Vendredi dernier, les derniers habitants de l’immeuble Messager à Reynerie ont été expulsés brutalement.
Les actions de J-L. Moudenc et de sa majorité, qui ont choisi les derniers jours avant la trêve hivernale pour mobiliser la police municipale et nationale, ainsi que des huissiers, révèlent leur profonde hostilité pour les quartiers populaires.
Parmi eux, Anne, 70 ans, n’a pas pu accéder à son logement, sa porte ayant été scellée par une plaque de métal depuis l’incendie de juillet dernier. Elle a été privée de la possibilité de récupérer ses cartons de déménagement, prévus pour le 12 novembre. Ses biens ont été déplacés par des déménageurs mandatés par la mairie. Jean-Paul, expulsé de son appartement familial acquis en 1979, et François-Xavier, qui dormait lorsque sa porte a été découpée à la meuleuse, partagent le même sentiment d’injustice. Tous affirment n’avoir reçu aucune information concernant la date de leur expulsion.
Dans un contexte où la crise du logement à Toulouse et sa métropole s’intensifie – avec plus de 50 000 demandes sociales en attente – nombre de Toulousaines et Toulousains sont confrontés à des difficultés croissantes pour se loger et conserver leur habitation face à des loyers de plus en plus élevés. Pendant ce temps, M. Moudenc et sa majorité s’engagent dans la destruction d’immeubles qui ont prouvé leur solidité lors de l’explosion d’AZF, renfermant des appartements abordables, spacieux et bien situés. À Messager, ce sont 260 logements qui disparaissent, auxquels s’ajoutent 243 sur D’Indy, 151 sur Poulenc et 208 sur Gluck.
Ces démolitions représentent une absurdité sociale, financière et écologique. Elles sont en réalité souvent plus coûteuses que des projets de rénovation et leur impact carbone est catastrophique.
En organisant ces expulsions, la majorité semble orchestrer la précarisation des habitants des quartiers populaires, désormais contraints de devenir locataires, souvent pour des logements plus petits et plus chers, loin de leur communauté d’origine.
La politique de logement de M. Moudenc révèle une tendance inquiétante, favorisant la spéculation immobilière au détriment des besoins fondamentaux des citoyens. Si des transformations dans un quartier s’avèrent nécessaires, elles ne peuvent se faire qu’en préservant les atouts locaux, en bâtissant un avenir durable et en prenant en compte l’intérêt général.
Les choix politiques de cette majorité, à long terme, ne sont clairement pas à la hauteur des enjeux liés à un logement de plus en plus précaire et à une construction de logements sociaux en déclin.
Nous portons une autre politique du logement, fondée sur la justice sociale, la solidarité et la responsabilité écologique :
- Priorité sur la rénovation du parc existant (public comme privé), plutôt que de démolir : isoler, réhabiliter, remettre en état plutôt que jeter. Avec un enjeu central de lutte contre la précarité énergétique
- Construction de logements adaptés à la demande, priorisant les plus précaires et les profils attendant le plus longtemps des logements sociaux
- Co-construction avec les habitantEs et accompagnement humain. Zéro expulsion sans relogement
- Obtenir la mise en place de l’encadrement des loyers à Toulouse, pour freiner la spéculation et protéger les locataires
- Extension du permis de louer (dispositif que nous défendons depuis des années et enfin adopté par J-L. Moudenc)
- Encadrement strict des meublés touristiques (tels que Airbnb)
- Renforcer l’accompagnement des propriétaires modestes dans la rénovation énergétique et la mise en conformité de leurs biens, tout comme celui des locataires face aux abus et expulsions
- Défense du logement comme bien commun, y compris en interpelant l’État pour qu’il réponde à ses engagements
Toulouse, ainsi que sa métropole, ont besoin d’une politique du logement ambitieuse et humaine.
