Nous avons beaucoup parlé subventions mais je voudrais revenir sur la question des critères d’arbitrage et des chiffres à l’aune de cette délibération pour parler d’un sujet bien spécifique.
La baisse aux associations conventionnées et MJC est en moyenne de –20% en acceptant de cumuler subvention de projet subvention ponctuelle dans le même chiffre même si elles relèvent de nature bien différente. 3 associations se sont vues retirer 10%, 2 MJC ont perdu 20%, 3 autres associations autour de 25% et enfin 5 MJC et une association 40%.
Mme Jacquet Violleau qui a eu la gentillesse de prendre le temps de tout détailler, je l’en remercie, m’a indiqué que les chiffres drastiques qui impactent les 5 MJC ont bénéficié d’un accord avec la FRMJC étant donné que, par ailleurs, avec la délibération 14.6, nous maintenions notre financement à 100% des postes de direction de MJC.
Mais intéressons-nous à la dernière, le collectif Job et aux critères évoqués d’arbitrage qui ont été, je cite ce qui nous a été dit durant la commission : “la sécurisation des emplois, l’état de la trésorerie, l’existence d’activités amateurs qui amènent des ressources externes et l’adéquation au projet d’association pluriannuel”.
Et là que voit-on ? Job est la structure qui avait la plus petite trésorerie et, contrairement à d’autres, a une salariée. La coupure de financement drastique menace directement la pérennité de la structure. D’où la pétition que vous avez reçue en début de conseil et qui fait état de 1258 signatures dont les 2/3 sur Toulouse et plus de 40% sur le quartier.
Loin de moi l’idée de vouloir privilégier une structure sur une autre, mon souhait est de défendre l’équité et comprendre les critères d’arbitrage. Mais nous ne comprenons plus.
Certes Job ne vend pas de prestations amateures comme d’autres mais c’est justement parce que ce n’est pas son objectif : je le disais devant vous en 2022 et vous remerciait, Mme Jacquet Violleau, d’avoir su à l’époque préserver la structure de co-gouvernance.
Le collectif Job et l’espace du même nom sont uniques à Toulouse, ils font partie intégrante du patrimoine culturel, industriel et socio-culturel de notre ville. Il est né par et pour les habitantEs et c’est naturellement que le collectif a inclus dans sa raison d’être les deux objectifs à la fois de mise en œuvre de projets citoyens d’innovation sociale mais aussi de faire émerger à l’échelle locale de nouvelles pratiques démocratiques. C’est un espace unique d’éducation populaire à Toulouse. Job attire des milliers de personnes sur ces évènements. Il est la preuve qu’on peut rompre avec l’individualisme et la tendance à ramener la culture à une consommation évènementielle, via la co-création, via la naissance de l’événement en partant du territoire.
Oui, Job aiguillonne, chahute mais c’est aussi cela la démocratie, non seulement tolérer mais encourager les espaces d’expression contraires. La démocratie est en danger partout dans le monde et le glissement autoritaire est devenu la tendance. Nous avons un des derniers espaces démocratiques, sachons le défendre et chérir nos joyaux.