Je vous remercie de votre présentation M. Boyer et pour la qualité du document fourni qui donne à voir en détail avec une grande transparence les retours des habitantes et habitants.
Je voudrais souligner plusieurs point qui ressortent de l’étude :
- si on regarde la question de l’espace public et de l’urbanisme, les retours sont identiques dans TOUS les secteurs excepté peut-être le 6 avec le plébiscite massif d’un problème : celui des conflits d’usage et l’expression d’une volonté affirmée dans chaque secteur : la réduction de la place de la voiture. Je voulais souligner cela car nous examinerons en fin de conseil le vœu que nous portons à nos 2 groupes sur la tarification progressive des véhicules individuels en fonction de leur poids et c’est exactement une mesure qui répond à cette demande à la fois d’équité dans l’usage de l’espace public aujourd’hui principalement dévolu à la voiture individuelle et de réduction des conflits d’usage, et je pousse plus d’accidentologie. Je voudrais faire à ce titre une remarque en passant en lien avec votre décision en juin d’exonérer les voitures électriques de frais de stationnement. Quand on lit les centaines de contributions : qui a demandé plus de place pour la voiture ? Qui a demandé un traitement de faveur pour le véhicule électrique ? Personne. Les demandes vont du Stationnement 2 roues, à des itinéraires cyclables et piétons, notamment PMR, à l’entretien des voiries et la réduction des discontinuités, à la sécurisation des parcours piétons par feux et aménagement de voirie, à la signalisation mais favoriser la voiture que ce soit dans sa circulation ou son stationnement, nada. Il y a donc une évolution sociétale réelle qu’il vous appartient de prendre en compte
- Je voudrais ensuite développer le besoin de sécurité qui est beaucoup exprimé et un point esquissé dans le code de la rue qui est celui du contrôle de ce code : qu’allez-vous faire contre la violence motorisée ? Dans son enquête très détaillée, Médiacités donne des chiffres étourdissants pour les 41 radars pédagogiques installés depuis 2020 : 80 000 excès de vitesse par jour en 2021 dont 5500 de plus de 20km/h soit 1.5 million d’excès supérieurs a 20km/h en 2021, 1 conducteur sur 4 est en infraction. Je rappelle qu’un choc piéton-voiture à plus de 70 km/h c’est statistiquement aucune chance de survie. La violence est un vécu et il n’est pas possible de réduire la question de la violence subie par nos concitoyens à la question de la délinquance. Ainsi nous vous alertons : il n’y aura une évolution de notre sécurité collective que si les abaissements de vitesses mis en vigueur et élargis sont assortis
Vous disiez à Médiacités M.Boyer : « ces faits sont connus des services ». Ma question à Messieurs Boyer et Esnault : que comptez-vous faire ?
Ensuite si on peut saluer la transparence du résultat de la concertation et les belles intentions du document, la question reste : et la suite ? Concrètement qu’est ce qui change ? Qu’est ce qui va se passer maintenant ?
Le page 7 du bilan de concertation présente le « projet » de ville à 30 tel que soumis aux habitantEs lors des ateliers. La dernière page du bilan quant à elle montre une autre carte marquée « Scénario final » :
- quel est ce scénario final ? Celui qui sera mis en place ou doit-il y avoir des arbitrages politiques encore sur la question ?
- quels sont les delta exacts ? Peut-on avoir la liste des rues qui basculent à 30 ?
- d’un point de vue quantitatif, même si cette métrique est imparfaite, quel était le pourcentage de rues à 30 et de rues à 50 avant la concertation et dans le « scénario final » ?
Je voudrais finir par une suggestion : nos enfants. Sur tous les aspects de la citoyenneté, sur la question de la transition, sur le code de la rue, nous disposons en tant que ville d’un espace formidable de transformation culturelle : les CLAE et ALAE. C’est un temps, 2h par soir, autour duquel nous pouvons construire un projet pédagogique pour la ville de demain. Certes tous les enfants n’y restent pas mais cela représente tout de même un nombre non négligeable qui peut avoir un effet d’entrainement colossal. Je vous encourage donc à co-construire avec nos partenaires une sensibilisation au code de la rue via ce biais, sachant que cela ne pourra se faire que via une revalorisation franche des conditions de travail aujourd’hui très dégradées de nos animateurs, dégradation dont vous êtes pleinement responsables.