Monsieur le Maire, chers collègues
Nous allons voter une convention avec l’association Gouttes de Vie qui accompagne l’organisation des obsèques des personnes sans domicile et sans ressources suffisantes. Je voudrais en premier lieu remercier ces bénévoles pour leur engagement humaniste, pour le temps passé à prendre soin et se préoccuper des plus fragiles et des délaissés. Ils et elles ont le droit aussi à des obsèques dignes.
L’accès à des obsèques pour tous et toutes est un sujet important il s’agit d’un service public, au même titre que les écoles, les bibliothèques, les musées ou encore les équipements sportifs. Il s’agit d’un service à la population qui intervient dans un moment de vulnérabilité et doit pouvoir se faire dans l’apaisement en prenant en compte la fragilité psychologique des personnes qui viennent de perdre un proche, sans chercher à tirer un profit financier quelconque de ce moment. C’est en ce sens que le maintien de ce service dans le giron public est important . Cela coule de source, tout le monde doit y avoir accès, quel que soit ses revenus.
Je reviens sur ce sujet car je n’ai jamais eu de nouvelles de Sacha Briand sur deux sujets depuis le Conseil Métropolitain d’octobre dernier dans lequel j’abordais 2 points :
Le premier concernait l’abolition d’un privilège aberrant, qui dit que nous, conseillers et conseillères municipales, nous ferons rembourser par la mairie nos frais d’obsèques à notre mort, que je nous souhaite à toustes la plus tardive possible, sous prétexte qu’un jour nous avons exercé ce mandat. Un tel privilège digne de l’Ancien Régime mais qui daterait de 1984 est incompréhensible et injuste quand on voit que de nombreuses familles peinent à financer les obsèques de leurs proches. Obsèques qui avoisinent les 2500 euros minimum, soit 1,5 SMIC. Ce n’est pas nous qui avons besoin de cela, ce sont les personnes qui n’ont rien, et qui méritent comme tout le monde, des obsèques dignes.
Le second dont découle le premier concerne la mise en place de la tarification sociale du service public funéraire. Depuis que nous l’avons évoqué en octobre dernier, Lyon l’a mise en place et propose pour les familles les plus modestes une offre sociale de l’ordre de 30 % inférieure au coût d’une prestation classique ou intermédiaire. Elle prend aussi en charge budgétairement l’accompagnement des personnes dépourvues de ressources suffisantes, ainsi que l’accompagnement des personnes isolées. Finalement, au même titre que la cantine des enfants, pourquoi ne réfléchirions nous pas à instaurer une tarification à la hauteur des revenus de chacun ? C’est le rôle d’un service public et les obsèques ne doivent pas faire exception.