectivité. Et ce, via le portail Asso et une certaine clarification des critères qui déterminent l’attribution de subventions.
Ce dernier sujet est un exemple rare d’un réel travail en commun, avec votre opposition à la ville de Toulouse notamment, avec nous donc. Je veux remercier Monsieur Alvès qui a accepté d’entendre et de débattre avec nous autour de cette proposition.
Plus fondamentalement, le libellé de la délibération montre une avancée indéniable dans la reconnaissance du rôle majeur que jouent les associations sur un territoire, dans un bassin de vie.
Cependant, en cette fin de mandat, à l’heure du bilan, nous devons souligner que le travail n’est pas achevé.
Et nous regrettons tout de même le décalage qu’il y a entre le discours et la réalité du traitement des associations aussi bien par la Mairie de Toulouse que par la Métropole.
Parce que le vrai bilan de votre majorité, c’est bien une succession d’atteintes au monde associatif qui met à mal le lien social.
Le 1er coup porté, ce sont les nouvelles contraintes imposées durant ce mandat aux associations pour organiser des évènements, avec la Charte de l’évènementiel dont on a beaucoup parlé dans cette instance et à la ville.
Cee sont aussi les baisses de subventions qui, au-delà et en contradiction avec les discours, ont marquées les 10 dernières années. Rappelons-les : – 25% sur le mandat précédent pour toutes les associations, puis un gel ensuite (qui, si on tient compte de l’inflation, revient à des baisses à bas bruit).
Et enfin, cette année, à nouveau des baisses qui ont pu aller jusqu’à moins 40%.
Plus fondamentalement encore, les atteintes au tissu associatif sont lisibles à travers la pression et la mise au pas des associations que vous avez opéré. Et qui sont allées jusqu’à des sanctions majeures pour celles qui ne pensent comme vous.
En dévoyant le principe de neutralité imposée aux associations, vous avez porté atteinte à leur liberté d’expression, et aux libertés associatives.
Il y a eu de nombreux exemples, celui de Mix’art Myrys en étant le plus symptomatique, dont vous avez provoqué la mort.
Mais cette attitude a été généralisée pour porter sur toutes les associations qui ont osé exprimer leur désaccord.
Par des formes insidieuses de coertition, des restrictions matérielles (par exemple le retrait de locaux, comme cela a été le cas pour la LDH), des attaques administratives ou symboliques, la menace de supprimer ou de réduire drastiquement les subventions.
L’observatoire des atteintes aux libertés associatives publiera un rapport avant les élections. Nous révélant sans doute que ces coupes budgétaires ne sont que la partie émergée de l’iceberg.
Le résultat est que les associations tendent maintenant à s’autocensurer pour ne pas risquer de vous fâcher. Et même, à ne plus forcément se montrer solidaire entre elles. Le fameux diviser pour mieux régner.
En faisant cela, vous les avez empêchés de jouer leur rôle de contre-pouvoir pourtant vital dans une démocratie.
Et cela est grave, parce qu’interdire ainsi la pluralité des expressions, empêcher le monde associatif de jouer son rôle de rempart contre le repli sur soi et l’atomisation du peuple, cela a pour effet de fragiliser la société, la démocratie, l’état de droit. Dans le contexte politique national incertain, cette attitude, votre attitude est dangereuse et irresponsable.
