Ce lundi 9 août a été rendu public le rapport du premier Groupe du GIEC centré sur la physique du climat. Comme attendu hélas, la situation et les projections étudiées sont alarmantes pour la planète mais aussi pour les habitants et habitantes de notre métropole.
Si l’on suit les projections du troisième scénario, qui s’avère le plus probable puisque correspondant à la trajectoire historique des émissions des gaz à effet de serre depuis 1992, et calqué sur les politiques menées aujourd’hui à l’échelle de la planète, la région toulousaine fera partie des régions les plus exposées aux vagues de chaleur.
Il y a 50 ans, la fréquence de ces vagues était d’une fois tous les 50 ans, elles seront amenées à survenir beaucoup plus souvent (14 fois pour un réchauffement de 2°C, 40 fois pour un réchauffement de 4°C) et la température sera de 2,7°C et de 5,3°C plus élevée. Pour la France et notre région, cela signifie des canicules à 50°C, et cela dès 2025-2030. Ce n’est qu’une question de temps avant que nous affrontions les fortes chaleurs qu’ont subi l’Espagne, le Maroc, le Canada et les Etats-Unis cet été.
Il va de soi que la bifurcation écologique nécessaire pour limiter les effets de la catastrophe climatique actuelle doit avoir lieu au niveau mondial. En cela, la COP 26 qui se déroulera à Glasgow en novembre prochain sera cruciale, en espérant qu’elle puisse cette fois-ci faire advenir des choix politiques à la hauteur des enjeux. N’oublions pas et rappelons que la situation actuelle est le fruit de décisions politiques passées et présentes prises par des responsables politiques. Comme les Etats, les villes et leurs responsables ont leur rôle à jouer dans cette situation inédite à laquelle l’humanité entière fait face.
Evidemment, il nous vient à l’esprit la manière dont les mesures fortes prônées par la Convention Citoyenne pour le Climat, pourtant riche idée démocratique, furent vidées de leur contenu tout comme les reculs sur la question du glyphosate ou la loi Climat. Il faut dire que le vice-président de France Urbaine également Président de Toulouse Métropole et Maire de Toulouse avait appelé le 1er avril les parlementaires à ne pas aller trop loin notamment sur le zéro artificialisation des sols et la sobriété énergétique des logements.
Pourtant si des mesures planétaires sont indispensables, les métropoles, dont celle de Toulouse, doivent aussi agir à leur échelle. En effet, 50% des émissions de Gaz à Effet de Serre dépendent de choix politiques locaux liés notamment aux mobilités, aux choix urbanistiques et de logements. Nous déplorons qu’aujourd’hui la politique métropolitaine mise en place aille dans le sens contraire d’un changement de modèle nécessaire pour faire face à la crise climatique. Cela en mettant en insécurité écologique et sociale ses habitant et habitantes par des choix politiques d’un autre temps et anti-écologiques. Rappelons que depuis 1950, la température moyenne à Toulouse est passée de de 11,5° à 15,4° aujourd’hui, comme nous l’avons rappelé lors du derniers Conseil Métropolitain par la voix de Maxime Le Texier, sans que cela ne semble préoccuper la majorité métropolitaine de M. Moudenc.
Voici de manière non exhaustive quelques-unes des prouesses de M. Moudenc et de sa politique pour participer à la crise climatique :
- La construction d’un parc des expositions surdimensionné (MEET) qui a artificialisé plus de 60 hectares de terres agricoles,
- L’arrosage des golfs avec de l’eau potable,
- L’impréparation concernant la ZFE (Zones à Faible Emission),
- Le refus d’un moratoire sur la 5G,
- Une évolution des Gaz à Effet de Serre sur le territoire de Toulouse Métropole largement supérieure aux Accords de Paris.
- Un Plan de Développement Urbain qui prévoyait +9% d’émission de Gaz à Effet de Serre, ce qui fut une des raisons de son annulation.
- Un PCAET (Plan Climat Air Energie Territorial) insincère. Basé sur 2008 il se donne un objectif de -40% pour 2030 alors qu’il est impossible à atteindre avec la politique actuelle. Il serait dommageable qu’après le PDU et le PLUIH ce document structurant se retrouve épinglé.
- Sur le sujet des véhicules de service, l’indicateur choisi est de réduire les Gaz à Effet de Serre de 50% en 2030 par rapport à 2020… alors que les objectifs de l’Union Européenne sont maintenant de -55% par rapport à… 1990.
- Sur la rénovation des logements, 6 l’ont été en 8 mois. A ce rythme, il y en aura 54 en 2026… sur les 12 000 annoncés…
Nous constatons également que la Métropole ne prend pas la pleine de mesure des changements qui arrivent, et que rien n’est mis en place pour anticiper ces problématiques : la politique urbaine continue de créer îlots de chaleurs infréquentables en été. Rien n’est fait non plus pour sauvegarder les terres agricoles de proximité qui continuent d’être bétonné pour des projets immobiliers, comme le projet de Paleficat, et l’eau qui va devenir de plus en plus rare et précieuse est gérée et vendue par une multinationale en tirant profit, plutôt que par la collectivité.
M. Moudenc a beau se cacher derrière le fait que « tout le monde a des problèmes de courbe » et renvoyer à des accords internationaux, l’étau se resserre et son inaction nous condamnera bientôt à des peines concrètes. Ce 1er juillet le Conseil d’Etat a confirmé que les objectifs du gouvernement Macron et de Jean Luc Moudenc étaient inatteignables en l’état et donc mensongers. Il enjoint l’Etat à prendre des mesures supplémentaires d’ici le 31 mars 2022 (source : https://www.conseil-etat.fr/actualites/actualites/emissions-de-gaz-a-effet-de-serre-le-conseil-d-etat-enjoint-au-gouvernement-de-prendre-des-mesures-supplementaires-avant-le-31-mars-2022).
Jean-Luc Moudenc va-t-il enfin prendre en compte les avis unanimes des scientifiques et des plus hautes autorités de l’Etat ?
En tous les cas, sur ces sujets le groupe Alternative Métropole Citoyenne a fait des propositions concrètes tout au long de la première année de mandat écoulée. Nous serons également au rendez-vous à la rentrée pour être force de propositions afin de faire entrer pleinement la métropole toulousaine dans la bifurcation écologique.