Groupe politique des élus et élues d'opposition à Toulouse et sa Métropole. Démocratique, solidaire & engagé pour le climat.
Conseil Municipal du 01/12/2023 – 8.1 – Démocratie Locale – Maxime
Conseil Municipal du 01/12/2023 – 8.1 – Démocratie Locale – Maxime

Conseil Municipal du 01/12/2023 – 8.1 – Démocratie Locale – Maxime

Vous avez surement dû trouver bizarre ma proposition d’amendement.  

 

Une ligne, une modification uniquement sur une régression d’engagement que vous avez mis en œuvre dans cette délibération puisque vous avez fait évoluer le texte, qui ne bouge pas d’un poil ou presque par ailleurs, en passant les ex-commissions de quartier de « au minimum 2 fois par an » à « une à deux fois par an » pour les nouvellement nommées réunions publiques de quartier, ce qu’elles étaient déjà mais ça va mieux en le disant. 

 

Une modification uniquement alors que nous demandions 30 minutes de débat 

 

Une modification uniquement alors que nous sommes profondément attachés à la démocratie et que nous faisons partie avec Archipel Citoyen du réseau Fréquence Commune qui s’attache avec d’autres communes volontaires à réinventer la démocratie de manière ambitieuse. Que nous faisons vivre la démocratie tellement différemment, à l’image de notre déconférence « Toulouse sous 50°C » où nous avons réuni avec Archipel Citoyen 170 personnes salle San Subra, évènement majeur auquel a pu assister Clément Riquet et dont il pourra témoigner de la différence d’approche avec la vôtre. 

 

Une modification uniquement de notre part alors qu’il y a tant à dire.  

 

Pourquoi ?  

 

Jaurès disait « Quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent les mots ». Ainsi commissions de quartier devient réunions publiques de quartier mais le fond ne change pas. Nous assistons encore trop quartier par quartier, réunion publique par réunion publique, à la même façon de faire : un monologue publicitaire d’éluEs qui viennent vendre, qui le bilan de la police, qui l’action volontariste de la mairie dans tel ou tel secteur. Certes quelques éluEs font des pas et des concertations sortent de l’ordinaire mais partout c’est encore le même schéma : des salles inadaptées au travail collectif en mode amphi : élus sur les estrades et tout le monde en rang d’oignons à devoir attendre pour poser 3 questions à la fin. Comble de l’ironie, c’est dans un amphi que se tenait l’introduction de la journée de la participation citoyenne où 200 personnes ont dû religieusement écouter 3 personnes parler avant de poser quelques maigres questions. Comble que j’ai relevé publiquement lors cette réunion et que Marie-Christine Jaillet elle-même a reconnu, nous exhortant tous à changer de pratiques. 

 

« Quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent les mots » : ainsi a fini également en eau de boudin cet ajout de notre part en juin 2021 dans la délibération que nous avons sous les yeux, je le cite « Le maire de quartier a la possibilité de se faire accompagner par des habitants afin de les sensibiliser aux difficultés rencontrées dans l’exercice d’un mandat électif et à susciter des vocations ». L’intention c’était la transparence de l’activité de l’élu, faire un « vis ma vie » pour améliorer la proximité avec les gens, voire céder son siège une journée pour donner à voir. Las, M. Arsac vous avez courageusement reconnu que cela n’avait pas été appliqué. 

 

Alors pourquoi allions-nous encore lutter pour faire modifier un texte dont de toute façon il n’est pas vécu, pas ancré dans votre majorité ? Nous ne le ferons pas hormis cette correction de la régression sur la fréquence des réunions publiques car vous ne feriez rien de nouveaux mots couchés sur ce papier 

 

Je vais cependant dresser un bilan sur 5 points. Et avant tout je voudrais féliciter les services de feu la DAT pour tout ce qui est mis en œuvre quotidiennement, pour leur travail sur la charte notamment portée avec enthousiasme et sincérité, je souhaite le souligner par Mme Bouzaida, merci à elle. Merci également à M. Misiak qui a initié des bribes de participation intéressantes. 

Venons-en aux 5 points 

Premièrement, les commissions de quartier, j’y reviens rapidement mais il faut totalement en repenser les formats pour en faire des événements collaboratifs comme cela a pu être fait sur certains sujets comme le REV même si fait de manière timide. Le CODEV, qui a expérimenté avec succès le hackathon mais aussi le tissu associatif toulousain ainsi que nous-mêmes Archipel Citoyen sommes prêts à proposer des formats qui peuvent rendre ces instants et instances collaboratives. 

Deuxièmement, les projets de quartier : ils n’ont jamais été communiqué aux habitantes et habitantes. Vous nous les dites communicables mais ils ne sont pas visibles, pas disponibles en transparence auprès des habitantes et habitants des quartiers. Quant au contenu de ceux que nous avons réussi à nous procurer, quel manque d’ambition et de vision, la plupart sont des listes à la Prévert allant du ralentisseur à la rénovation d’une rue en passant par la mise en place d’un composteur et la plantation d’arbres sans aucun élément de diagnostic / enjeux propres aux quartiers concernés. Ces projets de quartier devraient être concertés avec toutes et tous et largement débattus pour disposer de véritables projets de quartier en mêlant temps court et temps long. 

Troisièmement, les ateliers citoyens : les retours sont nombreux sur le fait que les projets initiés n’ont au final pas été respectés dans leur intention. M Misiak, vous avez-vous-même été interpellé par un habitant lors de la journée de la participation qui vous indiquait qu’une idée sélectionnée de kiosque commun et ouvert au public s’était transformé par une pirouette bolzanesque en guinguette privée. Ou encore des idées qui ont été choisies alors qu’elles faisaient déjà partie des projets de la municipalité comme ces idées de pistes cyclables retenues avec véhémence alors qu’elles étaient déjà dans les tracés REV. Et les exemples sont légion. Il faut organiser un vrai retour vers les habitantes et habitants qui suggèrent les idées, les associer aux arbitrages des services techniques et enfin à la mise en place. Ce n’est que par la présence des habitantes et habitants tout au long du processus que nous gagnerons en confiance et en relais, rien de mieux n’existant qu’un témoignage d’un habitant qui a pu voir se transformer et se réaliser une idée dont elle ou il a été à l’origine. 

 

Quatrièmement, l’exemplarité. Comment pouvez-vous penser que votre discours démocratique va être crédible avec ce que vous faites sur la Jonction Est ? Pourquoi lancer une consultation si c’est, face aux 94% de réponses défavorables à votre projet, déclarer dans la foulée que les personnes impliquées n’étaient pas représentatives et piétiner le résultat ? Quel message vous pensez passer aux toulousaines et toulousains en vous comportant de la sorte ? Comment espérez-vous reconquérir la confiance des habitants en vous comportant de la sorte M. Moudenc ? Comment pensez-vous que les tiréEs au sort des ateliers souhaitent venir en bureau si les décisions continuent d’être prises ainsi sans respect de l’expression citoyenne ? 

 

Cinquièmement, parfois l’armure se fendille et la vérité tombe, vous nous l’avez dit plusieurs fois : l’élu est là pour décider. La démocratie représentative est pour vous la clé, l’alpha et l’omega. On peut demander son avis au peuple mais l’éluE reste seulE décisionnaire. La démocratie représentative doit rester forte. Alors comment expliquez-vous votre décision de contribuer à l’abstention en allongeant les distances entre les électeurs et les urnes par votre tripatouillage des bureaux de vote ? De la part de M. Briand, qui doit être un grand adorateur de Pol Pot et Staline tellement il aime les citer, je comprendrais, mais comment les éluEs attachés à la démocratie de votre majorité ont-ils pu avaler cette couleuvre incohérente ?