Tout d’abord je me joins à tous mes collègues pour rendre hommage au compagnon décédé sur le chantier Tisséo, travailleur immigré intérimaire cela n’a pas été souligné, mais je voudrais aussi rendre hommage aussi à Romain PRIVAT, agent de la Métropole, directeur très apprécié de la mission développement au territoire Sud 29 ans, décédé tragiquement à 29 ans le 6 décembre.
Je remercie Mme Traval-Michelet d’avoir parlé autant de l’horrible attentat antisémite de Sydney que nous condamnons totalement que du génocide toujours en cours à bas bruit à Gaza, des horreurs qui sont comme deux faces d’une seule pièce, celle de la haine de l’autre.
Vous m’avez dit un jour devant cette assemblée, M. Moudenc, alors que je déclarais siéger ici dans l’intérêt général de la Métropole et non pas pour défendre ma commune, “Très bien nous avons bien noté M Le Texier que vous ne voulez pas défendre votre ville”.
Et bien je persiste. Je m’adresse à vous toutes et tous, chères collègues des communes non toulousaines, aux 66 éluEs non toulousainEs de cette salle avec qui je siège avec grand plaisir depuis bientôt 6 ans. Je continuerai et notre groupe continuera jusqu’au bout à défendre la démocratie et le “Faire Métropole” car si oui la ville de Toulouse a une démographie qui lui octroie un poids majoritaire dans l’équilibre métropolitain, les décisions devraient être prises dans la transparence et la concertation. Elles devraient être prises collectivement plutôt qu’au gré de coups de fil bilatéraux opaques de son maire-président ou de son cabinet, vous mettant chers collègues dans une situation de pression et transformant la Métropole en guichet à subvention et investissement.
Ainsi, je voudrais dénoncer deux scandales emblématiques de cette gestion.
Le premier ce sont les déclarations d’un candidat très médiatique aux futures municipales de Toulouse, coutumier dans notre ville des outrances verbales, qui n’hésite pas comme récemment à lancer dans la ville à 350 000 exemplaires d’un tract mensonger faisant apparaître sans leur accord les visages de ses opposants sur le dit tract. Cet agitateur de campagne bien connu, c’est Jean-Luc Moudenc.
Alors que promet-il aux toulousaines et toulousains ? Le prolongement de Téléo vers Malepère. Cette idée sortie du chapeau au dernier moment comme la 3ième ligne de métro l’avait été en 2014 pour gagner l’élection toulousaine est un scandale à 4 titres :
- démocratique d’abord: le maire-président-candidat (je m’arrête là dans la liste des cumuls) s’engage sur un prolongement qui coûterait probablement entre 100 et 150 millions d’euros à l’ensemble des communes de la Métropole sans AUCUN accord des 36 autres communes alors même que, mon collègue Marc Péré en parlera, nos finances sont dans le rouge vif. Et il utilise Tisséo pour donner corps à cette promesse électorale municipale, sans débat préalable ni délibération du Conseil métropolitain, en demandant à Tisséo Ingénierie d’étudier sa promesse de candidat. Et non ,M. Lattes, il ne suffit pas de dire comme vous l’avez fait hier à la presse qu’il « était entendu que Téléo pourrait être étendu » pour engager 9 mois d’étude et 180 000€ alors que beaucoup d’autres hypothèses mériteraient d’être examinées à ce titre comme le prolongation de la ligne A vers l’ouest (Tournefeuille, Cugnaux), prolongation de la ligne A vers l’est, extension de la ligne B vers le nord-est métropolitain ou vers le sud, en lien avec Ramonville et Castanet.
Ces projets aussi sont structurants, et concernent bien au-delà de la seule commune de Toulouse.
- éthique ensuite: c’est une manœuvre électoraliste consistant à soigner l’électorat récent de Malepère et l’image novatrice du candidat en proposant un projet toulouso-toulousain ENTIÈREMENT payé par la Métropole pour rattraper une densification mal étudiée d’un point de vue transports en commun dans un nouveau quartier
- c’est un projet incohérent ensuite: aucune étude n’a encore été réalisée sur la pertinence et le coût de ce projet et pour cause le plan de déplacement urbain, annulé il y a 4 ans déjà, 4 ans, n’est toujours pas disponible et a été reporté habilement post élection pour masquer ses problèmes de financement. Comment savoir à ce stade ce qui est pertinent pour la ceinture Sud qui doit relier Basso Cambo à Malepère et/ou Montaudran sans aucune étude de mobilité? Ce n’est que HIER qu’a été confiée cette étude à Tisséo Ingénierie.
- enfin un scandale très probable d’efficacité de politique publique: en effet, aujourd’hui le Lineo 7 propose un trajet toutes les 10 minutes maximum qui me permet de faire le trajet Paul Sabatier à Malepere en 15mn en site propre. Certes il y a aujourd’hui une rupture de charge mais au prix exorbitant d’un téléphérique sur du plat, pourquoi ce choix ?
Et deuxième scandale que détaillera mon collègue Marc Péré plus tard: les vélos en libre service. Aujourd’hui, vous faites peser, M. Moudenc, M. Briand, ce coût sur les communes périphériques, la ville de Toulouse étant exonérée des frais d’investissement dans les stations. La mobilité est une compétence métropolitaine et les communes la financent déjà fortement, à l’image encore dans cet exercice de la nouvelle rallonge nécessaire au métro : elle doit être gérée à cette échelle, dans le cadre d’un plan coordonné, équitable et solidaire.
Est-ce que vous imaginez chers collègues que vos communes doivent payer l’installation de vos propres arrêts de bus Tisséo quand la ville-centre les ferait payer par la Métropole ? Et bien c’est ce qui se passe avec les vélos en libre-service…
Pour résumer ces deux exemples sont symptomatiques d‘un manque flagrant de démocratie à l’échelle métropolitaine.
Et, en mars 2026, chers collègues, les Toulousaines et toulousains auront la possibilité de changer cela et de vous proposer une autre gouvernance, partagée entre la ville et la Métropole.
Ce sera une première historique pour notre intercommunalité pour renforcer la démocratie. Et j’ai hâte, quel que soit mon rôle, de construire avec celles et ceux d’entre vous qui seront reconduites ici cette nouvelle manière de faire Métropole.