Concernant les subventions, beaucoup de choses ont déjà été dites, notamment par vous dans la presse et ce matin dans les propos liminaires.
Mais je voudrais tout de même insister à nouveau sur le décalage entre vos affirmations et la réalité.
Vous affirmez donc avoir agi en responsabilité en étant prudent en novembre et en « rattrapant » ce qu’il est possible de rattraper dans l’attribution des subventions supplémentaires aujourd’hui.
Or, il faut rappeler que les éléments qui vous permettent d’opérer ce rattrapage (qui n’est pas égalitaire, j’y reviendrai), vous les connaissez depuis plusieurs mois, que vous les connaissiez au moment du CM de mars. Il vous aurait donc été possible de procéder à ces « rallonges » pour réduire l’impact des mesures dès le mois de mars. Vous ne l’avez pas fait.
En conséquence, les structures et associations ont été contraintes, pour se conformer à votre exigence, d’ajuster leurs actions, leur programmation, dans un contexte d’incertitudes, en fonction de l’hypothèse la moins satisfaisante, à savoir qu’il n’y aurait potentiellement pas de rallonge et donc une baisse de 40% des subventions par rapport à l’année dernière.
Vous les avez d’ailleurs rencontrés en décembre, pour leur signifier ce contexte d’incertitudes et leur demander de faire preuve de prudence.
De fait, c’est ce qu’elles ont fait, la presse s’est fait écho de cela, par exemple pour n’en citer qu’une, pour la Cave Poésie, qui a pris la décision de fermer cet été, alors même que les actions déployées généralement en cette période contribuent tant à l’animation locale et culturelle de la ville. Il n’était pas possible pour cette structure comme pour d’autres d’attendre de savoir ce qui allait être voté aujourd’hui. Vos décisions, les retards de vos décisions ont donc des effets concrets catastrophiques.
C’est également vrai pour les actions culturelles prévues dans les quartiers populaires cet été : toutes les propositions de programmation ont été revues à la baisse. Pour les habitant-es de Bagatelle, Faourette, Papus, Tabar et Bordelongue, trois concerts dans les jardins familiaux de Bordelongue ont ainsi été annulés.
Toutes les structures ne sont pas à égalité dans ce contexte : celles qui sont en réseau, ont pu trouver des moyens de faire pression, même symbolique, en c’est tant mieux pour elles, mais les assos qui sont isolées, vont pâtir d’une baisse au-delà des 10% de l’article.
C’est cette logique mortifère qui amène également certaines associations à aller chercher du soutien auprès d’acteurs au comportement douteux. Je parle là de JE Stérin par exemple, qui sous couvert de campagnes de soutien à des actions relevant du bien commun, assume partout et ouvertement qu’il a des visées politiques à tout le moins discutables. Pour celles et ceux qui seraient passés à côté de cette information, JE Stérin souhaite faire gagner les idées d’extrême droite dans l’opinion publique et met son immense fortune au service de ce dessein funèbre.
En outre, vous nous avez indiqué en Commission que ces compléments de subventions ont été décidés dans le cadre de relations bilatérales avec chaque acteur, en fonction de leur situation financière et en accord avec eux. Nous aimerions vous croire, mais vos manières de faire depuis le début du mandat nous oblige à douter, la manière dont vous avez « géré », par l’indifférence, l’ignorance, le mépris le mouvement social qui s’est exprimé lors du dernier conseil, nous conforte dans ce sentiment. Et de fait, le sentiment qui domine parmi les acteurs culturels est que ces décisions ont été prises à la tête du client. En tout cas très loin de ce que devrait être une relation de confiance entre notre collectivité et ces acteurs.
Vous dites partout, dans la presse, dans les courriers que vous adressez aux assos, qu’on a été catastrophiste, qu’on est des pinpins. La réalité, c’est que si on n’avait pas crié au loup, vous auriez tout brûlé.