Liminaire – Aymeric :
Monsieur le Maire, mesdames et messieurs les éluEs, chèrEs collègues
Premier conseil municipal de 2023 : une nouvelle année a débuté, et ça a commencé avec vos vœux, monsieur le Maire : nous avons assisté à plusieurs sessions, et avons écouté attentivement vos paroles, et notamment vos critiques envers les opposants politiques, les agitateurs, les gens qui s’expriment beaucoup sur les réseaux sociaux, toujours en polémiques et jamais en proposition, contrairement à vous qui faites les choses, à votre rythme, tout en mesure et en respectabilité. Et en vous écoutant, j’ai eu peur à un moment donné que vous parliez de nous, votre minorité municipale. Mais fort heureusement vous m’avez rapidement rassuré, en parlant des extrêmes et des gens n’étant que dans des postures et pas dans la construction, j’ai su que vous évoquiez d’autres personnes, je ne sais pas trop qui d’ailleurs, mais bien évidemment pas nous, qui sommes toujours force de propositions diverses et variées, pour essayer de vous accompagner du mieux possible durant cette mandature.
Nous ne sommes bien sûr pas d’accord sur tout, mais qu’importe : c’est là la grande force de la démocratie, de pouvoir tous écouter les propos des autres, et de pouvoir en tirer la quintessence, ou au moins le meilleur compromis possible. C’est ainsi que l’entendent, d’ailleurs, j’en suis sûr, les associations et comités de quartier. Comme celui des Pradettes, qu’un de vos adjoints a récemment évincé de toute concertation, de façon brutale, sous des prétextes discutables et sans leur laisser l’opportunité de s’expliquer ; lorsqu’on discute avec les gens, lorsqu’on arrive à échanger et à se comprendre, les quiproquos sont levés et on arrive généralement à trouver des solutions, ce qui est d’ailleurs le cas aux Pradettes depuis plus de 30 ans, toutes couleurs politiques confondues. Connaissant votre sens de la mesure, de l’écoute et votre respect des gens, nul doute que vous leur laisserez l’occasion de justifier ou au moins expliquer leur position et de trouver une solution ensemble. Car sinon, ça serait juste une application de féodalité et non plus de démocratie, ce qui serait invraisemblable à notre époque dans la 4ème ville de France. Peut-être que le fait qu’ils aient attaqué en justice l’OAP de Bordeblanche a joué contre eux. Pourtant, quel mal y a-t-il à signaler qu’une décision ne paraît pas conforme à la loi ? C’est simplement pour vous éviter d’avoir à subir un nouveau camouflet comme lors de l’annulation du PDU et du PLUIH : si seulement à l’époque des gens vous avaient prévenu des failles contenues dans ces projets… quel dommage.
Tenez, nous, par exemple : dans notre désir de vous accompagner dans le droit chemin et dans la rectitude, nous profitons de ce liminaire pour vous indiquer que le calendrier des conseils municipaux 2023 est contraire à la loi : vous voyez, Monsieur le Maire, que nous sommes là en soutien ! La loi indique très clairement et sans ambiguïté possible qu’il doit y avoir un conseil municipal par trimestre. Or là, aucun conseil municipal n’est prévu durant le troisième trimestre ; voyez : sans nous, vous risquiez des ennuis ; Il y a même un préfet qui a dissous un conseil municipal au prétexte que celui-ci n’avait pas été réuni depuis au moins 3 mois, ce qui est encore plus restrictif qu’une fois par trimestre. Ainsi il faudrait que nous nous réunissions avant le 10 juin prochain, ce qui là encore n’est pas respecté.
Et pensez aux avantages des conseils plus fréquents : autant de sujets à traiter, mais répartis sur plus de sessions, ça fait mécaniquement des sessions moins longues. Et surtout, pour vous, le plaisir de nous voir plus fréquemment, ce qui vous en conviendrez, n’a pas de prix.
Liminaire Agathe
Monsieur le maire,
Nous sommes en pleine mobilisation sur les retraites, dont on ne sait toujours pas ce que vous pensez vraiment tant vous refusez de répondre à nos questions, comme si les Toulousaines et les Toulousains qui se déplacent en masse dans la rue, les agents, en fait les ¾ de la population toulousaine n’avaient pas le droit de savoir si vous êtes pour le report de l’âge de départ à la retraite à 64 ans, comme M. Macron et la sénatrice Brigitte Micouleau ou le député Jean François Portarrieu ou à 65 ans comme l’a défendu votre candidate, Mme Pécresse, à la Présidentielle. Comme si les toulousaines et toulousains n’avaient pas le droit de savoir ce que leur maire pense de la pénibilité au travail, du droit aux loisirs et au repos et de la double peine vécue par les femmes qui subissent de plein fouet cette réforme, vous avez raison c’est un sujet complètement annexe, vos administrés s’en moquent.
Tout comme ils se moquent de savoir ce que vous pensez de l’opération scandaleuse réalisée par Latécoère au détriment d’employés, d’ouvriers, pour beaucoup vos administrés, qui risquent de perdre leur emploi pour que l’entreprise puisse faire davantage de profits.
Nous avons admiré sur cette question votre courage à taper du poing sur la table pour récupérer le préjudice subi par Toulouse qui a vendu à un prix avantageux le terrain. 170€ d’écart le m² par rapport à la norme pour plus de 5000m² de terrain c’était un sacré cadeau et vous avez eu raison de défendre les intérêts de notre ville qui a bien besoin de cet argent public ! Nous avons admiré votre empathie, votre soutien et votre présence auprès de toutes ces personnes et ces familles à qui l’on avait fait miroiter un projet industriel pérenne et qui sont aujourd’hui à juste titre angoissés par leur avenir qui s’assombrit.
Nous avons été subjugués par votre prévoyance, quand vous avez été alerté de la vente de l’usine à un consortium de banques et de la fermeté dont vous avez fait preuve face à Latécoère. Nous sommes admiratifs face à un maire qui préfère protéger ses administrés plutôt que de faire faire des profits aux grands groupes à coup de ristournes foncières et d’aides sans contreparties en termes de garantie pour l’emploi, aux entreprises.
Au fond, il y a 6 ans, en vertu de votre obsession pour la com-pé-ti-ti-vi-té, et l’attractivité vous avez accompagné un projet industriel censé être durable, garantissant l’emploi pérenne. 6 ans après, les machines sont parties en Tunisie, les emplois sont menacés et le terrain n’appartient plus ni à Latécoère, ni à la Mairie.
M. Moudenc, disons le humblement, nous avons été autant bluffés par votre clairvoyance en amont de cette affaire que par votre lucidité en aval. Et si vous nous dites qu’il n’y a pas de préjudice, c’est sûrement parce que vous avez négocié en secret avec la direction pour le maintien de l’activité. Et si ni la presse, ni personne n’en sait rien c’est que dans votre grande humilité vous n’avez rien voulu dire. Qui pourrait croire le contraire, et que le maire de la 4ème ville de France laisse sa ville en proie aux prédateurs financiers
Aveugles que nous avons été ! Nous pensions que toutes ces braderies immobilières, la vente de notre patrimoine n’était là que pour favoriser les promoteurs immobiliers et les entreprises plus occupées à spéculer sur les bureaux vides que de faire de notre ville un territoire de plein emploi. Nous pensions que toutes ces bétonisations de terres naturelles, ces arbres élagués, ces jonctions routières n’étaient là que pour faire plaisir aux entreprises du BTP. Mais que nenni ! Si vous construisez des bretelles d’autoroute, c’est pour faire des pistes cyclables. Et si vous construisez une tour géante en acier, c’est pour mettre des arbres dessus. Comment avons nous pu croire le contraire ? Décidément nous nous laissons trop distraire par tous ces riverainEs qui ne cessent de nous alerter sur les coupes d’arbres, les bétonisations et les destruction d’espace verts.
Nous tenons à saluer toutes ces qualités chez vous, qui montrent bien aux Toulousaines et aux Toulousains qu’ils ont eu raison de vous faire confiance ; votre courage politique est tout juste l’égal de votre respect des lois, c’est dire si l’on peut vous suivre les yeux fermés… Par précaution néanmoins, nous garderons un œil attentif comme nous sommes votre opposition, comme l’a dit mon cher collègue Aymeric Deheurles, on n’est jamais trop prudent.