Monsieur le président, chers collègues,
J’ai bien pris connaissance de votre rapport développement durable, je me joins à mes collègues et je remercie les services du travail de compilation qui est fait, je sais qu’ils sont force de proposition et ont à cœur la lutte contre le réchauffement climatique.
Avant de commencer sa lecture, je me suis dit que peut être cette fois ci, j’allais lire un état des lieux lucide de la situation que nous vivons.
Mais, a le lire, comme toujours, on lit que tout va pour le mieux dans la Métropole de Toulouse Métropole dans laquelle, les gens ne passent pas des heures dans les bouchons, n’ont pas peur de mourir quand ils prennent leur vélo tellement les infrastructures cyclables sont sécurisées et nombreuses, peuvent se déplacer facilement en transports en commun, vivent dans des logements rénovés, peuvent trier facilement leurs déchets et sont heureux de vivre dans une métropole qui a cessé de favoriser les projets routiers d’un autre temps pour réfléchir aux transports du quotidien qui bénéficient à l’ensemble de la métropole. Ce rapport nous redonne, finalement, foi en l’avenir, nous serions sur la bonne trajectoire, tout va bien, aucune remise en question.
A cette lecture donc je me suis demandé : est ce qu’il s’agit d’une plaquette de comm’ fantaisiste ou est-ce que les élus de cette majorité auraient pris la petite pilule bleue et seraient restés dans une sorte de matrice qui les ferait vivre dans un autre monde. Un monde imaginaire dans lequel on ne sait pas qu’il va faire 50 degré dans la Métropole plus vite qu’on ne le pense, dans laquelle on n’est pas au courant que les projets autoroutiers génèrent du trafic routier, dans laquelle on ne sait pas que la pollution actuelle de l’air de Toulouse est un problème de santé publique et constitue un frein à l’installation des jeunes dans notre métropole, dans laquelle on ignore que 10 jeunes arbres ne valent pas un arbre centenaire.
Alors je pense que vous connaissez tous et toutes ici la célèbre phrase : « Heureux les simples d’esprits », c’est ce que l’on appelle une vertu angélique nommée pauvreté spirituelle. Et bien là on a un cas de pauvreté d’ambition écologique. Et permettez-moi de vous dire, monsieur le président, chers collègues, que ce n’est pas ce dont nous avons besoin face aux enjeux climatiques actuels
Parce que non monsieur Moudenc, la politique cyclable de la métropole n’est pas suffisante loin de là. Une augmentation de 0,5 % des pistes cyclables, 5 pauvres km supplémentaire en an, là où la pratique du vélo explose. 62,5% d’augmentation en 3 ans rien qu’à Toulouse.
On comprend cette explosion du vélo, les habitants sont conscients de l’urgence nécessité de changer les habitudes et il faut dire qu’il n’y a beaucoup d’autres alternatives. Quand on ne veut ou ne peut pas prendre sa voiture et qu’on voit le manque d’infrastructures de transports en commun dans notre métropole, difficile de faire autrement. Rien de surprenant quand on constate votre frilosité sur le projet RER et la privatisation d’une partie du réseau bus de Tisséo.
Revenons au vélo que monsieur Boyer se targue de développer plus que jamais et de manière exemplaire ! Quelle est la réalité ? La note de Toulouse sur le ressenti cyclable est mauvaise, pire, elle se dégrade d’années en années. L’évolution des pistes cyclables est trop faible et les chiffres, de manière intentionnelle, ne sont pas corroborés à l’augmentation de la population et de la pratique cyclable qui augmente d’année en année, et cette augmentation n’est pas de votre fait. Aujourd’hui, nous sommes encore, dans le quasi tout voiture. Il y a aujourd’hui 5 fois plus de place pour la pratique routière que pour la pratique cyclable
Et cela est à mettre en parallèle avec votre politique sur les infrastructures routières. L’obstination dans la Jonction Est, projet d’un autre temps qui ne fera que rajouter de la pollution atmosphérique dans la Métropole et intensifier le trafic routier.
L’autoroute A69, celle dont on ne doit surtout pas prononcer le nom, tellement vous refusez, de conseils municipaux en conseils métropolitains de parler. Pourtant c’est un sujet qui impactera la métropole, et vous le savez très bien, sur de nombreux aspects, pollutions, suppression de terres agricoles qui pourraient servir à notre souveraineté alimentaire, accentuation de la métropolisation, ce projet concerne la métropole et j’espère qu’enfin vous allez réellement vous comporter en arbitre de cette assemblée et laissez ce débat se dérouler lors des vœux.
L’ADEME le dit, la métropole de Toulouse est en retard comparé à d’autres métropoles, Bordeaux, Rennes, Nantes, Grenoble. Quand allez-vous prendre des décisions courageuses ?
Quand allez-vous enfin prendre des mesures pour engager une réelle rénovation des logements, proposer des aides simples et plus importantes à la rénovation, au changement de véhicule ? Monsieur Moudenc, soyez enfin à la hauteur des enjeux climatiques de notre temps, vous qui avez dit que vous feriez de l’écologie votre priorité faites mieux plutôt que de penser déjà à votre réélection