5.4 – Protection fonctionnelle M. Moudenc – Révolution Permanente – Maxime
M. le Président, chèrEs collègues,
La loi prévoit que la collectivité est tenue de protéger ses éluEs contre les violences, menaces et outrages dont ils pourraient être victimes à l’occasion de leurs fonctions.
Vous nous trouverez toujours à vos côtés lorsque vous serez menacés ou outragés dans l’exercice de vos fonctions. Car nous sommes des républicains. Et les sous-entendus du président sur le manque de sincérité de notre condamnation sont une insulte, je le dis solennellement.
Nous l’avons également dit en liminaire, si on prend de la hauteur, ce qui crée de la conflictualité dans la situation, c’est la politique du gouvernement qui cherche à criminaliser le mouvement social, dans le déni d’une colère populaire largement compréhensible quand 90 % des actifs rejettent une réforme catastrophique sur les retraites et que l’on passe en force à grands coups de bras d’honneur, de coups de force au Parlement, de répression.
Ce qui crée de la conflictualité, c’est qu’au lieu de prendre au sérieux les alertes ô combien répétées des scientifiques sur le réchauffement climatique, qui à juste titre, inquiète notre jeunesse, on mène des politiques qui n’en tiennent nullement compte et qu’on réprime, qu’on dissout des mouvements citoyens comme les soulèvements de la Terre.
M. le Président disait ce matin “On peut se demander dans quelle démocratie vont vivre nos enfants” et il avait raison. Et c’est hier, après les alertes lancées par l’ONU et Amnesty International, sur l’antenne de France Inter que Dominique De Villepin nous apporte la réponse en parlant du glissement dangereux de la France: “Nous sommes déjà en train de quitter la démocratie libérale, pour aller vers la démocratie illibérale”. Il exhorte la droite à revenir à la raison et à abandonner la fascination de certains de vos élus, M. Briand, pour Victor Orban.
A Toulouse, votre groupe, M. Briand, êtes le premier relais de cette politique, attisant la colère alors que votre devoir est d’apaiser le dialogue et d’éviter les amalgames qui ne font que nourrir la colère. Et je reprends de nouveau le guevarriste De Villepin : “Je pense que la politique est en train de céder à la communication, d’où la fuite en avant vers la démagogie”
Et c’est dans cette idée d’éviter les amalgames que nous intervenons ici sur cette délibération. Car il ne s’agit pas ici de violences ou outrages envers la personne de M. le Président.
Si nous comprenons bien, M. le Président demande aux élus de cette assemblée de lui accorder la protection fonctionnelle parce qu’il a décidé d’attaquer un site internet (celui de Révolution permanente) pour « outrage », dans le sens où, dans un article en date du 29 mars dernier concernant la destruction de 971 logements à la Reynerie, M. le président a extrait une phrase qui dit ceci : « Face à la destruction et la gentrification raciste qui a lieu au Grand Mirail comme il y a eu à Arnaud Bernard ou Saint-Cyprien, seule une large mobilisation permettra d’empêcher les démolitions mais aussi d’obtenir l’argent pour une réelle réhabilitation des quartiers populaires. »
Néanmoins, nous nous interrogeons sur le bien-fondé de ce recours juridique. Car le débat politique, vous le savez bien, est parfois vif et outrancier et notre rôle doit être à l’apaisement.
Que diriez-vous si nous demandions la protection juridique pour notre collègue Agathe Roby, quand M. Briand, sur un réseau social public, la classe avec une grande élégance dans une famille politique qui, je le cite, est « la fille naturelle de Staline et Pol Pot » ? Staline et Pol Pot, diable rien que cela !
Que diriez-vous si nous demandions la protection juridique pour notre groupe et tous les groupes comportant des élus de la NUPES, quand la majorité signe une tribune dans la revue de Toulouse-Métropole, nous qualifiant d’éco-terroristes ? Dans écoterroriste, il y a terroriste et il nous semble que les terroristes frappent au Bataclan, à Charlie Hebdo, à l’école Ozar Hatorah de Toulouse et que l’extrême gravité de ces actes ignobles devrait obliger à s’interdire de manier ce qualificatif pour des actions politiques qui ne relèvent en rien du terrorisme.
Que diriez-vous si nous demandions la protection juridique pour moi-même, quand M. Bolzan, sur le même réseau social m’attaque ainsi, je le cite : « La démocratie n’existe pas pour vous, vous êtes dans le totalitarisme » ? Le totalitarisme, rien que cela !
Pol Potisme, Totalitarisme, Ecoterrorisme, sont-ils des qualificatifs moins outrageants que celui de gentrification raciste, terme qui plus est, qui ne qualifiait pas M. le Président mais la politique de sa majorité ?
L’argent du contribuable se doit d’être dépensé avec soin et nous vous saurions gré d’agir avec cohérence et discernement et d’appliquer la seule décision qui fasse sens ici, à savoir retirer cette délibération qui souffle sur les flammes afin de vous assurer d’abord des errements verbaux des élus de la majorité et ainsi montrer l’exemple auprès de nos concitoyennes et concitoyens.