Disons-le d’abord : nous accueillons avec un mélange de satisfaction et de tristesse le succès de la mutuelle communale lancée en 2022. Satisfaction car il montre que le dispositif, que nous aurions voulu et voulons toujours plus large et plus inclusif, fonctionne. Triste car il reflète certainement la paupérisation accrue de nos seniors comme tous les habitantes et habitants de notre ville.
En effet rappelons ce chiffre horrible, que vous trouverez dans les documents municipaux et métropolitains : 20% des habitantes et habitants de Toulouse vivent sous le seuil de pauvreté. 20%
Étendre l’accessibilité de cette mutuelle à d’autres personnes dans le besoin fait donc sens. Mais ce n’est pas cette extension qui nous est proposée : il s’agit uniquement d’une extension vers d’autres publics senior qui ne sont pas dans la catégorie des revenus modestes. Alors que les chiffres sur le seuil de pauvreté sont les suivants : 27% chez les 15-29 ans, 9% chez les plus de 75 ans.
La priorité est donc très très claire non ?
Et le 10 décembre 2021, nous avons présenté ici au nom de nos deux groupes un vœu proposant en toute logique l’extension de la couverture mutuelle communale qui fait toujours et encore plus sens, celle vers les personnes aux revenus modestes, qui se situent au dessus du plafond donnant droit à la Complémentaire santé solidaire et/ou ne bénéficient pas la couverture C2S par le RSA. Le panorama de la DREES sur la complémentaires santé, que nous citions à l’époque montraient déjà que l’absence de couverture complémentaire était fortement liée aux ressources financières et au milieu social avec un besoin clair sur les travailleurs précaires, demandeurs d’emplois et inactifs.
Que s’est-il passé depuis ? Rien que sur la seule année 2024, les mutuelles ont augmenté de 8,1%, plus de 20% en 3 ans pour plusieurs. Et les populations précarisées le sont de plus en plus, vos amis du gouvernement accentuant toujours et encore méthodiquement la chasse aux pauvres, les premiers bilan de l’assurance chômage montrant qu’elle a touché violemment les plus précaires et les plus jeunes.
Par ailleurs ce sont maintenant plus de 2000 communes qui se sont lancées dans les dispositifs de mutuelle communale avec un point commun à quasi toutes : la recherche de couverture des personnes en situation de fragilité sociale et financière, indépendamment de la question senior.
Enfin vous aviez fin 2021 proposé que nous reparlions de tout ça au bout de 2 ans et de la clause de revoyure. Et je vous annonçais que bien entendu je reproposerai le vœu. Nous y voilà donc. Notre vœu, vidé de son contenu, est donc de nouveau pleinement d’actualité.
Alors pourquoi je ne le représente pas ce vœu me direz-vous? Ce n’est pas Mme Bez de par votre explication fournie en commission qui a été de dire que c’était complexe administrativement de l’étendre au public précarisé alors que c’était simple de l’étendre pour un public moins prioritaire comme celui des seniors avec des revenus confortables.
Non c’est la date fournie Mme Bez qui m’a fait comprendre l’objectif politique du report : dans 2 ans on regardera m’avez vous dit. 2 ans/ 2026. Bref je n’épiloguerai pas sur la complexité administrative car le choix que vous faites ce jour est politique, éminemment politique et il dit beaucoup de la population que vous souhaitez privilégier, à rebours des priorités de santé des toulousaines et des toulousains.