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Conseil métropolitain du 22 juin 2023 – 6.1 : contrats de délégation de service de l’eau – Jamal
Conseil métropolitain du 22 juin 2023 – 6.1 : contrats de délégation de service de l’eau – Jamal

Conseil métropolitain du 22 juin 2023 – 6.1 : contrats de délégation de service de l’eau – Jamal

6.1/6.2 – Contrats de délégation des services publics de l’eau potable / de l’assainissement – Jamal 

 

Nos ressources en eau baissent, et nous savons déjà que leur accès va devenir de plus en plus problématique. Le risque de manquer d’eau est une réalité que plus personne ne conteste aujourd’hui.

Comment en est-on arrivé là ?

Simplement car le dérèglement climatique est le résultat de l’activité hégémonique des grandes firmes multinationales qui imposent leur modèle économique, c’est-à-dire le pillage des ressources jusqu’à leur épuisement.

Le bureau de recherches géologiques et minières estime que les ¾ des nappes ont un niveau inférieur à la normale. Nous vivons de plus en plus de situations précoces de sécheresse. L’année dernière, 700 communes ont été touchées par des problèmes d’eau potable. Cette année, l’ensemble du littoral méditerranéen risque une pénurie estivale. Déjà l’été dernier, nous avons pu observer les conséquences directes du dérèglement du cycle de l’eau puisque plusieurs communes ont été privées d’eau potable et 96 départements ont dû appliquer des restrictions d’eau. Nous aurons chaud et soif.

Selon le GIEC, les fleuves vont continuer de s’assécher. En Haute-Garonne, les précipitations que nous connaissons ces jours-ci ne devraient pas améliorer significativement l’état des cours d’eau et des nappes phréatiques. La préfecture est loin d’être rassurante et annonce des arrêtés de restriction à venir et appelle à la sobriété de toutes et tous. La situation s’annonce plus grave que l’an dernier. Les réserves d’eau des Pyrénées ne seront pas suffisantes, un certain nombre de lacs qui permettent des lâchers et qui alimentent les cours d’eau l’été sont entre 30 et 50% de leur remplissage.

Et c’est dans ce contexte que vous nous demandez de voter une délibération qui prévoit de réduire les pénalités des firmes multinationales qui gèrent notre bien commun au prétexte du Covid 19 et de la crise sanitaire pour l’année 2021, alors qu’ils ont déjà bénéficié d’aides et de réductions en 2020. Petit exemple pour Véolia : 657 500 € et pour Suez : 648 100 €. Total de notre argent public dédié à ces entreprises : 1 305 600 €. Et vous me demanderez : quel chiffre d’affaires pour ces deux mastodontes ? Sachez qu’il est en augmentation constante depuis 2020, pour le premier 65 936 367 et en 2021 70 758 015 € ; quant au deuxième : il passe de 49 832 476 à 56 034 385 €.

Ces entreprises bénéficient de taux d’imposition plus faibles que les autres. Selon l’institut des politiques publiques, le taux moyen est de 17 % contre 23 % pour les PME. Et cerise sur le gâteau, le gouvernement a décidé que le taux d’impôts sur les sociétés passerait de 33 à 25% d’ici la fin du quinquennat, sans parler des avantages accordés par les crédits d’impôts. Ne parlons même pas de l’augmentation des dividendes des actionnaires qui passe (de 0,50€ en 2019 à 1€ en 2020) du simple au double !

Chaque année, ce sont 9,5 milliards de chiffre d’affaire générés par les activités liées directement aux ressources en eau (hydroélectricité, vente de poissons, de coquillages, pisciculture, eaux minérales, thermalisme, pêche de loisir…).

L’eau est un bien commun, il ne doit pas être un produit commercial répondant aux lois du marché. Cette délibération démontre à merveille votre opacité de la gestion de l’eau et l’urgence d’en sortir collectivement. Sortir la gestion de l’eau des tiroirs purement institutionnels et privés pour la rendre à une gestion publique, citoyenne et participative, pour produire ensemble une conscience commune de ce qu’il faut permettre, de ce qu’il faut proscrire et de ce qu’il faut défendre est une nécessité vitale.

Par cette délibération, vous affichez au grand jour encore une fois votre soutien aux intérêts des multinationales au détriment de l’intérêt des métropolitaines et des métropolitains.