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Expulsion des jeunes migrants du gymnase Saint Sernin : l’indignité plutôt que l’humanité 
Expulsion des jeunes migrants du gymnase Saint Sernin : l’indignité plutôt que l’humanité 

Expulsion des jeunes migrants du gymnase Saint Sernin : l’indignité plutôt que l’humanité 

Vendredi dernier plus d’une centaine de jeunes mineurs isolés se faisaient expulser du bâtiment qu’ils occupaient depuis plus d’un an à l’Université Paul Sabatier. Afin de se mettre à l’abri et d’interpeller les pouvoirs publics sur leur situation, ils ont occupé dès lundi, le gymnase de Saint Sernin en centre-ville, avec le soutien des associations qui les suivent. 

Cette action avait pour but d’interpeller la Mairie, le Département et l’Etat afin d’obtenir des solutions de relogement. 

Malheureusement, et malgré une demande émanant d’un ensemble d’associations et des parents d’élèves du lycée Saint Sernin, la Mairie a refusé toute négociation et traite le problème par la répression. M. Jean-Luc Moudenc s’est donc empressé de porter plainte pour pouvoir les expulser au plus vite, sans passer par aucune voie de négociation. Cela aboutit à une expulsion ce matin, sans que les personnes concernées n’aient la moindre solution d’hébergement. 

Nous avons déjà vu la Mairie opérer de manière similaire tout l’hiver face aux familles sans-abris réfugiées dans les écoles. Balayant la demander de la communauté éducative et refusant de traiter le problème, Jean-Luc Moudenc préfère se draper dans les pires rhétoriques d’extrême droite arguant que la seule manière de régler ces problèmes sont les reconduites aux frontières et un contrôle plus strict de l’immigration en France. 

Pendant que des personnes jeunes et en grande précarité se retrouvent à la rue, les pouvoirs publics se renvoient la balle, chacun refusant de s’occuper de la question. Nos collectivités paient le prix des très nombreuses suppressions de places en hébergement d’urgence décidées par l’Etat, mais refusent de réfléchir à des alternatives, et s’enferment dans des discours répressifs à la fois indignes et inefficaces. 

Pourtant le tribunal administratif de Toulouse vient de donner raison aux associations ayant fait un recours en justice contre les expulsions de personnes en hébergement d’urgence, en rappelant que celui-ci est inconditionnel et que les personnes en ayant besoin ne sauraient être remises à la rue. Les discours conditionnant l’aide aux migrants à leur régularité sur le territoire sont donc mensongers. 

Posons donc la question, si comme l’avance M. Moudenc la Mairie ne peut s’occuper du problème, pourquoi celle-ci a ouvert un centre d’accueil expérimental aux Tourelles avant de le fermer, face à des difficultés qui auraient sans doute pu être gérées ? Comment expliquer que la mairie de Bayonne ait ouvert un centre d’accueil et de transit qu’elle gère pour l’accueil des migrants ? Cela montre bien que des solutions existent pour peu que la volonté politique suive. 

Nous en profitons également pour rappeler à M. Moudenc que le fameux centre à Guillaumet qu’il se targue d’avoir ouvert, ne permet pas l’hébergement d’urgence, ne compte que 100 places, et surtout qu’il l’ouvre tous les ans et qu’il ne s’agit donc pas une mesure prise spécialement face à la recrudescence de personnes à la rue de cet hiver. 

Face à une situation gravissime, nous appelons donc M. Moudenc à dialoguer avec les associations s’occupant des jeunes mineurs isolés afin de leur proposer des solutions d’hébergement.