20.5 Plan local de stationnement de la Mairie de Toulouse – Dispositif de gratuité au bénéfice des véhicules électriques – Maxime
Il y a des avancées positives comme, enfin, l’accession à notre demande sur le stationnement l’été, ainsi que la facilitation faite aux professionnels
Disons-le d’emblée : nous comprenons le but de votre délibération : tenir une promesse électorale. C’est louable sur le principe sauf quand une promesse n’a pas de sens politique mais relève d’une forme de clientélisme.
Car que dire de la proposition de gratuité pour les véhicules électriques : cette proposition réussit le cumul d’être à la fois anti-écologique, anti-sociale et dommageable pour la sécurité des habitantes et habitants.
Anti-écologique car si le mix énergétique français permet effectivement de bénéficier d’une électricité très bas carbone, l’empreinte écologique des véhicules électriques est loin d’être neutre et oscille entre 20 et 50% de l’empreinte d’un véhicule thermique, sans compter l’impact sur les ressources minières et la pollution accrue aux particules fines du fait des pneus. Je suis un peu technique donc en bref, le véhicule électrique individuel reste moins écologique que le vélo, les transports en commun ou l’auto-partage. Et comment les promouvoir si le message que vous passez c’est “ne vous emmerdez pas à prendre des modes doux ou collectifs, on vous offre une place de parking gratuite en ville”. Ce, à l’heure où nous avons en plus besoin de récupérer les places de stationnement pour des parkings à vélo, scooters électriques ou pour végétaliser.
Anti-sociale car à 35 000 euros le prix d’achat du plus petit modèle de voiture électrique, à qui s’adresse le message que vous envoyez et qui est “venez vous garer gratuitement pendant 2h30 en centre-ville !” -> aux plus aiséEs de notre ville. Quand on sait en plus qu’une place de stationnement c’est 3000 euros par an de coût pour la collectivité, le manque à gagner pour notre ville est conséquent et le message politique inquiétant. Cet argent pourrait justement être utilisé pour les transports en commun à l’heure où nous en avons tant besoin pour pallier l’impact social de la ZFE et à l’heure où le métro engloutit tous nos budgets.
Anti-sécuritaire enfin car les accidents de la route liés au passage des voitures à l’électrique sont de plus en plus graves vu le poids de plus en plus important de ces véhicules. Ce n’est pas un collectif militant qui le dit, c’est l’assureur écoterroriste AXA qui l’affirme.
Ce sujet montre un manque de cohérence et de cap à votre politique. En témoigne d’ailleurs un code de la rue mité par les exceptions et des REV en pointillés.
Nous vous proposons donc de retirer cette mesure injuste et inefficace et de considérer le panel suivant de solutions, car comme à chaque fois, nous proposons et continuerons de le faire :
- tarification sociale des transports en commun
- tarification au poids du stationnement comme l’étudient Paris, Grenoble et Lyon, en intégrant des clauses pour les véhicules professionnels
- abondement de la mairie pour les abonnements aux solutions d’auto-partage
- remise en place des journées sans voiture
- lancement urgent de la mise en place d’une politique co-voiturage qui est au point mort à Toulouse
- extension des parkings relais extérieurs qui auraient eux les capacités d’accueil adéquates pour des véhicules électriques avec tarifs préférentiels ou places réservées pour le covoiturage
Nous sommes prêts à étudier tout cela avec vous.
Reculez sur cette délibération pour ne pas faire reculer nos mobilités et notre santé.