Depuis plusieurs semaines, les riverains des travaux de la 3ème ligne de Métro s’inquiètent de phénomènes de mouvements de terrain provoquant fissures et effondrements de terrain.
Dans le même temps, nous apprenons que la Société du Grand Paris utilise depuis 2015, une technologie de détection de mouvements de terrain par satellites, développée et disponible à Toulouse, éprouvée sur le chantier du Grand Paris Express mais aussi sur la maintenance du réseau RATP, à Bordeaux et ailleurs dans le monde.
Cette technologie par interférométrie satellite radar, inventée par le CNES, permet de détecter des mouvements millimétriques du sol ET des bâtiments avant et pendant le passage des tunneliers. Elle permet ainsi à la fois d’anticiper les dégâts potentiels sur le bâti mais aussi d’étayer les décisions de justice et de mieux établir les responsabilités : elle protège donc les droits des habitantes et habitants.
A Toulouse, Tisséo en tant que Maître d’Ouvrage n’a pas jugé utile de recourir à une solution qui aurait permis de suivre l’impact des travaux souterrains au-delà des obligations et responsabilités qui incombent aux entreprises. Pourquoi les Toulousaines et Toulousains ne bénéficient-ils pas d’une innovation spatiale déployée pour le métro du Grand Paris afin d’assurer la meilleure surveillance possible ?
Cette surveillance satellite estimée à une centaine de milliers d’euros annuels semble réduite au regard du bénéfice, quand on sait que le coût de la 3ème ligne de Toulouse a par ailleurs explosé, passant de 1, 4 milliards promis en 2014 à une somme dépassant les 3,5 milliards en 2025 et que le seul déplacement du Monument aux Morts a coûté 7 millions d’euros !
Alors même que Jean-Luc Moudenc se fend dans la presse de tribunes à la défense inconditionnelle de l’industrie, nous ne comprenons pas comment Tisséo a pu passer à côté d’une telle technologie née et commercialisée à Toulouse.
Nous demandons à Toulouse Métropole et Tisséo :
- D’expliquer pourquoi cette technologie n’a pas été contractée pour le chantier de la ligne C
- De contacter la Société du Grand Paris au plus tôt afin de connaître les prestataires de ces services, de corriger le tir et d’évaluer également une collaboration dans la perspective de la prévention des effondrements d’immeubles dont souffre notre ville.