Monsieur le Président, mesdames et messieurs les éluEs, cherEs collègues,
Nous nous abstiendrons pour cette délibération et pour la suivante. Non pas que nous souhaitions que les habitantes et habitants de la rue du Béarn restent dans le froid, mais parce que des questions se posent autour du réseau de chaleur. Je passerai sur l’imbroglio qui a eu lieu autour du marché du futur incinérateur, avec des documents confidentiels qui ont fuité, Veolia qui a attaqué la décision de choisir Suez ; ça a permis d’avoir un feuilleton à suspense, c’était vendeur pour la presse, ça entretient l’économie locale, et en ces temps de rigueur budgétaire, après tout, tout est bon à prendre.
Non, je voulais plutôt évoquer concernant cette délibération et la suivante, l’avancée des réseaux de chaleur. Pas très loin de la rue du Béarn, dont nous parlons dans cette délibération, se trouve l’hippodrome de la Cépière, où un projet de chaufferie biomasse échauffe (là aussi, tout est bon à prendre) les esprits. Après tout, le lieu est en bordure de rocade, sous le couloir aérien, donc un peu plus de pollution, après tout, on n’est plus à ça près.
Mais lors des réunions animées par la métropole, notre collègue Pierre Trautman a vaillamment présenté le projet, et a entendu tout comme moi les inquiétudes et les suggestions des personnes du quartier ; nous savons que pour la chaufferie boulevard d’Atlanta, les travaux préliminaires sur les nappes d’eau chaude sous le territoire toulousain montrent un potentiel large et pas seulement réduit à cette zone. Les habitantes et habitants de la Cépière souhaiteraient que la possibilité de la géothermie soit sérieusement étudiée plutôt que de brûler du bois, qui envoie quand même des particules ultra-fines dans les airs et dont la pérennité est questionnée. Lors du conseil du 16 février 2023, vous aviez affirmé, Monsieur le Président, que nous devrions être plus attentifs à la question des pollutions aux particules ultra-fines qui sont devenu un enjeu de débat important pour nos sociétés.
Il y a 2 semaines, les comités de quartier de Toulouse vous ont envoyé une lettre ouverte pour vous demander un moratoire sur les réseaux de chaleur. Ce moratoire permettrait d’étudier nos marges de manœuvres pour tirer profit des énergies naturelles qui sont à notre disposition, sous nos pieds, et permettrait à notre métropole de s’illustrer dans ce domaine.
L’occasion vous est donc donnée de répondre à ces habitantes et habitants, je vous sais soucieux du bien-être des personnes de la métropole, ne doutez pas qu’ils boivent vos paroles, ainsi que celles de M. Chollet qui pour le moment n’a pas pris position sur ce sujet.
Aymeric Deheurles