Conseil Municipal de Toulouse du 26 novembre 2025
Bonjour les gens !
Les jours raccourcissent, le froid s’installe, les esprits s’échauffent, on n’a pas changé de premier ministre depuis longtemps, et Emmanuel Macron est toujours président.
Autant de mauvaises nouvelles qui augurent un avant-dernier conseil municipal du mandat morose et tendu. Pourtant en arrivant au Capitole, on longe le marché de Noël dans les frimas de novembre, ça peut donner un air festif ; en plus de ça, nous retrouvons la salle des conseils, qui a été rénovée, et franchement ça rend super bien, moquette changée, tableaux rénovés, ça en jette.
Le conseil ne s’annonce pas forcément très long : 160 délibérations dans 33 chapitres, on a déjà eu beaucoup plus chargé.
Comme d’habitude, la convocation pour 9h30 est purement indicative : la salle reste quasiment déserte pendant au moins un quart d’heure. À 9h50, la plupart des éluEs sont enfin installéEs dans la salle, Mairmoudenc commente les peintures au plafond avec Marion Lalane de Laubadère et Jean-Michel Lattes.
9h52 : la clochette retentit, mais le brouhaha continue. Là, Mairmoudenc décide de faire preuve d’autorité, il reprend la parole au micro et fait sonner sa clochette, et ça commence. Il commence par un rappel de l’historique de la salle des conseils et de sa déco, et c’est vrai que la rénovation rend super bien, ça claque. Il finit (ouais, hein, on vous épargne les 30 minutes de discours) en parlant de la campagne de vaccination, incite tout le monde à se faire vacciner, et rappelle que la vaccination a été proposée aux éluEs pour se faire vacciner pour donner l’exemple.
10h20, les liminaires commencent, et le détecteur de CO2 d’Odile bippe régulièrement pour prévenir que le taux est trop important dans la salle.
Toutes nos interventions (pas beaucoup sur ce conseil) sont à retrouver sur cette page.
Agathe commence le liminaire pour notre groupe, interrompue par les hurlements des membres de la majorité qui réagissent à ses propos : visiblement c’est la stratégie choisie pour cette fin de mandat, de couvrir les propos de l’opposition par des vociférations. Elle demande à Mairmoudenc de rétablir le calme, il répond « si vous ne voulez pas que mes collègues manifestent leur légitime mécontentement, arrêtez vos mensonges ». Voilà, ça c’est la réponse du Maire chargé de la police des débats, impartial évidemment. Va falloir prouver les mensonges, dans ses propos. Mais bon, c’est plus simple de faire un scandale que d’argumenter.
Maxime enchaîne pour la suite du liminaire, dans le calme, après avoir juste rappelé à l’ordre Djilali Lahiani qui papotait avec son voisin.
Odile prend la parole en dernier, pour parler de ses sujets qui lui tiennent à cœur, sur le validisme et la place des personnes handicapées dans la société. Elle tape aussi un peu sur la gauche et l’appelle à s’unir pour battre la droite en 2026.
Pluplugas-labatut fait ses réponses habituelles : on note comme d’habitude une discordance entre ce qui a été dit dans notre liminaire et sa réponse : visiblement ses réponses sont préparées à l’avance, et on le perturbe en ne parlant pas de ce qu’il avait prévu. Mais bon, pas de danger que ça tombe à plat, ses réponses : il ne cherche pas à argumenter mais à faire passer leurs messages. De toute façon, pendant les liminaires, ce sont juste des joutes verbales, c’est vraiment pas un dialogue.
Il sort un scoop, par contre : il annonce que le PS est responsable de la montée de LFI sur Toulouse, disant qu’à cause de l’alliance avec Archipel en 2020, il y a 7 membres LFI au conseil. Alors bon, nous on compte Agathe et Hélène, ça fait 2 ; donc on suppose que les 5 autres sont Aymeric, Caro, Maxime, Odile et Jamal, dont aucun ne fait partie de la France Insoumise.
Ce sont donc ces gens-là qui accusent Agathe de mensonges dans son liminaire et qui sont outrés par ça.
Mairmoudenc reprend la même thématique : essayer de monter le PS et les écolos contre LFI, mettant d’ailleurs volontairement de côté Archipel qu’ils veulent invisibiliser. Sur la fin, il essaie de faire peur : « vous allez confier la présidence de la métropole à un adepte de la décroissance » : à l’entendre, on se croirait dans un film d’horreur avec les zombies qui vont surgir pour bouffer tout le monde, mais en mode vegan évidemment.
11h35, il a enfin fini de parler, on attaque l’ordre du jour.
Alors conséquence inattendue de la longueur des liminaires : il y a embouteillage aux toilettes : 2 toilettes + une pièce pour toilettes handicapées, et 9 personnes qui attendent ; tout le monde a attendu la fin des liminaires et des discours de Mairmoudenc : on a bu ses paroles, et forcément, quand on boit beaucoup, au bout d’un moment faut évacuer (attention aux brûlures, d’ailleurs, parce que les propos étaient acides).
Maxime prend la parole (au conseil, pas aux toilettes, hein) sur la plainte contre X déposée par le Maire dans l’affaire Bilal, mort après un accident de la route il y a un an ; Odile prend la parole également et lit le communiqué de la famille. Différents membres de l’opposition s’expriment sur le sujet, puis Mairmoudenc fait un long discours, dans lequel il parle de la France Insoumise et des alliances avec les groupes de gauche, et passe la parole à Mimilion Esnault qui passe son temps à parler de François Piquemal.
Un peu monomaniaques, hein. À peine.
Odile et Maxime veulent répondre, Mairmoudenc clôt les débats et coupe le micro d’Odile.
Il est midi, on attaque le premier chapitre, sur les écoles ; les 2 premiers chapitres sont votés, rapidement, et on a une délibération d’Agnès Plagneux-Bertrand, qu’on entend rarement, c’est donc l’occasion de la mentionner pour une fois.
On débat sur la dissolution d’une SPL (Société Publique Locale), nous votons contre.
Odile intervient sur la vente des golfs de Téoula et La Ramée, rappelant à l’ordre François Briançon qui discute à côté et qui fait du bruit. Michèle intervient aussi, ainsi que Maxime. Pendant l’intervention de Maxime, y’a un brouhaha permanent au fond de la salle. Classique.
12h20, c’est parti pour le budget, 30 minutes de débats prévues. Sachounet présente, tout le monde discute, quasiment personne n’écoute. Les interventions s’enchaînent, avec notamment celle de Caro, qui a droit ensuite aux honneurs du briand argentier, qui l’accuse de vivre dans un monde parallèle.
13h15, fin du débat du budget, on passe aux votes.
Débats sur la 4.10 entre Isabelle et Briand. Fin des débats, c’est Marion qui est aux manettes, Caroline lève la main pour répondre aux attaques de Briand sur le budget, Marion lui refuse la parole, arguant qu’il fallait lever la main à la fin du débat sur le budget, ce que Caro avait fait. C’est juste du foutage de gueule, on sent que la 1ère adjointe a bien appris auprès de son maître.
13h35, fin des débats, pause déjeuner jusqu’à 14h45, la vaccination est ouverte (une quinzaine d’éluEs en bénéficient).
Reprise à 14h52, avec une intervention de Caro sur la 6.2, avec longue réponse de Francis Grass puis plein de votes, et des interventions d’Odile prévues, mais elle en profite pour rappeler qu’il faut aérer la pièce. Samir Hajije prend la parole avec difficulté pour dire que bah non en fait. Odile insiste, ce qui provoque des réactions outrées de la plupart des éluEs. Mairmoudenc dialogue avec elle, cite les textes officiels, et annonce qu’il n’y a pas nécessité d’aérer. Il refuse le débat, lance les votes. Odile sort un porte-voix et empêche la tenue du conseil.
Ça se transforme en cirque, on rigole mais c’est assez désolant. Odile a une demande légitime pour sa santé, c’est juste la façon dont elle s’y prend qui n’est pas adaptée. Dans le chaos qui suit, on vote, mais les interventions ne peuvent pas se faire parce qu’Odile continue à parler dans son porte-voix.
On a donc à un moment donné Sacha Briand qui parle au micro tandis qu’Odile fait son intervention en même temps au porte-voix. On essaie de demander une interruption de séance, Odile commente l’augmentation du taux de PPM, Mairmoudenc dit qu’il attend la fin du chapitre 13 pour décréter une interruption de séance.
Certains crient « calmez-la », alors qu’on n’a strictement aucun droit ni aucun pouvoir sur Odile ; à croire que pour certains, le fait qu’elle soit en fauteuil roulant justifierait qu’on puisse décider pour elle.
L’interruption de séance dure 20 minutes, plusieurs personnes discutent avec Odile pour tenter de trouver des solutions, c’est compliqué ; il y a des personnes dans la salle qui souffrent de certaines maladies plus ou moins graves et qui sont très sensibles au froid. Odile et Jean-Luc Moudenc échangent au micro pour tenter d’aplanir le sujet du CO2. Misiak en rajoute une couche en s’appuyant sur les textes officiels, ce qui ne calme évidemment pas Odile : mettre de l’huile sur le feu pour résoudre un conflit, ça semble être la méthode Misiak : spoiler alert, ça ne fonctionne pas.
On reprend les interventions qui n’ont pas pu avoir lieu plus tôt, avec Odile qui continue à annoncer les taux de CO2 avec son porte-voix. Les fenêtres sont ouvertes régulièrement puis refermées, grosse pensée pour les agentEs de la Mairie qui se font engueuler des 2 côtés alors qu’ils ne font qu’obéir aux injonctions contradictoires.
Bon, on a droit pendant 20 minutes au duo Antoine Maurice – Laurence Katzenmayer, toujours sur le même sujet des crèches, juste agrémentés par les taux de PPM annoncés par Odile de temps en temps.
Le débat de 20 minutes étant fini, on enchaîne sur une autre délibération, avec intervention d’Antoine, et réponse de… Laurence Katzenmayer ! Et c’est reparti pour 20 minutes. Franchement, une fois le mandat fini, il va falloir qu’ils restent en contact tous les deux, sans quoi il leur manquera quelque chose.
Puis Mairmoudenc annonce qu’on passe à la 14.1, alors qu’il avait été convenu avec lui pendant l’interruption qu’il laisserait Odile parler sur la 13.6. Il feint de ne pas s’en souvenir, mais finit par laisser la parole à Odile, qui en profite pour rappeler qu’il faut ouvrir les fenêtres.
17h26, on attaque le chapitre 14. On vote en rafale (on a essayé en mirage mais ça coûte plus cher), Aymeric fait juste revoter la 15.17 qui avait été votée en lot alors qu’on avait demandé un vote disjoint. Et à 17h33, on est au chapitre 21, et Odile intervient pour rappeler les 2 formats différents possibles des documents pdf, pour demander à avoir des documents accessibles : toute la correspondance entre éluEs majorité/opposition par mail se fait avec des documents pdf, ainsi que les documents qu’on nous fournit pour préparer les commissions et les conseils, et très souvent c’est au format image et non pas au format texte, ce qui fait qu’on ne peut pas sélectionner du texte. Et pour les personnes en situation de handicap, c’est inexploitable.
On attaque le chapitre 22. Maxime pensait que la délibération sur la plainte contre X était traitée à ce chapitre et a appris en réalité auprès des services qu’elle avait déjà été votée dans le chapitre de pluplugas. Il demande donc l’autorisation de pouvoir reprendre le débat de ce matin, ce qui lui est accordé par Mairmoudenc.
Maxime fait une intervention impeccable, digne, respectueuse, prudente. Mairmoudenc est également prudent. Esnault répond, et là on sort du digne, y’a à nouveau le politicard qui prend le relais, qui demande à l’opposition de condamner les propos de François Piquemal, alors qu’on n’a aucune responsabilité dans ses propos.
Odile reprend la parole, précise bien qu’elle ne considère absolument pas que la mort de Bilal soit un assassinat parce qu’une enquête est en cours, mais enchaîne avec les violences policières avérées de Sainte-Soline.
On reprend le fil des délibérations, et Caro intervient sur la 22.4 pendant que Maxime négocie une ouverture de fenêtre. Caro en profite pour répondre à des attaques de Briand ce matin. Et elle enchaîne sur l’annulation des élections professionnelles par la cour d’appel administrative de Toulouse, qui a eu lieu récemment.
C’est l’inénarrable riton de Lagoutine qui lui répond, évidemment.
On passe enfin au chapitre 24, il est 18h28 : Maxime intervient sur les salles municipales à disposition des partis politiques.
Et puis on enchaîne les votes des 7 derniers chapitres d’un coup et à 18h34 on passe aux vœux, qui sont au nombre de 2, issus de la majorité.
Le premier c’est sur la laïcité, mais en fait c’est juste pour leur permettre de reparler du burkini. C’est assez lassant, leur obsession. On ne prend pas part au vote, on ne nourrit pas les trolls.
Par contre c’est très drôle, parce que c’est Bouche qui le présente, et donc il le lit consciencieusement, avec sa voix passionnante (monotone, en vrai : c’est un bulldozer qui avance patiemment et sans jamais s’interrompre). Il se fait même rappeler à l’ordre par le patron qui lui rappelle que la présentation du vœu, c’est 3 minutes pas plus.
Hélène Magdo prend la parole pour fustiger leur obsession et leur mauvaise foi sur le burkini.
Second vœu sur le racisme. C’est de l’auto-congratulation, et des propos qui condamnent le racisme et l’antisémitisme, ce sur quoi nous sommes évidemment d’accord, mais en se basant sur un fait qui était basé sur de l’islamophobie par l’extrême-droite, sans mentionner ni l’islamophobie ni l’extrême-droite. On ne prend donc pas part au vote non plus.
18h59 : fin du conseil.
Un conseil agité, donc, pas très serein, pas très agréable non plus. Il ne restera plus qu’un seul conseil municipal, celui du vendredi 6 février. Prochain rendez-vous : le conseil métropolitain du 18 décembre, à Compans Caffarelli. D’ici-là, profitez du rush habituel des semaines de décembre, de la course aux cadeaux, et tâchez de trouver un peu d’optimisme dans l’océan de nouvelles déprimantes qui arrive de toutes parts.
