Je m’inscris dans la continuité du liminaire de mon collègue ce matin. Ce conseil, vous l’avez vu depuis le liminaire, nous l’avons placé sous le signe de la démocratie.
Une démocratie vacillante, menacée. Donald Trump aux Etats-Unis, Javier Millei en Argentine, Viktor Orban, Vladimir Poutine, Nabil Bukele au Salvador, Benjamin Netanyahu l’offensive autoritaire bat son plein et leur ennemi commun est l’Europe. Pourquoi ? Pas pour ce qu’elle représente de force économique ou militaire. Mais pour ce mélange de liberté de vivre sa vie, de liberté de s’exprimer, de solidarité collective, de tolérance. En un mot, parce qu’à leurs yeux l’Europe représente la démocratie et l’insoutenable indépendance d’esprit de ces citoyens.
Et c’est cet esprit que nous devons défendre, partout, tout le temps. Car ce qui guette aux portes de la Métropole et auquel vont être confrontés tous les éluEs de cette salle sans exception, c’est le Rassemblement National, qui n’a pas qu’un ADN et projet xénophobe, raciste, islamophobe et antisémite. C’est aussi un parti liberticide. Ultra libéral et liberticide. Car les 2, l’Allemagne de 1933 nous l’a prouvé sont totalement compatibles.
Donc attention chers collègues à toutes les tentations autoritaires, à toutes les dérives anti démocratiques car nous l’Europe restons en ce moment le seul phare dans la nuit autoritaire mondiale.
Pour en revenir à cette délibération, je voudrais saluer le travail opiniâtre des agents de la participation citoyenne et de Mme Bouzaida qui, dans le maigre espace qui leur a été confié ont fait avancer depuis 2020 la mise à disposition d’outils de participation développés à Toulouse à toutes les communes, ont travaillé sur le changement culture de nos 13000 agents, fourni le très utile et travailler sincèrement les questions difficiles d’”aller vers” et “rendre compte”. Merci à toutes les personnes impliquées.
Mais le bilan de cette année du COSUI a été l’occasion de critiques fortes, et pas par mes soins, sur les limites de l’exercice tel que mené aujourd’hui à Toulouse en tous les cas et cela doit nous servir d’alerte pour les autres communes : en effet si nous avons pas mal parlé outils et méthodes, les questions de fond touchant à la démocratie participative, ses enjeux et ses limites notamment ne restent pas abordées. Il n’a ainsi pas été possible de dresser un véritable bilan critique des budgets participatifs et cela a même débouché sur le départ de membres de la société civile du COSUI. En effet, les citoyennes et citoyens désertent de plus en plus ces réunions où la place laissée n’est que celle de la décision de la mise en place d’un composteur dans un quartier, où la visibilité sur l’avancement des réalisations est limitée, où des idées déjà instruites par ailleurs comme des portions de REV sont prises au budget participatif.
Vous me direz et vous aurez raison, que l’exercice de la démocratie participative est difficile, long et il faut effectivement persévérer, en étant exemplaire
Et c’est le sujet. Je me dois de dire que tout le travail sincère effectué au sein des équipes de la démocratie participative risque fort d’être totalement décrédibilisé dans quelques minutes si la Jonction Est est votée car la plus grande consultation publique de ce mandat, le plus grand dispositif participatif de la Métropole qu’a été l’enquête publique sur la Jonction Est qui se termine avec un nombre de votants élevé (4 076, le plus haut taux de participation de tout le mandat !) qui se sont exprimés à 58% contre risque d’être balayé d’un revers de mains
Quelle confiance accorder aux processus participatifs que nous déployons quand le plus essentiel, celui au plus fort enjeu, est dévoyé ? Le lien de confiance entre population et éluEs se délite et ce conseil risque malheureusement de la plomber encore plus. Mais je garde espoir.