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CMunicipal 20 juin 25 – Liminaire de Maxime Le Texier
CMunicipal 20 juin 25 – Liminaire de Maxime Le Texier

CMunicipal 20 juin 25 – Liminaire de Maxime Le Texier

J’ai commencé à écrire ce discours, j’étais fier : nous avions raison depuis janvier, la baisse de la contribution budgétaire de l’Etat est bien autour de 5 millions et pas 23 millions d’euros. 4 à 5 fois moins qu’annoncé à grands cris en novembre. 

 

Ce chiffre que vous avez voulu cacher dans toutes les délibérations mélangeant baisses municipales et métropolitaines, nous vous avons forcé à le révéler il y a 10 jours en commission.  

 

5,2 millions et pas 23 millions : ce chiffre devenait l’aveu que vous aviez bel bien déstabilisé et fragilisé tout le tissu associatif mais aussi nos structures municipales, centre socio-culturels, bibliothèques et j’en passe trop vite, trop tôt, trop fort. 

 

Et pire, vous avez continué à pratiquer la stratégie tristement connue des personnes en position de force et de domination : terroriser d’abord, sidérer, pour après se faire pardonner en relâchant l’étreinte quand le mal est fait. Trop tard, 6 mois après, quand les structures associatives avaient dû déjà anticiper dans la peur, sacrifier activités et programmations, ralentir leurs projets. Ce alors même que dès janvier vous aviez l’ordre de grandeur et que vous auriez pu comme d’autres collectivités desserrer votre étranglement. 

 

Vous parliez de violence et bien cette méthode c’est de la violence. De la violence systémique envers des milliers de personnes. 

 

Car en plus comme un partenaire manipulateur, pendant tout ce temps où vous mainteniez la pression et la peur, vous avez divisé, reçu séparément les associations pour leur passer les “bons” messages : “Regardez, nous avons fait des efforts pour vous, il sera donc important de ne pas faire de vague, de bien parler de la majorité”. Certaines se sont même entendu dire “Vous savez que l’opposition ne vote pas les subventions aux associations ?”. Vous qui citez Kipling vous me direz ce que vous pensez de ce genre de phrase prononcées alors que vous savez pertinemment que nous les votons si la transparence sur les conditions d’attribution est présente. Et que c’est votre méthode opaque qui nous pousse à ne pas prendre part à certains votes.  

 

Continuons sur les pratiques délétères de cette campagne d’austérité : d’autres associations qui contestent se sont vues rappelées à la loyauté, triste concept dans un partenariat.  

 

Enfin, vous avez parfois opposé les services aux associations, suggérant aux uns que c’étaient les autres qui étaient avantagés. 

 

Et que dire de la sortie de M. Briand sur le fait que la moyenne de baisse des subventions serait de 10% seulement sur le tissu associatif alors, que, nous avons fait nos devoirs, patiemment, commission par commission et que les chiffres qui ont été donnés sont les suivants : -19% santé, -36% éducation à l’environnement, -20% socioculturel (MJC et assos) nous en reparlerons, -40% CLSPD, -66% rappel à l’ordre et une situation confuse sur la culture ? Rien qui n’étaye ce chiffre qui parait beaucoup trop beau.  Il sonne comme un “circulez, il n’y a rien à voir » mais comment pourrait-on croire qu’il n’y a rien à voir quand des pans entiers du tissu associatif témoignent de leurs difficultés et que la culture se mobilise à nouveau en ce moment même derrière le Capitole pendant le conseil municipal ? Cette mobilisation témoigne précisément qu’il y a bien quelque chose à voir et à entendre. 

 

Bref, j’ai été fier quelques minutes d’avoir eu raison mais en prenant ce recul, je suis triste pour ma ville car ces méthodes arriérées de soumission continuent de détruire le lien de confiance entre nos habitantes et habitants, nos associations, nos agents d’un côté et la politique de l’autre.  

 

Pour de bas calculs électoralistes, c’est-à-dire pour que la mariée qu’est le budget municipal soit belle pour la campagne de 2026. Car tout aura donc été fait depuis novembre 2024 dans un seul but : préserver au détriment du tissu vivant de notre ville votre image de bon père de famille, gestionnaire précautionneux de la bourse publique en tapant sur les secteurs qui ne vous sont pas favorables électoralement. 

 

Car tout est bon pour garder le pouvoir quand on n’a pas de boussole : et de nouveau la tristesse mais aussi la colère qui m’étreignent quand le scandale qu’on peut appeler maintenant des Moudenc Papers, suite aux révélations de Médiacités, s’étale dans la presse nationale : un nouveau procès à votre encontre qui abîme notre ville, pour détournement de fonds publics et financement illicite de campagne cette fois. 

 

Les pratiques qui sont rapportées dans ces documents, si elles sont une entorse évidente à l’éthique sembleraient bien être une entorse à la loi tant le dossier composé de plus de 200 documents provenant de votre propre cabinet, est complet. Un dossier lourd qui détaille comment le temps et la force de travail de 12 collaborateurs de votre cabinet ont été mobilisés au bénéfice de votre campagne. Et ce en pleine conscience du caractère potentiellement illégal, puisque, on se croirait dans OSS117, vos collaborateurs cachaient leur activité pendant le temps de travail sous des pseudonymes “Concorde”, “Cujas”. 

 

La justice est saisie, elle fera son travail. 

 

Et, la même semaine, on apprend que vous utilisez encore l’argent public pour votre nouvelle campagne. Entre 135 000 et 220 000 euros par an pour une étude de l’IFOP sur la perception des habitants sur votre action comme le révèle la presse. En pleine pression austéritaire sur nos services publics, nos associations et nos agents. Sans parler de la campagne de pub de votre mandat qui s’étale dans le métro et dont on ne connait pas le coût encore. Ce après votre campagne “10 ans de progrès” dont l’exposition seule a couté 100 000 euros mais dont le coût réel de la campagne complète avec tous ses supports avoisinerait les 500 000 euros. 

 

Ça suffit M. Moudenc. La coupe est pleine. 

 

Je suis triste et en colère mais je veux rester fier de ma ville comme je le suis dès que je quitte cette salle et que je vois toutes celles et ceux qui œuvrent chaque jour pour une ville qui prend soin de ses habitantes et de ses habitants plutôt que de ses murs. 

Je suis pour une ville qui tisse des liens entre chacune et chacun, œuvre main dans la main dans la transparence entre élus, agentEs et associations. Plutôt que de diviser pour mieux régner, invectiver en meute et cliver comme le font à mon encontre plusieurs de vos adjointEs sur les réseaux sociaux. Ceux-ci diffusent des photos dérobées de ma présence au soutien de Gaza quand vous vous enfermez dans le silence sur ce sujet. Si j’étais maire, je serais allé à Tel Aviv justement, comme Dominique Baudis en son temps puisque vous aimez les références du passé, pour réaffirmer la paix entre les peuples et soutenir le maire progressiste de la ville, qui s’oppose aux actes criminels et aux dérives autoritaires du gouvernement Netanyahou depuis longtemps. 

 

Je suis pour une ville qui résiste justement aux idées de l’extrême-droite, fière de sa culture de la convivencia, plutôt que voir vous vautrer dans ces idées par calcul électoraliste et appétence malsaine comme vous le faites en accueillant dans nos salles municipales à plusieurs reprises des conférences identitaires ainsi que, cette semaine, un événement lié au projet Périclès du milliardaire Edouard Stérin qui a pour objectif de faire gagner l’extrême-droite. Vous avez aussi personnellement attaqué l’indépendance de la justice, l’Etat de droit, refusé d’appelé à voter contre le Rassemblement National. Vous étiez même le 30 mai aux 60 ans du prince d’Orléans, auprès des monarchistes.  

 

 

Je suis pour une ville qui prépare l’avenir plutôt que de peindre en vert vos petits pas à l’image du plan “Toulouse + fraiche” dont nous parlerons aujourd’hui. Une ville qui se donne les moyens de ses ambitions affichées pour ne pas créer la déception 

Je suis pour une ville qui prend soin des plus vulnérables à l’heure où les inégalités sociales explosent plutôt que de continuer sur le logiciel mortifère et dépassé du ruissellement. 

 

Le projet d’Archipel Citoyen, que je veux porter au sein d’une union large, c’est celui-ci. L’espoir face au retard. La vision long terme face aux calculs boutiquiers de courte vue. L’éthique, l‘équité et l’exemplarité face au clientélisme.