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Conseil métropolitain du 8 février 2024 : liminaire – Agathe
Conseil métropolitain du 8 février 2024 : liminaire – Agathe

Conseil métropolitain du 8 février 2024 : liminaire – Agathe

Monsieur le Président,


On ne s’est pas vus depuis les fêtes de fin d’année, et je dois dire qu’à ce moment-là, hé bien, j’ai un peu pensé à vous et votre groupe Métropole d’Avenir. En effet, à l’instar d’une grande partie de mes compatriotes, les traditionnelles fêtes de fin d’année sont l’occasion de retrouver un personnage non moins traditionnel : vous pensez sans doute au père Noël, mais non, celui dont je veux parler c’est le fameux tonton réac.

 

Vous savez, ce type de personnalité qui, entre la dinde et le fromage, vous assomme de son conservatisme, s’insurge contre toute forme d’évolution sociétale, et dont les saillies passéistes (les fameux “c’était mieux avant !”) feraient passer les intoxications liées aux huîtres du bassin pour une tisane à la verveine. Non, vraiment, on n’en redemande pas. 


Eh bien, d’une certaine manière, vous êtes un peu ce personnage-là monsieur Moudenc. Alors certes, ce personnage, mais pas celui qui ne fait que commenter la vie dans les fêtes de famille, celui-là est inoffensif ; non, celui aux manettes d’une métropole à qui, parfois, le destin tire les oreilles pour le contraindre à bouger et évoluer. Mais pas trop vite. Et toujours avec un train de retard. 


Le fameux personnage qui ne veut pas que les choses changent trop vite, et refuse de lâcher son SUV avec des sièges chauffants parce que la voiture quand même c’est chouette

Parce que oui, vous êtes trop lent sur les déplacements qui proposent une alternative à la voiture. Notre ville étouffe dans les embouteillages. Vous vous présentez comme un bon gestionnaire mais la réalité, c’est que Tisseo est au bord de la faillite et se demande comment financer le Plan de Déplacement Urbain qui est en train de se préparer (puisque je le rappelle le précédent a été annulé par la justice) et surtout comment celui-ci va bien pouvoir, sans argent, atteindre les objectifs de réduction de GES qui ont valu l’annulation du précédent. 

Il n’y a pas assez de bus en site propre, pas assez de pistes cyclables. Vous faites, oui, mais à pas de fourmi, pour montrer que, quand même, vous faites des efforts. Et encore, vous continuez à favoriser la voiture avec la gratuité du stationnement pour les SUV électrique, et la persistance dans la Jonction Est qui ne fera que rajouter du trafic routier.

Et il vous aura quand même fallu une pandémie mondiale et la peur de perdre votre trône, celui sur lequel vous siégez majestueusement, pour vous mettre timidement à l’écologie et au vélo.


Vous dites dans votre interview de la Dépêche que “Toulouse doit rester confortable” Mais confortable pour qui ? Les gens sondés par la Dépêche indiquent leur regret d’être arrivés ou revenus à Toulouse. Et on les comprend ! Obligés de prendre leur bagnole tellement le réseau de transport est dysfonctionnel. Et les chiffres de l’enquête IFOP le montrent : 42% des métropolitains ne demandent qu’à laisser leur voiture au garage, mais encore faut-il le pouvoir ! Et ils le disent : raison numéro 1 pour ne pas abandonner la voiture ? Le manque d’offres alternatives.

Et vous n’êtes pas du tout proactif dans la recherche de solutions quand on sort de la 3e ligne de métro : vous zigzaguez sur le RER et on ne comprend plus votre position. Vous dites que vous ne mettrez pas un centime dans le RER et ensuite vous signez un plan pour son déploiement avec Mme Delga, tout en mettant les deux pieds sur le frein quant au passage à l’action concrète. Et encore ! Vous ne le faites que parce que le président de la République y a incité, bien tardivement par ailleurs.  

Si nous étions à votre place, nous n’attendrions pas, et nous libérerions des voies de circulation, tout de suite, pour les bus et les vélos. Plutôt que de déployer comme vous le proposez aujourd’hui des gadgets de borne de recharge de vélo à hydrogène qui sont complètement inabordables, nous mettrions en place un réel écosystème vélo avec location et prêt de longues durées, ateliers de réparation et d’apprentissage de l’auto-réparation maillant ainsi tout notre territoire et développant une économie du cycle locale et durable.


Enfin, vous êtes ce personnage qui explique que de son temps, on pouvait s’arranger avec la justice. Parce qu’il n’y a pas d’exemples de métropoles en France qui connaissent cette succession d’affaires indignes et sordides. Heureusement que  Mme Laurence Arribagé, M. Thierry Fourcassier ont dû quitter leurs fonctions, car pardon mais quand on voit que c’est le même avocat qui défend M. Fourcassier et les promoteurs, dans cette monstrueuse affaire de corruption, et Mme Arribagé, on est en droit de s’interroger. Bénéficiez vous d’un tarif de groupe ? 

Plus sérieusement, la répétition des affaires interroge, monsieur Moudenc, et vous ne pouvez pas la balayer d’un revers de la main car c’est notre institution qui est salie. En quelques mois, un de vos adjoints à la métropole qui occupait (quand même !) la vice-présidence de la commission urbanisme puis voirie et siégeait à l’EPFL, un outil de maîtrise foncière, est en détention provisoire pour corruption, blanchiment, prise illégale d’intérêt ; et votre adjointe aux Sports, madame Arribagé, ne siège plus parmi nous car elle a tenté de déstabiliser une élection pour conserver son siège de députée. Monsieur Moudenc, pouvez-vous ici donner des gages que la Métropole n’est pas éclaboussée ? D’ailleurs nous allons renouveler la questure aujourd’hui, dans la lignée du projet de loi du député de Gironde Frédéric Zgainski sur le renouvellement du statut des élus, nous demandons à ce que ce poste soit occupé par l’opposition, et notre groupe y est candidat.

Et je dois dire que vous avez quand même un sens de la gravité des infractions qui est tout à fait stupéfiant. Vous parlez vis-à-vis de l’affaire Arribagé de sanction rude. En quoi les délits avérés, prouvés, de dénonciation calomnieuse, de recel de violation de secret professionnel, recel de prise illégale d’intérêts, en quoi ces délits, avérés, prouvés seraient des délits mineurs ? Je vous mets au défi, M. Moudenc, d’en faire ici la démonstration. Et je vous invite à bien réfléchir : à ne pas vous démarquer, M. Moudenc, de ces graves délits, eh bien quelque part vous les couvrez et vous les prenez à votre compte. Que vous conserviez vos amitiés vous regarde, mais les enfants qui vont en cours d’instruction civique et les citoyens à qui l’on doit donner une image exemplaire de l’engagement politique vous regardent aussi.

Alors M. Le Président, je vous pose la question solennellement : oui ou non condamnez-vous les délits de votre ancienne adjointe ? Quand avez-vous été alerté des méfaits de monsieur Fourcassier ? Avez-vous eu des retours d’actes répréhensibles avant que 100% publie son enquête au sujet du maire de St Jory ? 

En tout cas, la justice fait son travail et c’est une bonne chose. Bientôt ce sera au tour des toulousaines et des toulousains de vous appliquer la plus juste des sanctions : votre départ et celui de toute votre équipe.