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CP – Effondrements à Toulouse : l’habitat dégradé progresse, la mairie recule 
CP – Effondrements à Toulouse : l’habitat dégradé progresse, la mairie recule 

CP – Effondrements à Toulouse : l’habitat dégradé progresse, la mairie recule 

En mars 2024 a eu lieu le dramatique effondrement de l’immeuble du 4 rue Saint-Rome où, rappelons-le, la mairie a sciemment fait courir un risque mortel aux habitantEs puisque la rue du Puits Vert adjacente, recouverte par les débris, était reste ouverte malgré le rapport technique des experts. Depuis, les évacuations d’urgence se multiplient à Toulouse : rue des Puits-Clos, rue des Filatiers, rue Castelbou… Ces dernières semaines encore, plusieurs immeubles ont été vidés de leurs habitants. Le malaise grandit : personne ne se sent à l’abri en centre-ville, ni habitantsE, ni commerçantEs. 

 

Les alertes ne datent pas d’hier. Dès 2012, une étude Urbanis identifiait 4 000 logements dégradés, soit près de 780 immeubles, dont 80 % dans l’hypercentre. L’action municipale a été très limitée pendant plus de 10 ans et se limite encore à des réponses ponctuelles, déclenchées tardivement. C’est uniquement en 2023 que la mairie a concédé des subventions de ravalement de façade à la condition d’un diagnostic visuel des immeubles, et cela ne concerne que quelques immeubles par an. Il a aussi fallu attendre 2024 pour qu’Europolia soit mandaté pour agir plus activement via des OPAH – Opérations Programmées d’Amélioration de l’Habitat, mais quel retard pris !   

 

Inaction de la municipalité

 

L’immeuble du 1 rue des Puits-Clos, évacué en mars 2024, était connu des services municipaux depuis 2017. En avril 2025, les riverains des rues Castelbou et des Filatiers expriment à leur tour leur inquiétude, déplorant le manque d’informations de la part de la mairie. Des commerçants affirment avoir été rassurés quelques jours avant l’évacuation. La défiance grandit. 

Les chiffres sont inquiétants : 396 signalements en 2024 en hausse forte depuis et uniquement trois agents dédiés à l’échelle de toute la ville. La mairie met en avant le PSMV – programme de sauvegarde depuis le drame de mars dernier.

 

La mairie affirme que la responsabilité incombe aux propriétaires. C’est en partie vrai : être propriétaire, c’est avoir une obligation légale d’entretien et de sécurité. Mais quand ces obligations ne sont pas respectées, le pouvoir public doit agir.  


 Les outils existent. Pourquoi ne sont-ils pas utilisés ? 

 

En attendant les décrets d’application de la nouvelle loi Habitat Indigne d’avril 2024 qui étendront l’arsenal légal, la loi permet déjà : 

  • De mobiliser des outils opérationnels comme les OPAH, ORI, ou les procédures d’expropriation. Nous demandons la mise en place de ces outils depuis l’effondrement dramatique de mars 2024 et la majorité procrastine sur le sujet. 
  • D’étendre le permis de louer à toute la ville, et pas uniquement Arnaud Bernard, pour contrôler la qualité du parc locatif (la mairie elle-même reconnaît qu’elle ne le fait pas par manque de moyens humains de son côté). 

 

La majorité se concentre sur la sensibilisation et ne fait qu’un usage minimal des outils ci-dessus, laissant la situation empirer. Lhabitat ancien continue de se dégrader, et les habitantsE paient le prix de cette passivité. 

 

Toulouse a besoin d’un plan de sauvegarde ambitieux 

 

Nous demandons : 

 

  • La transparence complète sur les signalements reçus, leur traitement et les mesures prises à l’encontre des propriétaires négligents ; 
  • L’extension immédiate du permis de louer aux quartiers concernés par l’habitat indigne ; 
  • Le renforcement des équipes municipales chargées du bâti dégradé ; 
  • L’activation rapide des outils existants (OPAH, ORI) pour enrayer le délabrement. 

 

L’entrée en service de la nouvelle loi, combinée à l’accélération des risques et des signalements, va nécessiter de toute façon des équipes plus robustes et plus réactives. Refuser de renforcer notre action, c’est laisser la situation empirer. Et le coût de l’inaction pour la collectivité est énorme : nous avons dépensé en 2024 un demi-million d’euros pour sécuriser les bâtiments aux frais du contribuable, un argent que nous aurons bien du mal à récupérer des propriétaires. Chaque jour d’inaction met des habitantEs en danger.

 

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