Groupe politique des élus et élues d'opposition à Toulouse et sa Métropole. Démocratique, solidaire & engagé pour le climat.
Conseil métropolitain du 4 avril 2024 : intervention Maxime – Paleficat
Conseil métropolitain du 4 avril 2024 : intervention Maxime – Paleficat

Conseil métropolitain du 4 avril 2024 : intervention Maxime – Paleficat

Je souhaiterais parler une nouvelle fois du projet Paleficat, déjà abordé dans cette enceinte car à l’heure où ce conseil se focalise sur la précieuse ressource qu’est l’eau et son usage au plus proche des besoins, nous nous apprêtons à détruire une nouvelle fois nos derniers espaces agricoles et de zone humide par des projets d’urbanisation.


Disons le d’emblée: oui il faut construire. Nous avons besoin de logements, en particulier très sociaux dans notre Métropole. Face à votre tendance assumée et promue dans le PADD de faire de la Métropole un aspirateur à habitant, il nous faut rigueur et pragmatisme et investir dans le logement. De manière importante. 


Mais pas n’importe où ni n’importe comment, je vais y venir .


Car vous allez trouver paradoxal la satisfaction qui est la nôtre de constater l’évolution du projet d’aménagement Paléficat Rives de l’Hers « Bocage Habité » vers une baisse des objectifs de logements (autour de 4000 au lieu des 7200 initialement prévus). Au passage on constate étonnamment que l’argument qui consistait à dire aux habitantes et habitants du quartier que le projet était impossible à modifier est tombé. Mystère de la nature surement. 


Ceci étant dit, pourquoi donc se réjouir d’une baisse de la construction dans notre discours? 


Car nous aurions accueilli avec joie un beau projet de mixité et de densification urbaine dans d’autres quartiers pavillonnaires comme la Côte Pavée, ce petit village gaulois qui résiste depuis tant d’années à l’envahisseur promoteurs que, et je laisse le soin aux journalistes de trouver quelle potion magique se glisse derrière la faible densité de ce quartier. 


Mais pas là. Car Paleficat c’est la disparition des dernières surfaces agricoles de Toulouse. Et c’est transformer les 83ha en un des quartiers les plus denses de Toulouse alors que par ailleurs, et nous vous faisons régulièrement la remarque, sur Malepère semaine dernière encore, les infrastructures de transport doux, les services publics, les équipements sportifs vont manquer à l’entrée en service de bâtis qui iront jusqu’au R+12 et pour un quartier très excentré. 

M. Moudenc, vous aviez sorti du chapeau électoral le joli concept de densité modérée, mais a priori pas partout, pas pour tout le monde d’une part. Une nouvelle fois nous vous demandons de changer de prisme.


Trois données qui disent l’état de notre ville et malheureusement de l’extension de son modèle d’urbanisme aux autres communes:  

  • D’abord Toulouse reste une des villes les moins denses de France, 20ième au classement des grandes villes de France 
  • Et à l’opposé quand l’OMS recommande ainsi que les habitants aient accès à un minimum de 12m2 d’espace de nature situé à moins de 300m, ou à moins de 5min à pied du domicile, aujourd’hui, seulement 45% des habitants de la métropole toulousaine bénéficient d’un tel accès à un espace vert  d’après l’AUAT.  
  • Enfin avec 18m² d’espaces verts urbains par habitant, nous sommes très loin de la moyenne des 50 plus grandes villes de France.  

En bref nous sommes très en retard sur la question de l’artificalisation et de l’étalement. A l’heure où la ZAN est un enjeu majeur et une contrainte forte, pourquoi encore artificialiser autant, pourquoi s’entêter dans ce qui a miné notre territoire, l’étalement urbain? Construisons la ville sur la ville, contribuons toutes et tous, quartier par quartier à élever notre ville sur elle-même plutôt que continuer la fuite en avant des quartiers champignon, malheureusement champignons de béton.  


Nous devons sanctuariser tout ce qui peut échapper à cet appétit d’artificialisation et d’étalement qui est le vôtre. 

Nous devons passer de la nature dans la ville à la ville dans la nature, de la ville étalée à la ville dense mais desserrée, pouvoir voir toutes et tous voir un arbre de nos fenêtres. Faire une ville de proximité de services publics, sanitaires, culturels et commerciaux, une ville composée d’Archipel de plusieurs villages traités à égalité. 

  
 

Et que dire en plus du fait que nous votons ce jour même le lancement de la consultation d’accord-cadre pour les Rives de l’Hers et que ce projet d’OAP n’amène que peu de cohérence alors que l’on aurait pu rêver d’un grand parc urbain et agricole.  


Vous avez accepté de changer le projet récemment, vous pouvez encore faire quelque chose et faire plaisir à M. Bolzan et rendre ce projet compatible avec les orientations du PAMM que je citerais comme le collectif “Bocage autrement” l’a fait dans un courrier qui vous a été adressé récemment avec un contre projet construit et constructif : “« L’attractivité de la métropole impose d’aller encore plus loin sur la préservation et la mobilisation du foncier pour maintenir et une agriculture durable sur le territoire, et permettre à de nouveaux projets agricoles de se développer.(…) Il s’agit de défendre l’agriculture en milieu péri-urbain, redonner à l’activité agricole une place dans l’économie du territoire et contribuer à nourrir une partie de ses habitants 

Ce projet alternatif incorpore stratégie agricole, schéma de préservation en eau et sanctuarisation des espaces naturels. Rouvrons le projet et reprenons la concertation.