La loi de Transformation de la Fonction Publique qui impose l’application effective des 1607 heures à la fonction publique est connue depuis 2019. C’est-à-dire que depuis 2019, le service des Ressources Humaines de la ville de Toulouse est au courant des évolutions et contraintes horaires qui allaient peser sur ses agents. C’est d’ailleurs pour cette raison que, dans le courant de l’année 2021, la ville a négocié avec Allô Toulouse et la Police Municipale pour leur accorder des jours de récupération (11 jours ont été négociés au final) en prévision de l’application des 1607h.
La question est donc : pourquoi aucune négociation avec les éboueurs n’a été lancée plus tôt ? C’est seulement deux mois avant l’entrée en application de la loi que la Mairie a annoncé la fin du fini-parti, sans proposer aucune contrepartie, alors que cette suppression entraîne une augmentation non-négligeable des heures de travail pour une profession dont la pénibilité ne fait pas de doute (M. Moudenc l’a lui-même reconnu lors du dernier Conseil de Métropole).
Les conséquences de cette annonce sont tellement évidentes qu’il est étonnant que la Mairie de Toulouse ne les ait pas anticipées. Cette grève est avant tout le fruit de son irresponsabilité.
Pourtant loin de se sentir en cause, la réponse du maire aux grévistes est brutale et méprisante : M. Moudenc ne se rend pas à la table des négociations, il ne va pas discuter avec les agents en souffrance. En revanche, il égrène les menaces par voie de presse : privatisation et suppression de ce service public, pression sur les salaires et stratégie d’usure pour casser la grève, le ton est méprisant voire insultant. Nous notons l’hypocrisie du maire, qui en pleine crise sanitaire n’hésitait pas à féliciter et applaudir les agents qui continuaient à travailler et faire tourner la ville pendant les confinements, pour aujourd’hui les menacer de supprimer leur emploi, parce qu’ils demandent la reconnaissance de la pénibilité de leur travail.
Quand on voit le déroulement des événements, avec un pourrissement volontaire de la situation et le violent bras de fer qui s’engage entre la Mairie et ses agents, il est légitime de se demander à quel point cela ne constitue pas une stratégie de sabotage volontaire pour faire accepter la privatisation du service. En effet, l’encombrement des trottoirs par les déchets qui s’amoncellent créent de vraies difficultés pour nos concitoyens et concitoyennes, notamment celles et ceux dont la mobilité est réduite (parents avec poussette, personnes en situation de handicap, etc.), et porte atteinte à la salubrité publique. Le maire veut faire croire que les grévistes sont les uniques responsables, et utiliser cet argument pour pousser à une privatisation du service. Au contraire, nous disons ici clairement que Jean-Luc Moudenc est seul responsable de cette situation, avec ses méthodes brutales et irrespectueuses des agents.
Les élues et élus du groupe AMC seront demain au côté des agents et agentes en grève et se rendront sur les dépôts du Raisin, de Monlong et de l’Union entre 6h et 8h30.