« Bonjour les gens !
Jeudi 10 avril, conseil métropolitain. On avait comme d’habitude reçu l’ordre du jour le vendredi d’avant, vers 17h, et en le regardant, cet ordre du jour, on s’était dit que c’était pas super chargé pour une fois : 68 délibérations seulement dans les 15 chapitres, alors que d’habitude on en a au moins deux fois plus. C’est bien, ça permet de pouvoir mieux cibler les sujets d’interventions, et de faire plus de qualité.
Or doncques, ce jeudi 10 avril, nous arrivâmes au palais des congrès Pierre Baudis à Compans Caffarelli, et nous vîmes qu’il y avait foule ; outre l’élite constituant le corps des éluEs de la métropole, il y avait de la populace, des gueux, qui semblaient vouloir pénétrer dans le bâtiment pour un rassemblement quelconque. Nous fûmes donc obligéEs, nous, élite de la Nation, de prendre notre mal en patience dans la file d’attente pour passer sous les portiques de détection de métaux, ceci afin de s’assurer que pas un malandrin ne puisse attenter à la sécurité de nos augustes personnes.
Bon, voilà, on a attendu 3 minutes, quoi. Et on a pu enfin entrer dans le cénacle des instances dirigeantes de la vie des gueux, parce que faut pas déconner et faut pas mélanger la haute noblesse et le bas-peuple.
Pardon, en fait depuis que maireprésident a décidé, en tant que maire, lors du dernier conseil municipal, qui a droit d’entrer ou pas, on se dit qu’il faut prendre le pli nous aussi. Mais bon, c’est chiant d’être despotique, on se demande comment il arrive à le faire depuis si longtemps, on va repasser en écriture plus conventionnelle. Même si utiliser le passé simple, c’est le kif, quand même.
Comme d’hab, convocation à 9h, comme d’hab à 9h personne n’est dans la salle à part Aymeric toujours studieux et consciencieux (et surtout qui n’a pas envie de frayer avec plein d’hypocrites dans le hall d’entrée) et quelques rares éluEs qui doivent eux aussi être asociaux ou qui veulent se faire bien voir du chef.
À 9h10, premier essai de sonnette pour faire venir les éluEs : c’est pas un franc succès. Maireprésident balaye la salle d’un air circonspect en voyant que 23 éluEs sont à leur place sur les 137 : ça fait très clairsemé quand même, y’a plus de respect.
Au bout de 10 minutes de sonnerie, il y a environ la moitié des personnes, donc le patron se fâche un peu, fait un appel au micro, et fait débuter l’appel nominal des présents, histoire de pouvoir dire comme de coutume que “le quorum est largement atteint, nous pouvons commencer nos travaux” ; oui parce qu’en plus de maireprésident, il est chef de BTP. En réalité, c’est même pas son appel au micro qui a fait rentrer les gens, c’est aussi que le personnel a commencé à ranger le buffet petit déjeuner / café, donc vu qu’il n’y avait plus rien à grailler, les gens sont rentrés.
Bon, y’a les liminaires qui se déroulent, Marc fait le nôtre, brillant comme d’habitude, vous pouvez aller le lire sur notre site. (et vous pouvez retrouver toutes nos interventions du conseil sur ce lien : https://groupe-amc.org/?tag=20250410 )
C’est Sachounet Briand qui répond pour la majorité comme d’hab, et il revient sur l’épisode du sac de frappe avec une photo de la tête de JL Moudenc dessus : c’est un comportement condamnable et nous le condamnons évidemment. Mais il fait remarquer que tous les groupes politiques ne l’ont pas condamné et que c’est pas bien du tout.
On rappelle que dans notre groupe, Agathe a reçu des menaces de mort, et que pas une personne de la majorité ne s’est exprimée sur le sujet.
Voilà.
C’est tout.
Amendement songe
On passe au premier chapitre, sur le vote des taux des impositions.
Maxime prend la parole lors d’une longue intervention, très bien construite, puis Marc présente sa proposition d’amendement, qui consiste à augmenter le taux de la CFE. En gros, ça demande aux entreprises de payer plus cher ; mais ça touchera principalement les grosses entreprises, qui ont les moyens d’absorber le surcoût. Pour les très petites entreprises, ça représente 2 euros de plus par mois. Pour un médecin, 9 euros par mois. L’idée est de l’augmenter autant que la taxe foncière, pour partager l’effort entre les ménages et les entreprises de manière équitable.
KTM répond en disant que l’Etat inverse les responsabilités et qu’on fait les poches aux entreprises. Donc, elle ne veut pas voter l’amendement parce que sinon on cautionnerait la décision de l’État. Mais en vrai, c’est justement parce que l’État ne taxe pas vraiment les entreprises que nous avons présenté cet amendement.
Bon, mais en attendant qui va en payer le coût ?
« Oui, tout ce que vous dites est juste, c’est très intéressant, mais il ne faut pas se substituer à l’Etat ». Super. Donc on poursuit un combat idéologique, c’est la population qui trinque, mais ça va l’honneur est sauf, on se bat pour une noble cause.
Joseph Carles dit « oui, c’est vrai ce que tu dis Marc, mais il faut aussi voir comment de l’autre côté [les entreprises] ils le perçoivent ». Ah bah oui, parce qu’entre le réel et le ressenti, c’est comme pour la température, y’a des différences.
Caroline prend la parole pour parler des subventions aux associations. Maireprésident dit que non c’est totalement hors-sujet. Jamal en tant que coprésident vient prendre la parole pour dire que bah si en fait, en commission des présidents, il a été acté qu’il y aurait 45 minutes de débat sur ce sujet. Maireprésident dit que bon, ça va, ok, mais franchement il est magnanime.
Donc Caro a droit de parler. Et elle est contente, elle a réussi à caser Matthieu Kassovitz dans son intervention, ça fait des points bonus, elle en aura bientôt accumulé assez pour obtenir un pokémon de combat qui ratatinera les adversaires et fera triompher les subventions culturelles.
Non ?
Bon, ben tant pis. Au moins ça permet de tenter de porter la parole des associations qui sont prises à la gorge. Et ça c’est beaucoup moins drôle. (Si, parce que le coup du pokémon c’était drôle, et si vous êtes pas d’accord, arrêtez immédiatement de lire cette infolettre, vous êtes banni).
Michèle prend la parole aussi et rappelle que delagoutine avait affirmé avoir demandé des réductions de postes dans les services, et qu’on attend toujours de savoir lesquels. Elle dit aussi que le candidat Moudenc claironne partout que « 0% d’augmentation d’impôts sur 10 ans, c’est une promesse tenue », et que c’est faux. L’augmentation des taux a conduit à l’augmentation de ce que payent chacune et chacun. Y compris les hausses des services publics, comme les abonnements tisseo. Parce que ça concerne la vie de tous les jours. « Assumez-le, dites-le » (probabilité pour que maireprésidentcandidat écoute Michèle et lui obéisse : zéro. Mais ça se tente).
On vote contre les nouvelles taxes, c’est adopté. Adopté par la majorité plurielle, on rappelle que tout le bloc de droite vote, ainsi que les indépendants, les socialistes, et parfois les communistes. Juste pour rappel, comme ça. Les comptes-rendus des conseils sont publics, et le détail des votes aussi.
On passe au chapitre suivant, avec notamment une délibération sur la Cité de l’Espace, avec une hausse des tarifs : ça aussi ça fait partie des impôts cachés.
Agathe intervient pour dire à quel point ça va impacter les accès à la culture.
Pierre Trautman lui répond, et en gros il dit « ouais mais on a comparé avec les autres, Nausicaa, la cité du vin, tout ça, hé ben eux aussi ils ont augmenté, donc ça va »
Bah non ça va pas : encore une fois, qui en subit les conséquences ?
Et ensuite il dit « vous avez parlé de la gratuité, y’a eu plein de gens qui ont eu des tarifs gratuits » ; non, elle n’a pas du tout parlé de gratuité, en fait. C’est ça l’inconvénient de préparer ses réponses à l’avance, sans écouter la personne qui parle, des fois on tombe à côté et on raconte n’importe quoi. Y’a des fois, c’est involontaire (et là on pense que c’est le cas), y’a des fois c’est de la manipulation pure et simple (aussi connu sous le nom de “malhonnêteté intellectuelle”, mais on va vous épargner les termes professionnels).
On vote, on avance.
Chapitre 7 sur la cohésion sociale, intervention de Jamal sur les associations du Grand Mirail. Et Caro en rajoute une couche sur les subventions aux associations.
Début du chapitre 8 sur la culture, Agathe intervient, mais s’assure déjà auprès de mairepresident qu’elle pourra parler sans se faire couper.
Mairepresident répond qu’il ne l’a pas écoutée, il réglait autre chose. Ce à quoi Agathe répond qu’elle a l’habitude : rires d’une partie de l’assemblée, indignation sonore des membres de la majorité. Et pourtant c’est vrai, ce qu’elle dit, nous l’allons montrer tout à l’heure (parce que la raison du plus fort est toujours la meilleure).
Elle peut faire son intervention sur la coupe des subventions sur la culture.
Gérard André lui répond, et indique que certaines décisions sont prises en bureau de la commission culture ; Agathe demande si l’opposition pourrait participer aux travaux du bureau (on tente, on tente !). Réponse : non (on a tenté, c’est raté). Mais il indique que les travaux du bureau doivent être présentées en commission (chouette).
Et c’est là que maireprésident nous fait encore un super numéro à la noix : il demande s’il peut faire voter toutes les délibérations en bloc : on répond que non, il y a disjonction de votes. Visiblement son appareil auditif était mal réglé, et il devait avoir de la lumière dans les yeux, parce qu’il n’a ni vu ni entendu notre réponse.
Agathe reprend le micro pour dire qu’elle voudrait intervenir sur la 8.8, il répond que non, elle a fait une intervention globale, et il lance les votes.
Vu qu’on a des votes différents selon les délibérations (sur certaines, on vote pour, d’autres on ne prend pas part au vote, et d’autres on s’abstient), on ne peut pas voter ; lui il est tout content, il veut passer au chapitre suivant.
Thomas Karmann prend la parole pour expliquer que non, on ne peut pas voter toutes les délibérations d’un coup, maireprésident s’étonne, et fanfaronne en disant « ah mais si vos groupes ne votent pas la même chose, ça tombe bien, on va pouvoir assister à vos différences de vote »; en fait non, on a les mêmes votes, à une différence près, mais maireprésident n’a rien suivi et rien compris ; de son point de vue c’est pas grave, il a l’impression d’avoir ridiculisé l’opposition. Du point de vue des gens dont les neurones sont bien câblés, il a fait preuve de sénilité précoce. On vous laisse choisir votre opinion.
Agathe peut finalement faire son intervention sur la 8.8.
Mais ça confirme bien que maireprésident ne l’a encore pas écoutée quand elle a parlé au début. Dont acte.
12h30 (hé oui, 12h30 seulement, alors qu’il s’est déjà passé plein de trucs), début d’une demi-heure de débats sur l’habitat. Pour AMC, c’est Jamal et Maxime qui prennent chacun la parole.
KTM répond à Jamal en disant qu’il a raison, que l’habitat est désormais contraint, mais que c’est dû à la loi ELAN et qu’elle, elle l’a dénoncé dans un précédent conseil métropolitain et que maireprésident aussi : elle défend bien son patron. Jamal affirme que leurs divers plans logements ne sont que des petits pansements sur des plaies profondes et qu’ils ne répondent absolument pas aux enjeux sociaux et humains liés à cette question ; les solutions résident dans la lutte contre la financiarisation et la spéculation du logement et du foncier.
13h25 fin du débat d’une demi-heure qui a duré 55 minutes (parce que KTM a parlé pendant près de 25 minutes dans sa réponse : d’ailleurs quand la sonnerie a retenti, elle a sorti un beau “oui bah ça peut sonner, j’ai encore plein de choses à dire”), on va manger.
Après le repas, la bouffe et les vœux…
14h34, on reprend. Enfin disons qu’il y a la sonnerie, quoi, mais les gens ne reviennent pas.
15h10 : on est déjà au chapitre 16 sur 19, Maxime intervient sur le PAAM. C’est quoi le PAAM ? C’est le Programme Agricole et Alimentaire de la Métropole. Autrement dit c’est le terrain de chasse de l’unique, le fameux, le truculent, l’inénarrable Jean-Jacques Bolzan, que le monde entier nous envie. Parce que Trump il est rigolo des fois mais il est dangereux, alors que JJB il a moins de potentiel de destruction quand même, même s’il ne faut pas le sous-estimer.
Bolzanou est fâché contre Maxime, il dit que Maxime est fort derrière un ordinateur mais moins sur le terrain. Faut dire que vue la production de JJB derrière un ordinateur ou un téléphone, on comprend qu’il soit jaloux d’à peu près n’importe qui, allez lire n’importe lequel de ses tweets, vous comprendrez.
15h25 : fin des chapitres, début des vœux.
Hélène présente le premier vœu, sur les biodéchets. Vu que la majorité a tout changé dans son vœu, pour dire qu’ils font tout super bien, elle le retire.
Deuxième vœu, présenté par la majorité : Hélène prend aussi la parole pour présenter des amendements, et pour s’étonner que la majorité présente des vœux alors qu’ils pourraient les faire passer en délibérations. Façon subtile de faire remarquer qu’ils sortent chaque fois des sujets pour tenter de piéger l’opposition.
Maireprésident fait voter les amendements, il lève la main pour voter contre, ça réveille un peu ses éluEs, il annonce que les amendements sont rejetés, mais franchement c’est pas sûr du tout que le vote à main levée ait réellement rejeté les amendements. Si on était procéduriers, on pourrait demander à compter les mains levées, mais de toute façon dans ce cas-là on referait le vote, et là ils seraient toutes et tous vaguement conscientEs qu’ils doivent faire leur effort trimestriel et seraient attentifs.
Troisième et dernier vœu : Agathe demande pourquoi ce vœu sur le jumelage avec Kiev parle de Tel Aviv et si c’est juste pour troller (elle a vraiment employé ce terme).
15h45 fin du conseil, heure de fin la plus précoce qu’on ait jamais connue, en dehors du tout premier conseil d’installation.
Quelques semaines de répit, prochains conseils en juin. À bientôt les gens.
