Monsieur le président, mesdames et messieurs, cherEs collègues
Nous avons pu le constater ces derniers mois, surtout les Maires, le sujet des déchets verts est épineux.
Alors pardon, je me reprends : on ne dit plus « déchets verts » mais « ressources », parce que c’est important, les termes employés ; bizarrement par contre quand je râle sur l’utilisation de « producteurs de déchets », ça ne bouge pas, j’en déduis que vous utilisez ce terme sciemment pour faire culpabiliser les gens : heureusement qu’ils n’écoutent pas nos débats, ils pourraient se froisser, à force.
Or donc, reparlons de la « valorisation des ressources vertes » : nous sommes toutes et tous d’accord sur l’idée de fond : ces ressources vertes seront bien mieux valorisées dans les jardins que transportées à des kilomètres pour être compostés De même, l’harmonisation entre les différentes communes est souhaitable, en se faisant évidemment dans la concertation.
Mais, et vous l’avez expérimenté : l’accueil de ce qui est perçu comme une nouvelle taxe pour un service qui jusqu’à présent était gratuit, a été assez hostile. Avec votre sagesse d’arbre centenaire, vous êtes revenu partiellement en arrière, mais sans trop préciser pour combien de temps. L’abonnement à 120 euros reste, ce qui entraînera notre abstention sur ce vote.
Ce que nous vous proposons, c’est de la pédagogie et de l’accompagnement : les nouveaux services mis en place sont très bien, mais très peu connus : pourquoi ne pas charger les opérateurs d’AlloToulouse, pour des appels concernant la collecte de ressources vertes, de proposer aux personnes qui appellent les solutions alternatives que vous mettez en place ? Ainsi, vous pourrez convaincre les personnes au fur et à mesure ; il faudra penser également à modifier l’appli Allo Toulouse pour proposer les prêts de broyeurs et autres services.
En plus de l’accompagnement, avant de mettre en place des mesures perçues comme punitives avec une redevance imposée, essayez de prendre le temps de concerter avec l’ensemble des personnes concernées, même si ça fait beaucoup, plutôt que d’imposer brutalement ces mesures (je sais, vous allez me dire que c’est annoncé depuis longtemps, mais la réaction prouve que la communication était mal passée). Prenez le temps d’expérimenter et d’ajuster les solutions alternatives qui sont proposées. La méthode utilisée a polarisé le débat public, alors que les objectifs poursuivis sont louables. Et si vous tenez absolument à garder un abonnement payant pour les gens souhaitant se débarrasser de leurs précieuses ressources, pourquoi ne pas proposer une tarification sociale, dépendant des revenus ? Cela permettra d’éviter les effets collatéraux nuisibles de cette mesure, comme l’écobuage ou la bétonnisation du jardin, solution envisagée très sérieusement par certaines et certains de nos administréEs, et qui ne va absolument pas dans le sens de la révolution écologique nécessaire.
Sortons de ce qui est perçu comme une écologie punitive, et faisons une écologie pédagogique.