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Conseil municipal Toulouse 26 juin 2024 – 28.11 – égalité femmes hommes – Aymeric
Conseil municipal Toulouse 26 juin 2024 – 28.11 – égalité femmes hommes – Aymeric

Conseil municipal Toulouse 26 juin 2024 – 28.11 – égalité femmes hommes – Aymeric

Monsieur le Maire, mesdames et messieurs les éluEs, chèrEs collègues, 


L’objectif numéro 7 du plan me paraît digne de porter un point d’attention particulière :  

“Objectif 7 : renforcer la prévention contre le sexisme ordinaire et les violences sexistes et sexuelles“. 

Lors du précédent conseil métropolitain, il y a 6 jours, Michèle a raconté une histoire, en anonymisant les personnes impliquées, par discrétion, parce qu’elle est comme ça, Michèle. Je vais suivre sa démarche, en prenant la suite de son histoire, mais en faisant évidemment de ça un cas totalement imaginaire, qui aurait pu se passer dans une grande ville de France, genre la 4ème, au hasard, et sur un réseau social purement fictif, genre désigné par une seule lettre depuis qu’un megalo a racheté Twitter. 


Or donc supposons qu’un adjoint au maire de cette grande ville imaginaire ait commis un message sur ce réseau social imaginaire pour publier une photo de dos d’une collaboratrice de groupe mettant en avant ses jambes nues. Supposons que cette même collaboratrice ait fait preuve de son indignation légitime d’être ainsi exposée sans son consentement. Supposons que l’adjoint au maire, plutôt que de s’excuser platement et de retirer son message, ait choisi de le maintenir et d’en rajouter une couche avec un comportement paternaliste et condescendant. Tout ça, Michèle en a déjà brillement parlé. 


Moi j’aimerais, dans cette uchronie, signaler un message qu’aurait pu venir ajouter un comparse, qui, tiens, pourrait lui avoir tenu à peu près ce langage : “hé, en fait, si vous n’aviez pas répondu au message, personne ne vous aurait reconnue… Vous êtes de dos” 

De ce discours imaginaire, on pourrait en déduire le message sous-jacent “franchement, t’as vu ce que t’as fait ? Maintenant tout le monde sait que c’est toi. La prochaine fois, tu ferais mieux de te taire !” 

Et c’est là qu’on en arrive à l’objectif 7 : le sexisme ordinaire et les violences sexistes et sexuelles. Mêlé à un autre comportement toxique et malheureusement répandu : le victim blaming, ou en français la faute de la victime. L’inversion de la culpabilité. Ce n’est plus l’indélicat adjoint qui est en faute d’avoir publié une photo de la victime contre son consentement : c’est la victime qui est accusée d’avoir sottement permis son identification, quelle gourde celle-là dites-donc ! 

Ce comportement, on le retrouve dans la vie de tous les jours malheureusement : “d’accord elle s’est fait agresser” (notez la voix active et pas “elle a été agressée”, qui serait plus logique), “mais t’as vu comment elle s’habille aussi ?” 


Ou bien, dans un autre registre “oui, ok, la voiture l’a renversée” (notez bien qu’on parle de la voiture et pas de la personne qui la conduit) “mais si elle avait porté un casque, elle ne serait pas dans le coma” 


Julie Escudier a indiqué au conseil métropolitain que la formation “s’attaquer aux racines du sexisme” pourrait être proposée aux éluEs. Nous souhaiterions, nous, qu’elle soit obligatoire. Afin de toutes et tous nous sensibiliser aux agressions quotidiennes et parfois inconscientes.