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Conseil Métropolitain – Intervention Maxime – 10.1 : pacte aéroportuaire
Conseil Métropolitain – Intervention Maxime – 10.1 : pacte aéroportuaire

Conseil Métropolitain – Intervention Maxime – 10.1 : pacte aéroportuaire

Je souhaiterais d’abord souligner, et je l’ai dit en commission, la qualité du dispositif “Ateliers des territoires” qui a su rassembler des parties prenantes larges en incluant les associations de défense des riverains, des associations environnementales mais aussi des représentants des salariés autour de la plate-forme. Et que la parole ait été libre dans ces ateliers. 

Il y a cependant une grosse problématique dans le pacte qui est proposé. Ce pacte porte un titre qu’il est difficile de critiquer « pacte aéroportuaire de Toulouse-Blagnac : construire ensemble un futur désirable”. Difficile de ne pas être d’accord. 

Où est le loup donc? 

Il est dans le seul et unique scénario qui est présenté dans les discussions: celui de la croissance du secteur aérien tel que porté par les industriels du secteur et les compagnies aériennes du secteur: 3,4 % par an, ce qui porterait le nombre de passagers mondiaux de 8 à 10 milliards de passagers en 2045 (contre un peu plus de 4 milliards en 2019 avant pandémie) 

Cette trajectoire est mortifère et improbable. En effet sans parler de la faisabilité, qui est très loin d’être avérée, de construction à horizon 2035 d’un avion motorisé directement ou indirectement par de l’hydrogène, ou des défis techniques de productions de SAF agricoles ou de synthèse, les quantités colossales (le mot n’est pas trop fort) d’électricité « bas carbone » nécessaires pour produire cet hydrogène (et/ou des électrocarburants) ou bien les gigantesques surfaces de terres arables elles-aussi nécessaires pour produire des carburants d’aviation durables rendent risibles l’hypothèse de cette croissance annoncée. 

Même les acteurs du secteur le disent et je cite le PDG de Lufthansa : alimenter en carburant synthétique la flotte Lufthansa absorberait la moitié de l’électricité allemande. » 

Sans parler du fait qu’elle n’est pas souhaitable car, et je vous renvoie au référentiel ISAE- Supaéro publié en 2021, pour rester sous les 1,5° il faudrait décroissance entre –7,5 et –10% par an. 

Et je rajoute qu’en plus de cette faisabilité technique improbable et la responsabilité climatique qui incombe au secteur, il y a, et c’est le paramètre le plus impactant pour nous à Toulouse la réalité sociale: les voyageurs sont de plus en plus responsables. M. Moudenc si Air France ferme la navette à Blagnac, ce n’est pas parce qu’on lui met des contraintes légales ou fiscales ou parce qu’ ils subissent des dégonflages de pneus sur le tarmac, en fait c’est le contraire, l’aérien étant complètement sponsorisé par l’Etat contre le train.  

C’est parce que les voyageurs se détournent de l’avion. 

 

 

Ainsi quand on combine faisabilité technique, responsabilité climatique internationale qui pourrait faire évoluer les législations, évolution sociétale responsable que vous-même M. le président appeliez de vos vœux dans Touleco , et quand on sait que nous avons une structure de voyage low cost, il plane une sérieuse menace notre plateforme. Et ce qu’elle que soit le positionnement politique que l’on ait. 

 

Tout cela pour vous dire qu’il y a un scénario qui est tu et qui est la baisse potentielle de traffic aérien à Toulouse.  

Et c’est cela faire de la prospective, c’est définir plusieurs scénarios et examiner leur impact 

Nous le devons aux toulousaines et toulousains et aux salariés. Cela a été dit et répété pendant les ateliers et n’a toujours pas été pris en compte. 

Je précise: nous ne sommes pas des Cassandre. Nous sommes responsables. Partir sur le seul et unique scénario des industriels du secteur et compagnies aériennes, scénario de croissance constante du traffic c’est sauter en parachute d’une falaise sans parachute et se dire qu’on trouvera un parachute en route au cas où. 

Et ça c’est irresponsable. 

Nous voulons protéger l’emploi. Et protéger l’emploi ce n’est pas allumer des cierges, c’est regarder avec courage avec l’avenir. Nous vous demandons donc clairement de pousser d’autres scénarios dans le pacte et d’élargir la focale clé mais trop limitée de celle du bruit à celle de la diversification des activités de la plateforme et le développement de filières alternatives. 

 

Enfin dernier point justement sur la question du bruit, je l’aborde rapidement car il est l’objet d’un vœu ce soir mais je voulais le poser là pour que nous puissions travailler avec tous les groupes sur les amendements à ce jour sous la conduite de ma collègue Mme Cabanes: la méthode sympathique et incantatoire qui consiste à espérer que les compagnies aériennes low cost respecteraient une déclaration d’intention de ne pas voler entre minuit et 6h resteront lettres mortes puisque 3 des 4 acteurs low cost ne respectent déjà pas les créneaux officiels. Il faut donc clairement intégrer dans ce vœu la question des vols “basculants” et les modalités d’amendes, et d’amendes appliquées, pour que les travaux du Pacte soient bien respectés. 

Sinon cela ne restera que du papier.