Le sujet a été abordé à plusieurs reprises déjà aujourd’hui et c’est bien légitime parce qu’il est majeur.
On a dans ce chapitre une série d’attributions de subventions pour le secteur culturel. Plus précisément, ce sont les deuxièmes versements de ces subventions, décidés à titre dérogatoire et exceptionnel et calculés sur la base d’un taux forfaitaire de 20% de l’enveloppe envisagée au profit des structures concernées. 20% des 40% mis en suspens, je n’y reviens pas.
Évidemment, nous nous satisfaisons que certaines structures puissent bénéficier d’un supplément dès aujourd’hui. Cependant, la situation n’est pas pour autant complètement satisfaisante, puisque de nombreuses associations, du secteur culturel et socio-culturel, restent pour l’instant orphelines de ce soutien supplémentaire.
La manifestation qui a lieu en ce moment même à l’extérieur démontre que la situation est critique, que la confiance est abîmée. Or, pour une collectivité, la confiance établie avec les acteurs associatifs est indispensable, vitale.
Cette confiance est d’autant plus abîmée que d’autres mesures ont précédé celles qui ont soulevé la colère aujourd’hui. Rappelons quand même que dans le mandat précédent, votre mandat, toutes les associations ont dû faire face à une baisse de 25% des subventions. Que d’autres contraintes sont intervenues : l’obligation de mettre en avant le logo de la Mairie sur tous les supports de comm, le prêt de matériels devenu payant, etc. C’est-à-dire que les obligations faites aux assos se sont accrues de manière inversement proportionnelle au soutien de la collectivité auprès d’elles… et encore, sans parler des exigences croissantes même si tacites, en termes de loyauté attendue, de mise au pas même, de la part du secteur associatif à votre endroit.
Bref, tout cela reste cohérent, pour vous la culture reste et restera toujours la variable d’ajustement, vous en niez le caractère essentiel. Avec vous, Toulouse continue à faire fuir ses talents ou à assassiner tous les espaces qui offraient une respiration, du lien social, des occasions d’émancipation. On peut refaire la liste, elle parle d’elle-même : studio Condorcet, pavillon Mazar, Bleu-bleu, Mix’Art Myrys, théâtre du Hangar, etc. etc.
Ce qui accroit nos inquiétudes aujourd’hui, c’est qu’alors que vous réduisez le soutien aux partenaires culturels, vous réduisez dans le même temps drastiquement les moyens des services municipaux qui interviennent dans le champ culturel : centres culturels municipaux, bibliothèques de quartier. C’est donc tout l’écosystème qui est atteint et, au final, ce seront les toulousains qui verront la qualité du service public être rognés et le bien-vivre à Toulouse se dégrader.