DEC-8353 Quartier Cartoucherie – 12 rue Roquemaurel – Mise à disposition d’une partie d’une maison au profit de l’association Les Anciens de la Cartoucherie : établissement et signature de la convention de mise à disposition.
Monsieur le Maire, chers collègues,
Mon propos porte sur une décision du Maire, la 8353, qui autorise la mise à disposition d’un espace, situé à la Cartoucherie, pour une association, dénommée les anciens de la Cartoucherie.
Nous nous réjouissons bien évidemment que la Mairie facilite ainsi l’action d’une association. Mais nous signalons le 2 poids 2 mesures que cette décision démontre.
Parce que dans le même temps, les échanges en Commission et la parution de plusieurs articles dans la presse en attestent, vous traitez avec bcp moins de bienveillance d’autres associations.
Je parle ici plus précisément du désaccord qui vous oppose à la Ligue des Droits de l’Homme. Rappelons simplement, c’est utile dans le contexte actuel, que cette association a été créée à la fin du XIXème siècle pour défendre un homme condamné à tort parce que juif. Une association reconnue d’utilité publique qui défend les droits humains, lutte contre le racisme et l’antisémitisme.
Une association pour laquelle la collectivité mettait à disposition un local et qu’aujourd’hui, vous mettez à la porte et refusez d’accompagner pour aider à son relogement.
Ces pratiques ne sont le fait, ailleurs en France, que de communes gérées par l’extrême-droite.
Les articles de presse parus la semaine dernière, ont instillé un trouble, mis le doute sur votre sincérité. Vous dites vous que la LDH a refusé vos propositions de relogement dans des locaux mutualisés, l’association affirme quant à elle que vous n’avez pas fait de telles propositions, mais l’avez seulement invité à louer épisodiquement des espaces à la Maison des Associations. Elle étaye ses affirmations de documents qui apportent des preuves. Pas vous. Ces documents démontrent le changement de ton qui a été le vôtre entre octobre 2023 et aujourd’hui, avec un net renversement à l’été 2024. Ces documents démontrent que l’association vous a sollicité à de nombreuses reprises et que la dégradation des relations puis la cessation de contact sont de votre fait.
S’il est entendable qu’il y a pu y avoir de votre côté une certaine crispation liée à une formulation maladroite et donc à une incompréhension mutuelle, il nous semble que cela ne justifie aucunement que vous décidiez de rompre le pacte républicain qui permet à cette association de disposer de locaux mis à disposition dans toutes les collectivités gérées par des élus attachés aux principes démocratiques. Pouvez-vous nous dire ici ce qu’il en est, nous croyons qu’il est important que les toulousains sachent : souhaitez-vous vraiment mettre à la porte une association reconnue d’utilité publique et ainsi mettre en péril la poursuite de ses activités ? Est-ce que le motif, en fait, ne serait pas que les combats que cette association mène ne vous convienne pas ? En ce cas, cela voudrait dire que vous assumez de remettre en cause deux principes fondamentaux : celui de liberté associative et celui de liberté d’expression, ce qui fait beaucoup. Il est encore temps de reprendre vos esprits.