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Conseil Municipal du 30 juin 2023 – Liminaire Caro & Max
Conseil Municipal du 30 juin 2023 – Liminaire Caro & Max

Conseil Municipal du 30 juin 2023 – Liminaire Caro & Max

Liminaire – Caroline – Maxime 

 

Partie Maxime

Arrêtons de suite les polémiques inutiles : notre groupe est républicain et nous condamnons la violence qu’elle que soit la personne ciblée. La violence ne résout rien.  

Et nous soutenons les personnes qui se déclarent victimes et donc sommes à vos côtés madame Ochoa, M Dunal, Mme Adoue Bielsa, Mme Yardeni et M Moudenc dans votre combat pour que justice soit rendue.  

Républicains, nous sommes aux côtés des proches du jeune Nael, dont je ne vous ai pas entendu prononcer le nom. Toute la lumière doit être faite sur le drame de Nanterre. Nous devrions, M. le maire, comme à l’Assemblée Nationale mercredi, faire une minute de silence en sa mémoire, en soutien à ses proches et à ses parents. Il est encore possible de le faire dans votre temps de parole post liminaire. Je vous y invite. 

Dans tous les cas, en ces temps troublés, la Justice doit être notre boussole. Loin des manipulations et des récupérations. Loin des commentaires pointant du doigt des catégories de citoyens ou pire, comme votre ami M. Ciotti, appelant à les parquer. 

M. le maire, vous avez pour habitude de défendre l’autorité et de commenter la justice. Et vous venez encore de le faire, guillemets ou pas. 

Et bien nous, nous commentons l’autorité et défendons la Justice, et c’est là toute la différence. 

Nous commenterons en effet aujourd’hui votre politique sécuritaire et les moyens ruineux que vous proposez de mettre aujourd’hui dans les symptômes et la punition et pas dans la résolution des causes du mal. 

Ainsi nous défendrons la première des justices, la justice sociale. Car notre rôle d’élus est de préparer l’avenir et notre devoir est de constater que ce sont les inégalités et la stigmatisation croissantes en France et à Toulouse qui sont le terreau de la colère et des tensions.  

Notre devoir est de comprendre les raisons du chaos, de regarder du côté de la sécheresse sociale et pas de l’allumette. 

 

Faisons le et regardons la réalité de votre politique :   

  • Sur les transports d’abord, le magazine Challenge confirmait mardi nos craintes sur le financement de la 3ème ligne de métro que vous, M Moudenc, avez promis sans aucune étude consolidée en pleine campagne électorale de 2014 et qui s’avère un gouffre financier sans fin. Nous avons pourtant besoin d’un plan transport ambitieux et non ruineux, à la hauteur des changements nécessaires dans le cadre de la ZFE afin qu’elle soit juste tout en protégeant la santé des plus pauvres. Car ce sont les ménages les plus précarisés qui souffrent à la fois de la pollution et de votre manque d’investissement transport dans nos quartiers. Et que dire du message que vous envoyez aux habitantEs et habitants avec la délibération de ce jour sur la gratuité de stationnement pour les SUV électriques. Nous sommes en 2023 et vous encouragez encore la voiture individuelle en centre-ville uniquement pour les plus riches !  
  • Sur la lutte contre la chaleur qui arrive dans notre ville ensuite, un plan de lutte minimaliste qui culmine avec cette communication de mercredi et la mise en place de décorations de Noël rachetées en catimini à la ville de Foz da Coa au Portugal pour servir soi disant d’ombrage à la rue Alsace. Autre symptôme de votre politique ce sont aussi ces arbres en pot qui mourront bientôt de soif place du Capitole, jolis arbres certes mais qui sont une mode coûteuse et inefficace comme le disait très bien dans le magazine Art de ville l’architecte urbaniste Caroline Mollie qui a conduit pendant 10 ans un programme de protection et valorisation des arbres pour le ministère de l’environnement.  

900 000 euros au total l’opération de com Capitole quand le besoin, quand la justice climatique, c’est d’investir tous les quartiers de la ville et de construire un plan bioclimatique ambitieux qui part très mal vu les orientations du PADD et vu votre volonté de faire disparaitre aujourd’hui l’îlot de fraîcheur de Bordeblanche. Le programme d’Archipel Citoyen prévoyait de mettre la lutte contre le dérèglement climatique et l’adaptation, comme caps de l’action publique. Pas comme plan de communication. 


Car tout cela est symbolique de votre politique M Moudenc : une politique électoraliste sans boussole, une politique de saupoudrage, de petits pas que vous cachez derrière vos 3 actions phare : la com, la com, la com. 


Et pire vous cachez ce manque d’ambition derrière des chiffons rouges que vous agitez sans relâche et sans créativité, hier encore d’ailleurs, avec vos histoires d’ultra-gauche. Car votre stratégie électoraliste vous fait mener une politique de la peur, une politique de la division, une politique de la stigmatisation. A brandir des menaces et des dangers en permanence, vous continuez de détruire la confiance dans notre système politique. À jouer le clivage outrancier, vous abîmez la convivencia historique de notre ville, à ne pas reconnaître les racines systémiques du mal, vous fissurez le contrat social. 


Vous jouez un jeu dangereux M. Moudenc à souffler sur les braises de la haine de l’autre et le vrai perdant est connu, ce ne sera ni vous ni nous, ce sera la cohésion de notre ville. Et le vrai gagnant, que vous flattez avec des déclarations inacceptables comme « Il n’y a pas d’extrême droite dans les grandes villes françaises » alors que Furie Française sévit dans nos rues et que vous avez cédé à leur demande sur un spectacle de drag queens ou via des tribunes tendancieuses dans Valeurs Actuelles, hebdomadaire condamné pour injure publique à caractère raciste, le vrai gagnant de vos omissions et vos flatteries, c’est le rassemblement national. 


Face à ce jeu nauséabond, nous écoutons notre jeunesse avec respect, nous voulons comprendre les méprisés et nous continuons à porter l’espoir, l’avenir, la solidarité et le courage politique. 


Toulouse mérite mieux que vos peurs 


Partie Caro

Monsieur le Maire, Chers Collègues, Mesdames et Messieurs, 

Pour ce qui me concerne, je vais poursuivre les propos de mon collègue, pour démontrer le danger qu’il y a à la fuite en avant, à naviguer à vue, sans jamais prendre le temps de mettre en doute la pertinence des actions, sans prendre le temps d’analyser le contexte et ce en quoi il devrait peut-être infléchir les orientations de ces actions. 

Et je vais l’illustrer à partir de 3 exemples concrets, on avait l’embarras du choix, mais on en a sélectionné 3. 

1er exemple, parce que c’est quand même l’information principale de ce Conseil et de cette période : Tisseo. Maxime le Texier en a parlé. 

Après la rallonge de 25 millions d’euros votés pour Tisseo en conseil métropolitain la semaine dernière, après l’annonce de l’augmentation des tarifs au 1er juillet pour les usagers de Tisseo, on apprend dans Challenges qu’il manque 600 Millions d’euros pour financer la 3ème ligne de métro. 

Nous vous avions alerté, vous nous avez ri au nez, mais aujourd’hui, la réalité est que l’équilibre financier de Tisseo est bien menacé, à cause de choix irresponsables et d’un aveuglement coupable. 

Vous pouvez essayer d’allumer tous les contre-feux que vous voulez, pour détourner les yeux des toulousains, la réalité est qu’on ne sait pas comment payer la 3ème ligne de métro, et c’est ça que les gens vont retenir. Et c’est incompréhensible. 

2ème exemple, le Festival de Toulouse : 

Nous avons demandé, en commission, puis par mail un bilan au minimum financier de la 1ère édition de ce festival, qui a été un fiasco, pour comprendre comment avait été pensée l’évolution dans la forme qui caractérise la 2ème édition. Nous n’avons pas reçu ce bilan. De là à penser qu’il n’existe pas, il n’y a qu’un pas. Je le franchis. Et donc, cette 2ème édition a été pensée sans réflexion sur ce qui a marché et ce qui n’a pas marché. 

Et c’est particulièrement problématique : alors que vous demandez, de plus en plus,  aux acteurs extérieurs que la collectivité soutient, des tableaux de bord, des indicateurs, des résultats, pour contrôler, vérifier l’utilisation des deniers publics, vous ne vous l’appliquez pas. Là aussi, c’est incompréhensible, pourquoi agir ainsi ? 

3ème exemple : Proxima 

Nous avions également demandé un point d’étape et un débat sur la mise en place de Proxima. Vous avez finalement refusé et nous le regrettons. 

  • Parce que ce projet de désorganisation majeure, modifie complètement le schéma directeur de l’organisation de notre collectivité,  
  • Qu’il a un impact important sur l’organisation des services et sur touTEs les agentEs, directement ou indirectement  
  • ce bouleversement s’ajoute en outre à d’autres changements notables pour touTEs les agentEs, tels que la mise en application des 1607 heures 
  • Peut-être vous allez me dire que c’est parce que je suis fonctionnaire territoriale que ça me touche particulièrement, (puisque vous semblez apprécier les attaques sur la vie personnelle) mais ça va au-delà 

Un audit a été commandé par les organisations représentatives du personnel, le cabinet a rendu ses conclusions au début du mois.  

Nous avons pu en avoir une copie, ce dont nous remercions M. de Lagoutine, et sa lecture est très instructive, je la conseille fortement à tous mes collègues. 

Nous l’avons évoqué en conseil métropolitain, ce rapport propose une définition précise des risques psycho-sociaux et des conditions qui les favorisent. Il déroule ensuite les différents aspects du projet Proxima en faisant le lien avec ces facteurs de risques. Nous sommes donc alertés de manière claire et documentée sur les endroits où ce projet met en difficulté potentielle les agentEs de la collectivité. Nous ne pourrons plus dire que nous ne savions pas. 

Nous y avons trouvé la confirmation de points d’alerte que nous avions soulevés l’année dernière, je ne les reprends pas ici, mais ce qui apparaît clairement, c’est qu’en soumettant les agentEs à une double, voire triple autorité (lié au fait que c’est une organisation matricielle que ce projet propose), cela multiplie les risques de recevoir à des ordres contradictoires, et donc renforce les risques d’épuisement, de conflits de valeurs. 

Aujourd’hui se clôt la 2ème BOP, après laquelle la plupart des agentEs sauront quels postes ils occuperont au 1er janvier 2024. 

D’ici-là, tout le monde reste à son poste, ce qui pourrait provoquer une dégradation du climat de travail, par exemple pour celles et ceux qui doivent continuer à travailler avec un supérieur hiérarchique qui les a mal noté, celles et ceux qui ont été mis en concurrence entre eux pour certains postes ou, plus généralement, parce que dans certains services, tout le monde ou presque est en partance. 

L’année 2024 sera elle aussi compliquée puisque beaucoup d’agentEs devront passer par une phase d’adaptation, d’apprentissage dans leurs nouveaux postes. Cela peut être source de fragilisation : de démotivation, de déclassement, de manque de reconnaissance, de déqualification selon les cas. 

Le rapport conclut à un risque de rupture du service public. Il évoque même un risque similaire à celui qui s’est joué au moment de la réorganisation de France Télécom. 

Bref, tout ça pour dire que ce projet de réorganisation illustre aussi une manière de faire brutale : c’est un modèle qui a été plaqué sans tenir compte des réalités de fonctionnement antérieures, dont on ignore en partie les finalités et qui risquent de mettre à mal le service public rendu aux toulousainEs, au moins le temps de sa mise en place. 

Et alors que ce rapport aurait pu être identifié comme une alerte bienvenue, vous vous attachez à en limiter la portée et la légitimité. Alors qu’il serait nécessaire, il nous semble, de créer les conditions de l’apaisement, qui passe nécessairement par le dialogue et la prise en compte de l’expression des difficultés. Rester aveugles à celles-ci est irresponsable et dangereux. 

Donc, en résumé, nous sommes inquiets de votre obstination, sur tous ces sujets et sur de nombreux autres, nous voudrions comprendre vos motivations à agir ainsi, et vous invitons, Monsieur le Maire à changer de posture avant qu’il ne soit trop tard.