À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes et des minorités de genre, nous voulons souligner les disparités entre la communication officielle de Jean-Luc Moudenc et ses actions et positions politiques. Nombreuses de ses décisions et orientations ne sont pas en adéquation avec l’objectif d’émancipation des femmes. C’est, au final, une politique patriarcale conservatrice qu’il déploie.
Des choix budgétaires et politiques qui pénalisent les femmes
Les coupes injustifiées dans les subventions aux associations fragilisent encore plus les structures féministes et LGBTQIA+ déjà victimes d’attaques. Et elles impactent directement les femmes représentant la majorité des travailleurEuses d’un tissu associatif indispensable.
À l’inverse, en plein backlash patriarcal, la mairie a soutenu des positions réactionnaires en finançant à hauteur de 30 000€ une conférence contre le “wokisme”, déprogrammé un atelier de lecture par des drag queens pour enfants et loue des salles municipales à des collectifs réactionnaires comme le groupe fémonationaliste Némésis.
Et cette année encore, les actions du « mois de l’égalité femmes-hommes » sont orientées autour de la mise en avant de quelques femmes jugées « remarquables », perpétuant une vision patriarcale au lieu de soutenir et promouvoir l’émancipation de toutes les femmes.
Un employeur loin d’être exemplaire
La mairie et la métropole emploient de nombreuses femmes sur des postes précaires et pénibles. Plutôt que de reconnaître cette pénibilité et d’améliorer leurs conditions de travail, la collectivité aggrave leur situation : conditions de travail dégradées pour les ATSEM, austérité qui frappe de plein fouet des postes où les femmes sont majoritaires…
Les écarts de salaire restent criants : une agente de catégorie C touchera en moyenne 115 000€ de moins qu’un agent homme sur sa carrière et l’écart est de 280 000 € en catégorie A. Ces inégalités se répercutent sur les retraites et le patrimoine et renforcent la dépendance économique des femmes.
Une culture politique sexiste et patriarcale
Dans les conseils municipaux et métropolitains présidés par Jean-Luc Moudenc, qui aime se poser en “bon père de famille”, la culture patriarcale règne. Ces instances restent un monde d’hommes, où quelques femmes peuvent se hisser à condition de se plier aux règles. Les élues sont plus souvent coupées, rappelées à l’ordre et subissent des brouhahas incessants lors de leurs discours. Pire, hors caméras, on peut voir dans les couloirs la sexualisation par des élus du corps de leurs consœurs.
Quant aux responsabilités, seules 5 des 20 vice-présidences de la métropole sont occupées par des femmes. Et les élus hommes perçoivent deux fois plus d’indemnités que leurs collègues féminines.
Dernier symbole : quand notre groupe a demandé une minute de silence pour Lison, tuée par son ex-compagnon, Jean-Luc Moudenc nous a ignorés. Il trouve pourtant toujours le temps d’honorer la mémoire des anciens élus décédés, très majoritairement masculins.
8 mars : face aux opérations de communication, nous exigeons des actes concrets
En ce 8 mars, nous réaffirmons que la lutte pour l’émancipation des femmes ne se résume pas à des portraits de “femmes inspirantes”. Nous devons assurer des moyens pour les associations, de meilleures conditions de travail pour les agentes, une politique volontariste contre le système patriarcal dans son ensemble, et nous nous devons d’être exemplaires, y compris dans nos instances.