Monsieur le Président, chers collègues,
Mon intervention concerne l’ensemble des délibérations liées à des subventions du chapitre cohésion sociale.
Dans ce chapitre, nous votons généralement le soutien à des actions de prévention, dans plusieurs champs du social, jeunes, familles, QPV. Et nous le faisons parce que même s’il y a des nuances en fonction de nos penchants idéologiques, je crois que nous sommes toutes et tous convaincus que la prévention est indispensable pour espérer un changement global vers une meilleure cohésion sociale, pour éviter une aggravation des situations qui ont un impact sur l’ordre public, pour demeurer fidèle à nos convictions humanistes.
Or, dans ce Conseil, marqué par des compléments de subventions en lien avec la réalité du Plan Bayrou, sur ce chapitre de la cohésion sociale, nous constatons pourtant un nombre important de baisses significatives du soutien de la collectivité aux actions de prévention.
C’est vrai en matière de prévention de la délinquance, d’aide à la parentalité, de soutien aux mesures socio-éducatives et aux initiatives associatives par le biais du contrat de ville. Ces délibérations, pour beaucoup, actent une baisse qui va souvent jusqu’à 40% (c’est le cas de TOUTES les actions du champ prévention de la délinquance !) par rapport à l’année dernière. Ce n’est pas acceptable parce que c’est irresponsable.
Concrètement, ces baisses vont entrainer la suppression ou en tout cas la dégradation d’un certain nombre d’actions. A titre d’exemple, les espaces écoute parents qui existent dans vos communes, chers collègues, vont soit disparaitre, soit être radicalement allégés.
Un espace écoute jeunes, qui était soutenu l’année dernière à hauteur de 10 000 euros, dans un contexte où nous recevons chaque semaine des alertes sur le mal-être des jeunes, sur la question de leur santé mentale, a vu ce soutien passer à… 0 euros.
Ce qui m’étonne, tout de même, c’est que votre famille politique, Monsieur le Président, si prompte à pointer la responsabilité des parents dès qu’un enfant dérape, devrait continuer à soutenir ce type d’ateliers. Là encore, au-delà des clivages politiques, on sait tous que ces actions sont utiles et efficaces.
Je ne parle là que des baisses de subventions que nous avons pu repérer. Mais il y a aussi des reculs, des renoncements que nous ne voyons pas, parce qu’ils n’apparaissent pas dans ces délibérations ainsi, il semble que vous ayez décidé d’annuler purement et simplement le festival « un dimanche au bord du lac », seul rendez-vous dans le cadre de la fête de la Science situé dans un quartier populaire. Cet évènement, qui existait depuis plus de 10 ans, avait pourtant fait ses preuves en termes de fréquentation, d’ « attractivité » vous diriez peut-être. Il rassemblait des publics du Grand Mirail mais aussi venus de tout Toulouse et même d’ailleurs dans la métropole, voire au-delà.
Et quand ce n’est pas une annulation pure et simple, c’est une réduction drastique de l’offre culturelle que vos décisions imposent : ainsi, trois concerts ont finalement été annulés cet été pour les quartiers de Bagatelle, Faourette, Papus, Tabar et Bordelongue.
Il est incompréhensible et injustifiable que les quartiers populaires soient les premiers à pâtir des restrictions budgétaires.
Toutes ces décisions reviennent à faire payer aux plus fragiles des habitantEs de la métropole les conséquences de vos choix budgétaires. C’est inacceptable.
Ces choix de courte-vue vont contribuer à accroitre les difficultés à l’avenir. Parce que la prévention, ce n’est pas un coût, c’est un investissement. Supprimer la prévention, ce n’est pas une économie, c’est une mise en danger.