La mise en place de la Zone à Faible Émissions à Toulouse est une bonne nouvelle pour la qualité de l’air et la santé. Il s’agit d’une mesure visant à lutter contre la pollution de l’air, sa philosophie est de rendre l’usage de la voiture plus contraignant et donc inciter les gens à utiliser d’autres modes de déplacements.
Or, dans l’agglomération toulousaine elle va se mettre en place progressivement d’ici 2024 sans infrastructure de transports alternatifs. Alors que près de 40% du parc automobile pourrait être concerné par ces restrictions et se retrouver dans l’interdiction de circuler. Il est donc urgent de proposer des solutions pour toutes les personnes qui ne pourront plus utiliser leur voiture. Face à ce constat, nous dénonçons l’inertie politique de la majorité qui :
- Avance à reculons sur la mise en place du RER. Alors que dès aujourd’hui, il pourrait y avoir des lignes de train cadencées sur Colomiers-Arènes et Montauban-Castelnaudary et d’ici 2026 sur la ligne Castelnau d’Estrefond-Baziège ;
- Augmente les tarifs de transports en commun : hausse des abonnements Tisséo de près de 6 % à partir de juillet 2021 ;
- Présente la 3e ligne de métro comme seul projet de transport alternatif, mais qui va arriver en retard et minimum 4 ans après la mise en place complète de la ZFE ;
- Est à la traîne sur les mobilités douces et notamment le vélo, où depuis un an rien n’a été fait. Tandis que la majorité des grandes métropoles avance à grand pas pour développer ce moyen de transport, aucune infrastructure cyclable ambitieuse n’a été lancée à Toulouse.
En parallèle les grands projets routiers d’un autre temps se poursuivent : le boulevard Urbain du Canal Saint-Martory, la Jonction Est, … Coincée dans son logiciel politique du tout-voiture, la majorité refuse d’investir pour proposer des modes de déplacements alternatifs, et accompagner ainsi le report modal de la voiture vers des transports décarbonés. Elle se contente de déplacer le problème en reportant le trafic automobile de Toulouse vers les autres communes de la métropole, et avec lui tous les désagréments habituels pour les habitants et habitantes : embouteillages, pollution de l’air, nuisances sonores, etc.
Est-ce qu’il est possible d’accepter encore 6 années, où malgré les propositions concrètes des associations (RER, Réseau Express Vélo, etc.) et l’inquiétude face au dérèglement climatique, rien ne se passe dans la métropole toulousaine en terme de transports ?
La mise en place de la Zone à Faible Emission est sensée s’accompagner d’une vision globale pour servir l’ensemble de la métropole. C’est cette ambition qui manque à la majorité, qui n’offre pas d’alternatives de déplacements écologiques et séduisantes, se contentant d’une politique punitive, au détriment de la population métropolitaine.