Monsieur le Maire, mesdames et messieurs les éluEs, chèrEs collègues
Nous y voilà : les 3 délibérations sur la vente des terrains de Bordeblanche. Vendus pour 6 millions d’euros, pour 180 logements. Vous voici rassuréEs, vous aurez les sous qui vous tenaient à cœur.
Les parcelles A1, A2 B et C sont donc mises en vente officiellement à Kaufman & Broad, Green City, Sporting & GGL. Ils viendront compléter la parcelle D, vendue il y a 3 ans pour construire la résidence intergénérationnelle de 70 logements, projet, lui, soutenu par le collectif des associations des Pradettes, et dont la construction n’a toujours pas commencé. Mais construction par contre annoncée par un grand panneau posé le long du chemin de Bordeblanche, laissant croire, peut-être à dessein, qu’il s’agit là du projet global.
Les parcelles vont donc être vendues. Toutefois, peut-être nous préparez-vous une surprise, un retournement de dernière minute, et au moment où vous allez déclencher les votes, Monsieur le Maire, aurons-nous la joie de vous voir toutes et tous lever la main au moment où vous annoncerez « quineprendpaspartauvotequis’abstientquivotecontre la proposition est rejetée ».
Possible, mais je ne sais pas pourquoi, j’ai un léger doute. Mais il reste un autre espoir : il s’agit de la promesse de vente, la vente intervenant après la délivrance des permis de construire : d’ici-là, cela vous laisse le temps de revérifier cette histoire de SCOT et de densité de logements non conforme, un peu embarrassante, surtout avec ce satané collectif qui fait rien qu’à vous embêter.
Mais ce collectif, il n’est pas là pour vous embêter, Monsieur le Maire. Il est juste là pour porter la voix des habitantes et des habitants, qui craignent que le schéma habituel des logements de masse dans le quartier se répète, encore et toujours, avec très peu de propriétaires occupants, et beaucoup d’investissements locatifs, sans réel intérêt pour le quartier, uniquement pour assurer un placement financier avec des locataires qui iront et viendront, des logements de type T1, T1bis ou T2 comme il en pullule déjà place des Pradettes et alentours.
Nous comprenons évidemment l’intérêt de la densification. Mais si on densifie trop, on prend le risque d’étouffer. Prenez garde à la santé des Pradettes, qui était une petite ville dans la Ville, et qui risque de se transformer en banlieue dortoir. Cette densification aurait pu être faite avec les habitantes et les habitants, négocier un lot de logements en gardant une partie de ferme, bref co-construire plutôt que de passer en force. Ce n’est pas en densifiant via des projets contestés que l’on améliore le vivre-ensemble et la qualité de vie des habitants.
Vous m’avez dit tout à l’heure que les logements seraient végétalisés : c’est mieux que rien, effectivement, mais c’est un pis-aller. Et pour répondre à votre interrogation de tout à l’heure : effectivement, il y a 30 ans, je n’étais pas sur Toulouse, encore moins aux Pradettes, mais par contre la maison dans laquelle j’habite existait déjà. Donc non, le renouvellement de la population ne passe pas forcément par la densification des logements. Et les personnes qui habitent depuis plus de 40 ans dans le quartier ne reconnaissent plus leur quartier.