Huit maires de communes de l’Est de la métropole de Toulouse ont tenu hier une conférence de presse pour insister sur l’importance du projet de la Jonction Est, qui consiste en la construction d’un nouvel échangeur routier sur la rocade entre Lasbordes et Montaudran. En tant que groupe politique nous redisons ici notre opposition ferme au projet, et sommes sincèrement choqués de l’acharnement des maires des communes concernées à ignorer à la fois l’opposition des habitants sur ce projet, et toutes les recommandations faites par les scientifiques sur l’adaptation des villes au changement climatique.
Une des justifications avancées pour la réalisation de ce projet, est la construction du quartier Malepère qui devrait accueillir 44 000 nouveaux habitants d’ici à 2030. À contre-courant de tout ce qu’il faudrait faire, la solution proposée par les maires est une nouvelle desserte en voiture pour permettre à ces nouveaux habitants de se déplacer. Selon Jean-Luc Moudenc et ses alliés donc, “anticiper et gouverner”, c’est omettre que la circulation voiture va (et doit) être limitée. Il est irresponsable de prévoir des quartiers non desservis par les transports en commun, qui vont forcer les gens à utiliser leur voiture, jetant par là même plusieurs milliers de véhicules supplémentaires dans les embouteillages.
Mme Dominique Faure a beau jeu de s’appuyer sur une prétendue majorité silencieuse, toujours est-il que les habitants et les comités de quartier concernés par la Jonction Est se sont organisés pour faire connaître leur opposition ferme au projet. La concertation sur le projet a obtenu plus de 300 réponses, négatives dans leur écrasante majorité. Ce que les maires concernés ont donc choisi d’ignorer.
Ce projet représente 20 hectares de sols artificialisés, alors que la métropole est contrainte dans sa consommation d’espace par la loi Zéro Artificialisation des sols entrée en vigueur récemment. Nous avons enchaîné les canicules cet été, et Toulouse est l’une des villes les plus impactées par le changement climatique, pourtant ces élus souhaitent goudronner 20 hectares de champs et d’espaces naturels pour faire circuler des voitures. Un projet d’un autre temps complètement aberrant, qui coûte la modique somme de 70 millions d’euros. Pour avoir un ordre de grandeur, le budget vélo de la Métropole est de 80 millions d’€ pour le mandat.
Encore une fois, la majorité de Jean-Luc Moudenc avance à contresens de la nécessaire bifurcation écologique. Il est urgent et impératif de renoncer à ce projet absurde.