Monsieur le Maire, chers collègues,
Cette délibération s’intitule « subventions culturelles – exercice 2025 – Reliquats » et propose le versement de subventions à un certain nombre d’acteurs culturels toulousains.
Lors de la Commission au cours de laquelle celle-ci a été examinée, jeudi 13 novembre, elle n’était pas disponible pour les personnes qui étaient en visio, ce qui était mon cas, ainsi que celui de mes camarades de l’opposition. Nous n’avons donc pas pu poser de questions à ce sujet.
Pourrions-nous avoir des précisions sur ce à quoi correspondent ces attributions de subventions ?
Ce que nous en comprenons à sa lecture, c’est qu’il y aurait finalement un budget supplémentaire que vous proposez de distribuer à ces acteurs.
Si c’est cela, c’est une très bonne nouvelle pour eux.
Nous nous interrogeons malgré tout sur la provenance de ce budget supplémentaire, ainsi que sur les critères qui ont présidé aux choix des acteurs concernés et du montant attribué.
Par ailleurs, toute bonne que soit cette nouvelle, elle ne rattrape pas les annulations de programmations, les licenciements auxquels les structures ont dû se résigner suite à la baisse drastique des subventions votées en début d’année. Il aurait tout de même été plus souhaitable que ces reliquats soient attribués avant l’été, et même dès le mois de mars lorsque les données sur la réalité de la ponction de l’Etat ont été connues.
Elle ne rattrape pas les baisses subies par les associations culturelles (et les autres) depuis 10 ans : – 25% sur le mandat précédent, puis gel des subventions et, enfin baisses à nouveau cette année, pouvant aller jusqu’à 40%.
Depuis 2014, si on raisonne en euros constants, en intégrant l’inflation de ces 10 dernières années, cela revient à des baisses de subventions de l’ordre de 20%.
En revanche, cette décision arrive opportunément si on se place du point de vue du calendrier électoral, parce qu’elle pourrait avoir pour objectif d’atténuer la colère exprimée toute cette année par les acteurs culturels quelques mois avant les élections municipales de mars 2026.
Pour conclure, nous nous réjouissons pour les structures de cette décision qui va leur permettre de respirer un peu et en viendrions presque à souhaiter qu’il y ait des élections plus souvent, si cela vous permet de vous souvenir du caractère essentiel du tissu associatif culturel, de sa diversité, de sa vitalité, pour une ville, pour le vivre-ensemble.
Je vais terminer par un témoignage, parce qu’il ne s’agit pas que de chiffres et de noms de structures dont on parle, mais d’expériences intimes : quand mon fils était petit, je l’ai beaucoup amené au théâtre grand rond voir des spectacles jeune public. Nous avons vus des spectacles formidables, des artistes locaux talentueux. Des spectacles qui divertissent et donnent à penser, qui m’ont aidé dans ma mission éducative, en étant support pour aborder des sujets parfois lourds ou complexes. Ces spectacles ont participé à faire de mon fils ce qu’il est aujourd’hui, à développer son esprit critique, sa curiosité, son ouverture au monde, sa capacité à s’émouvoir. Les petits théâtres, ceux qui proposent une programmation pour les plus jeunes notamment, qui permettent aux artistes de se produire, sont une voie essentielle pour concrétiser le rôle en matière de lien social que peut jouer la culture, pour construire des citoyens éclairés. Et dans le contexte national qui est le nôtre, où les clivages, la fracturation du corps social, la fatigue compassionnelle se renforcent, la responsabilité des collectivités est de soutenir cette mission d’intérêt général qu’incarnent les structures culturelles.
